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Exiga, la belle aventure

Eurosport
ParEurosport

Publié 20/11/2006 à 12:00 GMT+1

Lorsqu'il a commencé le volley, Jean-François Exiga, 1,73 m, n'imaginait pas devenir professionnel, pas plus qu'il n'envisageait de jouer le Championnat du monde, alors qu'il luttait pour le maintien en ProA avec son club d'Ajaccio, il y a deux ans à pein

La roue a beaucoup tourné pour le jeune Corse de 24 ans, et toujours dans le bon sens. En 1998, la Fédération internationale a modifié le règlement et créé le poste de libéro, joueur spécialisé dans la réception et dans la défense, qui ne passe jamais ni à l'attaque, ni au contre, ni au service. But de l'opération: donner leur chance aux joueurs de petite taille. "Sans ça je n'aurais jamais atteint le haut niveau", reconnaît-il.
Contrairement à beaucoup de ses confrères, qui sont d'anciens attaquants reconvertis et mesurent fréquemment plus d'1,90 m, "Jeff" Exiga est un libéro pur sucre, l'exemple type du joueur que la FIVB voulait voir surgir sur la scène internationale. "J'ai un centre de gravité très bas, qui me permet de me déplacer très vite et d'aller un peu partout sur le terrain. A l'attaque par contre, je ne sais rien faire, on ne m'a jamais appris. Je sais passer le ballon et c'est tout", dit-il.
Osmose
A 17 ans, Exiga abandonne définitivement le football et devient libéro dans l'équipe réserve du club d'Ajaccio, dont son père est le président, en Nationale 3. Deux saisons plus tard, il intègre l'équipe première, en ProA. Puis c'est l'arrivée au grand club de Cannes et finalement la première sélection en équipe de France, cet été, pour la Ligue mondiale, à la place d'Hubert Henno, unanimement considéré comme une référence à son poste. Un peu à la surprise générale, les Bleus brillent et se qualifient pour la finale.
A l'heure de choisir son groupe pour le Championnat du monde, l'entraîneur Philippe Blain ne veut pas casser cette belle dynamique et embarque Exiga, irréprochable pendant tout l'été, dans l'équipée japonaise. La belle aventure est en train de se poursuivre à Fukuoka. Dimanche, les Français ont réussi un énorme exploit en battant (3-1) les Brésilien. "Ce sont des moments de rêve que je n'oublierai jamais. On a tous sauté comme des gamins. On a ressenti l'esprit de groupe. Les jeunes, les anciens, l'osmose, c'est ça qui est important et qui va nous faire aller loin", poursuit-il.
Drapeau corse
Exiga a pris toute sa part dans le succès, dans le jeu mais aussi dans le rôle de meneur d'hommes qu'il prend particulièrement à coeur. "Le libéro, ce n'est pas que de la technique, il doit aussi amener de l'énergie au reste de l'équipe. Un match de volley de haut niveau, c'est un combat où l'énergie est primordiale", explique-t-il. Depuis l'arrivée au Japon, une émotion en chasse une autre. En entrant dans le palais des sports de Fukuoka dimanche, Exiga a eu la surprise de voir un drapeau à tête de Maure flotter dans les gradins.
"J'ai cru halluciner. Apparemment, ce sont des chanteurs de polyphonies corses qui sont venus ici à Fukuoka donner un concert. Deux fans japonaises se sont fait offrir un drapeau qu'elles ont amené à la salle", a dit le joueur, qui selon la presse de l'île de Beauté est seulement le deuxième Corse à participer à un Championnat du monde dans un sport collectif, après le regretté Claude Papi, présent à la Coupe du monde de football 1978.
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