Grönholm-Loeb, le duel

Marcus Grönholm (Ford Focus) était en tête du Rallye du Japon, 11e manche du championnat du monde, au terme de la première étape disputée vendredi dans la région d'Obihiro, avec 10 secondes 5/10 d'avance sur le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara). Le Finlandais, déjà vainqueur de quatre rallyes cette saison, contre six victoires à Loeb, a pris la tête de la course dès la première spéciale et raflé le meilleur temps dans six spéciales sur dix.

Le double champion du monde français a réussi les quatre autres meilleurs chronos du jour, en faisant deux fois coup double : d'abord dans la spéciale de Kanna (ES3, ES7), puis deux fois de suite dans la super-spéciale d'Obihiro (ES9, ES10) qui clôturait cette première journée. "Avec Marcus, nous avons fait pratiquement jeu égal toute la journée, tant au niveau des chronos que de la prise de risques", a résumé Loeb. "Nous sommes tous les deux un peu au delà des limites du raisonnable pour tenter de faire un écart, mais c'est à toi à moi, sans qu'on puisse expliquer pourquoi l'un ou l'autre va plus vite dans telle ou telle spéciale".

De son côté, Grönholm a analysé sereinement la situation: "J'avais des notes légèrement perfectibles dans l'une des spéciales et Sébastien y a été plus rapide par deux fois. Cet après-midi, nous avons attaqué encore plus fort que ce matin parce que les spéciales étaient plus sèches, mais c'est un match très serré".

"Comme nous, Marcus Gronholm a attaqué très fort, alors concéder dix secondes sur lui à ce stade du rallye n'a rien de catastrophique" , a ajouté Loeb, qui n'a jamais gagné au Japon et vise le record absolu de 27 victoires en Championnat du monde. "En tout cas, l'écart n'est pas définitif et le match va continuer samedi".

Derrière le choc des deux sumos du rallye mondial, le combat des seconds couteaux a commencé par deux grosses chaleurs. Le Finlandais Mikko Hirvonen, 3e sur l'autre Ford Focus officielle, a perdu du terrain sur Loeb à la suite d'une touchette sans gravité au début de l'ES4. Quant à l'Espagnol Dani Sordo, sur la deuxième Xsara, il est sorti un peu large d'un virage le matin et a calé son moteur, perdant une grosse poignée de secondes, puis il a entamé une prudente remontée jusqu'à la 5e place vendredi soir, juste derrière l'Autrichien Manfred Stohl (Peugeot 307). "Nos principaux soucis sont ceux de l'équipe Subaru", ironisait Malcolm Wilson, le boss de chez Ford. En effet, son espoir de voir Petter Solberg intercaler sa Subaru Impreza entre les Ford et les Xsara a déjà fait long feu.

Comme souvent cette saison, l'ancien champion du monde norvégien a galéré d'entrée. Alors qu'il devançait Loeb après deux spéciales, de gros soucis de freins, dans l'ES3, lui ont fait perdre deux minutes. "Nous n'avions plus de freins du tout, même pas de frein à main" , regrettait Solberg à midi. "Nous avons d nous ralentir tant bien que mal en utilisant la boîte de vitesses et c'était un vrai cauchemar. C'est terriblement frustrant de se retrouver hors-jeu aussi tôt".