La sortie du "grizzly"

Guy Fréquelin reste le "grizzly". Ce jeudi, l'ancien directeur de Citroën WRT lâche un coup de patte assez dévastateur dans la presse locale, à la veille du coup d'envoi de la manche française du championnat du monde des rallyes, en Alsace. A 66 ans, l'ex-pilote passé avec succès au management en rallye-raid puis en rallye, va sans doute venir voir ce week-end le héros local Sébastien Loeb, qu'il a découvert et porté à la consécration en WRC. Et en bon manager des Rouges qu'il fut jusqu'en 2007, il a préparé le terrain... Ainsi, il s'étonne de cette association Loeb-Ogier - séduisante sur le papier - devenue cohabitation en 2011. "C'est le résultat d'une agitation et d'un manque de sérénité au sein de l'équipe", lance-t-il, dans les colonnes des Dernières nouvelles d'Alsace.

L'ancien boss a-t-il mis un peu facilement le doigt là où ça fait mal ? En 2003, il avait géré le ménage à trois entre Carlos Sainz, Colin McRae et Sébastien Loeb. Les deux premiers se connaissaient et se respectaient pour avoir rôdé l'attelage chez Ford. Le Français disputait quant à lui sa première saison complète en Mondial. Aucun n'avait fait d'esclandre. L'Espagnol et l'Ecossais étaient en fin de carrière, et avaient vite compris qui représentait l'avenir. Mais la suite avait été plus compliquée. En 2005, Guy Fréquelin avait embauché François Duval, dont il n'avait su canaliser les énergies ni prévenir les sorties de route à répétition. Au point de devoir le mettre à pied en cours de saison, et rappeler "El matador". De 2007 à 2010, il s'en était remis au très discipliné Dani Sordo.

Aujourd'hui, "Freq" s'étonne donc des polémiques, de cette histoire du Citroën WRT qui dans sa version 2011 n'est pas un long fleuve tranquille, de cette fin de championnat serrée. Mais elle le fut plutôt souvent depuis que Loeb chasse le titre. C'est un fait, Ogier n'a pas le tempérament d'un n°2 -du moins il ne l'aura pas longtemps - et il n'était pas possible de le savoir avant. Quant à Olivier Quesnel, dans sa démarche de manager, il se devait de trouver le futur crack et de l'associer au multiple champion du monde pour organiser la succession. Seulement, il n'avait pas prévu une transition aussi longue. "Sébastien devait prendre sa retraite à la fin de l'année", nous a-t-il confié, jeudi. Qu'en sera-t-il après ? Reverra-t-on les Seb sous le même toit ? "Tant que nous n'aurons pas acquis les deux titres, je ne parlerai pas de 2012", répond-il.