Loeb à la dynamite

[21/10/05] - Sébastien Loeb (Citroën Xsara) a justifié son statut de grandissime favori du Tour de Corse, quatorzième des seize épreuves du championnat du monde des rallyes, en frappant d'entrée un grand coup lors de la première journée, vendredi dans la région d'Ajaccio.

Le double champion du monde avait annoncé qu'il voulait absolument vaincre sur l'asphalte des routes ajacciennes. Il n'aura suffi que d'une soixante de kms entre Ampaza-Col St Eustache (ES1, 32,89 km) et Aullene-Arbellera (ES2, 27,78 km), pour que Loeb assomme la concurrence. Avant d'enfoncer le clou l'après-midi dans la seconde boucle.

Vendredi soir à Ajaccio, les rivaux du Français étaient loin derrière. Même le Belge François Duval, sur l'autre Xsara, déjà relégué à plus de 40 secondes, n'avait pu soutenir la comparaison, le Finlandais Toni Gardemeister (Ford Focus) pointant en troisième position à près d'une minute (57 sec 7). Derrière, les Subaru Impreza du Norvégien Petter Solberg et du Français Stéphane Sarrazin étaient encore plus loin. "J'ai attaqué très fort mais Michelin reste Michelin", notait impuissant Solberg. Le soleil revenu sur la région d'Ajaccio, des routes sèches: le terrain était en effet idéal pour Citroën, Michelin et Loeb.

"Je me retrouve un peu seul devant. On ne peut pas dire que l'on s'y attendait ou pas. Si ce n'est que, sur le sec, on savait que l'on serait devant, expliquait Loeb. J'ai attaqué fort dès le départ, je suis parti avec l'envie de gagner. D'entrée je me suis senti bien sur ce rythme et j'ai continué. François est deuxième. Pour le titre constructeurs tout va bien. D'autant que Gronholm a des soucis".

Après avoir été celui qui résistait le mieux, à distance respectable toutefois, Gronholm (Peugeot 307) connaissait effectivement les affres d'un problème de boîte de vitesses dès le départ de l'ES4, la dernière du jour. Pire pour le Finlandais, cette boîte restait bloquée à l'arrivée. Incapable de repartir, le pilote Peugeot devait renoncer, se voyait pénalisé de plusieurs minutes.

"On a utilisé la boîte classique sans problème depuis le début de l'année. Après l'accident de Markko Martin en Grande-Bretagne, le titre constructeurs, s'il était jouable arithmétiquement, devenait extrêmement difficile, se justifiait Jean-Pierre Nicolas, responsable de Peugeot Sport. On s'est dit que, pour la Corse et la Catalogne, on allait tenter un coup en espérant qu'il pleuve. On a donc remis la boîte à double embrayage de l'an dernier que l'on avait fiabilisée et qui nous aurait permis de gagner une quinzaine de secondes sur l'ensemble du rallye. Cela n'a pas marché".

Gronholm se voyait proposer de repartir ou non en super-rallye samedi. Sans que Peugeot puisse véritablement espérer un miracle. D'autant que Nicolas Bernardi, 14e à près de 4 minutes sur l'autre 307, n'avait pu trouver le bon rythme.

Loeb vers la victoire, Citroën près d'un troisième titre constructeurs ? "Le rallye n'est pas joué, il reste deux jours deux courses, des spéciales difficiles, avertissait néanmoins Loeb. C'est vrai que vendredi tout s'est bien passé, le feeling a été bon, on a fait les bons choix de pneus. Mais tout peut arriver. L'an dernier en Turquie, j'avais gagné et puis sur la liaison j'ai cassé un roulement. Donc rien ni personne n'est infaillible, pas même le pilote. Il faut rester dans la course, ne pas se laisser aller".

"Mon adversaire maintenant c'est moi, insistait le double champion du monde. Il ne faut pas commettre d'erreur, rester concentré. On a vu qu'au niveau du rythme, on allait plus vite que les autres. J'espère que l'on pourra le garder samedi".