Le défi finlandais

[03/08/05] - Le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara) arrive en Finlande, dixième épreuve du championnat du monde, sur le terrain favori du "local" Marcus Gronholm (Peugeot 307) cette fin de semaine dans la région de Jyvaskyla. Le géant finlandais aime les "grands espaces" de sa région, les portions rapides, les sauts en aveugle. La seule victoire de la 307, Gronholm ne l'a-t-il pas obtenue ici justement, l'an dernier après trois succès avec la 206 (2000, 2001, 2002)?

Loeb se méfie d'autant plus de Marcus Gronholm et de sa Peugeot qu'en juillet, en Argentine, le Finlandais s'était montré un rival particulièrement menaçant, à l'aise dès que la route se faisait large, où les vitesses se faisaient plus grandes. "Notre 307 est effectivement très efficace dans ces épreuves larges, rapides et roulantes avec notamment une très bonne motricité, c'est bien entendu encourageant pour ici", explique Gronholm. Motivé comme jamais, désireux de renouer avec une victoire qui le fuit depuis l'an dernier, le Finlandais se montre néanmoins prudent, ne veut pas verser dans un excès d'optimisme.

"Chaque année au départ de -mon- rallye, je me sens naturellement imbattable. Mais, cette fois, j'ai le sentiment qu'il faudra être très fort et très concentré pour s'imposer, concède le pilote Peugeot. Notre principal adversaire (Loeb) semble tellement irrésistible cette saison qu'il parait même capable de me battre à domicile. C'est malgré tout le rallye le moins évident pour lui. A nous d'en profiter".

Le Français n'écarte pas non plus le troisième larron, Petter Solberg (Subaru Impreza), l'autre adversaire de toujours. Même si, comme Gronholm, le Norvégien parait désabusé face à la domination de Loeb, il s'annonce redoutable. "Je croise les doigts pour que tout se passe parfaitement pour moi, dit Solberg. La Finlande est une de mes épreuves favorites. Nous devrions être très compétitifs. Je vais donner le meilleur de moi-même, attaquer mais sans en faire trop quand même".

Gronholm, Solberg, mais aussi peut-être Markko Martin (Peugeot 307), vainqueur en 2003, Toni Gardemeister (Ford Focus) et Harri Rovanpera (Mitsubishi Lancer) deux autres "locaux", Sébastien Loeb sait que la partie s'annonce rude s'il veut améliorer son incroyable série de six victoires consécutives, et son autre record de sept victoires depuis le début de la saison.

"Je veux gagner ici, martèle Loeb. De la même façon que j'aimerais gagner tous les rallyes qui restent. Mais la Finlande, c'est le plus mythique de tous ceux que je n'ai pas encore remportés. Un succès y aurait une valeur particulière. Parce qu'il est plus difficile que partout ailleurs à conquérir". "Il y a des bosses, des courbes ultra-rapides, des sauts à très haute vitesse, énumère le pilote de la Xsara. Et presque partout, les difficultés sont masquées. Les locaux ont l'avantage de connaître par coeur". "Cela dit, je commence moi aussi à bien maîtriser le parcours, prévient Loeb. Je partirai pour gagner. Mais je ne me lancerai pas dans des trucs impossibles. Ce n'est pas mon genre".

Le Français ne dérogera pas à ses habitudes. Attaquer et voir. S'il est dans le rythme pour l'emporter, alors il jouera sa carte à fond. Sinon, un podium serait le bienvenu.

Premier non-nordique à vaincre sur la neige et la glace en Suède l'an dernier, Loeb aimerait imiter deux pilotes, ceux là-même dont il est très proche depuis ses débuts, Didier Auriol et Carlos Sainz, les deux seuls latins à s'être imposés sur les terres des "Flying Finn"...