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"Une grosse déception"

ParAFP

Publié 18/02/2008 à 15:20 GMT+1

Franck Cammas est revenu sur le chavirage de son maxitrimaran Groupama alors qu'il tentait de battre le record du tour du monde en équipage. Le navigateur a cependant bon espoir de récupérer le bateau dans un état accpetable.

FRANCK CAMMAS, que ressentez vous après ce chavirage ?
F.C: On ressent une grosse déception, pas tant au niveau sportif, car on n'a rien à regretter, mais à cause du matériel abîmé. C'est difficile de voir le bateau dans cet état. Mais il y a aussi du soulagement parce que c'était le meilleur endroit et le meilleur moment pour que ça arrive. Si ça nous était arrivé il y a deux jours dans les cinquantièmes, je ne sais pas comment on s'en serait sorti. Le fait qu'on n'ait pas battu le record reste anecdotique.
Comment s'est passé le sauvetage ?
F.C: Le sauvetage a été un peu musclé car il s'est déroulé avec des creux de cinq à six mètres, et de petites déferlantes. Les hélicoptères ne pouvaient pas nous prendre sur le bateau et on a dû sauter à l'eau pour rejoindre le sauveteur qui nous attendait à 15 mètres de là pour nous récupérer. Il y a eu un moment de doute car on n'était plus attaché au bateau, qui dérivait rapidement. Mais on a fait confiance aux sauveteurs, et on a bien fait. Je leur dis vraiment bravo et merci.
Que va devenir Groupama 3 ?
F.C: On a un bel espoir de récupérer le bateau. Il est à 80 milles (ndlr: 150 km) des côtes, ce qui est vraiment proche. Mais on voudrait le redresser sur le côté pour l'abimer le moins possible en dégageant tout ce qui pourrait gêner, comme le mât et le flotteur cassé qui s'est glissé sous le bateau. Ça va nécessiter un plongeur et une tronçonneuse. Il faut ensuite le tracter jusqu'aux côtes de Nouvelle-Zélande avant d'imaginer le rapatriement en cargo vers l'Europe.
Est ce que ça vaut vraiment la peine ?
F.C: On a tous envie de sauver Groupama 3. Ça fait deux ans qu'on navigue dessus avec des résultats fabuleux. Jusqu'ici on a réussi à être dans les temps avec de mauvaises conditions. On a envie de montrer que ce bateau est le plus rapide du monde et qu'il est capable d'excellents temps. On se doit de récupérer tout le matériel. On va pas le laisser se dégrader entre deux eaux.
Est ce que vous comptez repartir ?
F.C: C'est sûr que je n'aime pas ne pas finir le travail! Nous espérons revenir dans de meilleures conditions. Mais si on repart, il faut que l'on sache que Groupama 3 peut traverser toutes ces conditions sans avoir de doutes. Ça va demander un maximum de travail d'analyser les causes de la rupture de ce flotteur.
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