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Casses en cascade

ParAFP

Publié 12/11/2008 à 08:00 GMT+1

Trois des trente bateaux du Vendée Globe ont démâté dans la tempête dans la nuit de lundi à mardi, et six autres sont rentrés au port pour réparer des avaries survenues dans des systèmes embarqués de plus en plus sophistiqués.

"Les trois démâtages sont liés à la tempête, mais les autres problèmes, mécaniques, électriques ou informatiques, proviennent de causes variés qui n'ont a priori aucun lien avec la tempête" , a constaté le directeur de la course Denis Horeau mardi matin. L'éternelle question de la solidité des navires est cependant de nouveau posée. Et la réponse ne change pas: les skippeurs savent que le Vendée Globe se gagnera entre 80 et 90 jours, et conçoivent donc avec les architectes des machines performantes, sophistiquées, mais aussi vulnérables.
En outre, les skippeurs en course, comme tous les sportifs, poussent le matériel à la limite des possibilités: "Dans ce genre de tempête", témoignait mardi matin Jean Le Cam, depuis le bord de VM Matériaux, "on se pose toujours la question: soit on enroule tout et on attend que ça se passe, soit on continue. C'est toujours des compromis entre la sécurité et la compétition".
"La voile est un sport mécanique, comme l'automobile, la casse fait partie du jeu", rappelait pour sa part Alain Gautier, vainqueur du Vendée Globe en 1993, soulignant que trois bateaux ne représentent que 10% de la flotte. Kito de Pavant (Groupe Bel), Yannick Bestaven (Aquarelle.com) et Marc Thiercelin (DCNS) ont perdu leur mât dans des vents de 40 à 50 noeuds (un noeud = 1,85 km/h).
"Le mât s'est cassé en trois..."
Jean Le Cam, mardi à midi: "C'est pas la plus grosse tempête que j'ai vécue dans le Golfe de Gascogne, mais pas loin. C'était vraiment une journée peu recommandable". De mémoire d'anciens, le Vendée Globe n'avait jamais essuyé une telle tempête dès le départ depuis 1992-93. Les démâtages se sont produits à un passage de front, un moment particulièrement délicat: lorsque le vent change brusquement de direction, le mer a besoin de plusieurs heures pour se remettre dans le sens du vent. Les bateaux se retrouvent vent arrière, propulsés à grande vitesse mais face à une mer contraire. Donc soumis à des chocs très violents.
"La bascule est arrivée d'un seul coup, sans prévenir" , a raconté Kito de Pavant, "le temps de virer de bord, de matosser (déplacer le matériel d'un bord à l'autre), ça m'a bien pris une heure et je me suis retrouvé face à la mer de sud-ouest. A cette allure, le bateau gîte beaucoup. Le bateau est retombé brutalement derrière une vague et ça a fait un gros boum, le mât s'est cassé en trois morceaux".
Les trois démâtages vont contraindre les skippeurs à l'abandon. Les six autres marins revenus au port sont repartis ou repartiront. Certains ont été victimes de casse mécanique, d'autres de pannes des systèmes informatiques ou électriques. Comme Michel Desjoyeaux, reparti mardi matin avec 300 milles de retard (555 km) après avoir colmaté une fuite qui risquait de provoquer un court-circuit. Ces incidents rappellent que les 60 pieds du Vendée Globe sont aujourd'hui, comme les automobiles, bourrés d'informatique et de haute technologie. Et dépendants de la bonne marche de ce matériel sophistiqué.
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