La France au pied du mur

MONDIAL-2006 - 2e PHASE

Les volleyeurs français ont compromis leurs chances de qualification pour le dernier carré du Championnat du monde en s'inclinant devant la Bulgarie 3 à 2 (23-25, 22-25, 25-22, 25-22, 15-10) dans leur avant-dernier match de poule, après avoir mené 2 à 0, mardi à Hiroshima. Les Bleus ne sont pas mathématiquement éliminés, mais ils doivent maintenant gagner mercredi contre l'Italie et espérer un improbable concours de circonstances pour passer au ratio points gagnés sur points perdus.

Leur situation est extrêmement délicate car à ce jeu ils sont pour le moment en retard sur leur deux rivaux, le Brésil et l'Italie. La Bulgarie est assurée de participer aux demi-finales samedi à Tokyo. Les trois derniers matches décisifs sont Brésil-Italie mardi, Bulgarie-Brésil et France-Italie mercredi.

Tout avait pourtant bien commencé pour les Français, vainqueur des deux premières manches en jouant un volley quasi parfait. Les Tricolores se sont même trouvés à cinq points de la victoire, menant 20-18 dans le troisième set. D'une rigueur exemplaire, ils ont maîtrisé les puissants services adverses et ont ramené beaucoup de ballons en défense, notamment Stéphane Antiga. A l'attaque, Frantz Granvorka a de nouveau fait un grand match.

Puis les Bulgares, équipe en forme et toujours invaincue en huit matches, ont trouvé leurs marques en réception et ont pu exprimer leur puissance à l'attaque, alors que les Français commençaient à commettre des fautes. Dès lors la partie s'est inexorablement retournée, malgré les changements de joueurs effectués par le coach Philippe Blain. Dans le groupe E, les deux places en demi-finales se joueront entre la Serbie, la Russie et la Pologne.

FICHE TECHNIQUE

France : Six de départ: Pujol (passeur), Granvorka (attaquant de pointe), Antiga, Samica (réceptionneurs attaquants), Kieffer, Vadeleux (centraux) - Libéro: Exiga - Entrés en jeu: Le Marrec, Kilama, Hardy-Dessources, Kapfer. Meilleur attaquant: Granvorka (23/44) - Meilleur contreur: aucun à plus d'un contre.

Bulgarie : Six de départ: Zhekov (passeur), Nikolov (attaquant de pointe), Konstantinov, Kaziyski (réceptionneurs attaquants), Ivanov, Gaydarski (centraux) - Libéro: Salparov - Entrés en jeu: Yordanov, Tsvetanov, Peev, Aleksiev. Meilleur attaquant: Konstantinov (16/28) - Meilleur contreur: Ivanov (7).

DECLARATIONS

Jean-François Exiga (libéro français): "On avait le match en main. On aurait pu gagner 3 à 0. On s'est écroulés en faisant des fautes bêtes. Ils y ont cru jusqu'au bout, même quand ils ont été menés 2 à 0. Dans les deux derniers sets, ils ont Kaziyski qui passe au-dessus du contre et ne fait que des trous sur les balles hautes. On a commis trop d'approximations."

Frantz Granvorka (attaquant de pointe français): "Ca a été un match dur avec un gros combat. Notre gros problème a été le domaine service-réception, où nous avons eu du mal à conserver une haute qualité en fin de match. On a fait des fautes sur des points importants au troisième set. Ensuite les Bulgares ont dominé, notamment dans le tie-break. La Bulgarie est une équipe qui a grandi depuis cet été (la France avait gagné 3-0 en Ligue mondiale). Ils ont été plus patients que nous. Ils ont cherché les solutions et ils les ont trouvées. On avait toutes les armes mais on a perdu un peu de lucidité, on a hésité et ça a été fatal. On a laissé passer des occasions qui ne se sont plus présentées par la suite."

Stéphane Antiga (capitaine français): "On avait le match en main. On avait très bien commencé la partie avec un super niveau de jeu. On a été impatients et on a commis trop de fautes. Dans les quatrième et cinquième sets, les Bulgares ont été supérieurs."

Philippe Blain (entraîneur français): "On a bien joué dans les trois premiers sets. On a payé le manque d'expérience qui nous a fait rater deux ou trois choses faciles en fin de troisième set. Sur le plan du jeu, il nous a manqué du contre. On en a réussi très peu. A la fin, on a accusé le coup physiquement alors qu'en face Kaziyski n'arrêtait pas de monter. La compétition continue. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un cycle qui doit nous mener aux jeux Olympiques de Pékin. Les matches qui nous restent sont de gros matches qui nous serviront dans l'avenir. Il faut passer à la suite et ne pas rester sur cette défaite."