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Grönholm retraité : déclas

Eurosport
ParEurosport

Publié 02/12/2007 à 14:30 GMT+1

Les plus grands pilotes et patrons d'équipes ont dit à quel point le double champion du monde Marcus Grönholm, retraité dimanche, avait été un pilote à part.

Didier Auriol (Champion du monde 1994, vainqueur Tour de Corse 1988, 89, 90, 92, 94, 95, Monte Carlo 1990, 92, 93) : "Quand je l'ai vu tester pour la première fois en 1999, avec Toyota, en Finlande, j'ai de suite compris, et prévenu qu'il serait champion du monde ! Quand il a commencé à rouler chez Peugeot, je leur ai dit : "Garder-le, vous verrez !" En 2000, il tenait son premier titre. La 206 a été sa plus belle période. Je regrette qu'il ait été un peu montré du doigt lorsque ça ne fonctionnait pas avec la 307, car il faisait des miracles avec cette voiture pas très performante, et moins bien chaussée que ses rivales en Michelin. Il arrivait à concurrencer les meilleurs et c'est presque passé inaperçu. Dernièrement, il a fait des erreurs, mais c'est un peu inévitable quand on est tout le temps à la limite. Et de surcroit avec la pression imposée par Sébastien. En Irlande, par exemple, il est sorti à cause d'un mauvais conseil sur le choix des pneus. Autrement, je retiendrai que Marcus était imbattable sur les épreuves très rapides comme la Finlande, la Suède, la Grande Bretagne. Dans la vie, c'est quelqu'un de très simple, très gentil et vraiment apprécié. C'est vraiment dommage qu'il arrête, au top, à seulement 39 ans."
Gilles Panizzi (Vainqueur Tour de Corse 2000, 2002) : "J'apprécie beaucoup Marcus, un mec très attachant, sincère, ce qui n'est pas si courant ! J'ai partagé d'excellents moments avec lui. Il est très rapide mais c'est un fou, nerveux comme pas possible, une espèce de Panizzi en somme (rires) ! Le plus important est qu'il s'est rendu compte de son tempérament de feu et a décidé de se faire coacher sur tous les rallyes pour s'aider à canaliser son énergie. Il a compris que c'était nécessaire, aux contraires de beaucoup d'autres, peut-être aussi rapides que lui mais qui ont pété les plombs. Ça a beaucoup contribué à son équilibre en compétition. Pour résumer, Marcus est un chaud bouillant ! Tout l'inverse d'un Loeb. Il les faut voir ces deux-là après une bonne baston. Marcus est "disjoncté" et Loeb d'un calme incroyable."
François Delecour (Vainqueur Tour de Corse 1993, Monte Carlo 1994) : "Sébastien [Loeb] était avec Marcus sur une autre planète cette saison. A côté d'eux deux, tous pilotes actuels sont de pâles copies ; même si j'émets une petite réserve car quelques jeunes n'ont pas encore montré tout ce dont ils sont capables. Marcus est un type vraiment super, que j'ai eu le bonheur de côtoyer chez Peugeot. Je me souviens d'une scène immuable au petit déjeuner, avant les spéciales. En le voyant, je lui demandais le matin : "How are you Marcus ?" Il me répondait toujours : "Today, François, Full pedal !" Il n'avait pas d'état d'âmes et ne se souciait guère des réglages. Il était à bloc, tout le temps. En fait, je me demande ce qu'il avait dans les veines, quelle appréciation il avait du danger."
Bruno Saby (Vainqueur Tour de Corse 1986, Monte Carlo 1988) : "Tout d'abord, j'ai trouvé vraiment injuste le traitement qu'a fait son entourage de sa sortie de route malheureuse en Irlande. La veille du départ, on l'encensait. Et là, les mêmes personnes se demandaient : "Pourquoi est-il sorti ? C'est pas très normal..." C'était vraiment dommage de constater ça car l'erreur fait partie du métier de pilote, c'est tout. Certaines erreurs sont sans conséquences, d'autres signifient l'abandon. Ce que je retiens aussi de cette année, c'est que Marcus n'a vraiment pas eu de chance de tomber sur un phénomène comme Sébastien [Loeb]. Sans Sébastien, c'est peut-être deux titres de plus qu'il aurait. Marcus a fait de très belles choses qu'on n'oubliera pas. Il arrête à 39 ans et je le regrette. Au début, il avait un pilotage un peu acrobatique, qu'il avait vraiment affiné au fil des ans. J'étais persuadé qu'il gagnerait un jour sur le goudron. Il est passé tout près."
Jean Ragnotti (Vainqueur Monte Carlo 1981 et Tour de Corse 1982 et 85) : "Marcus a toujours été capable de faire des chronos d'enfer, partout, et des sortie de route d'enfer aussi ! Il a été un pilote bien dans la lignée des Nordiques. Il courrait pour le plaisir, jusqu'à trop glisser, ce qui lui a parfois joué des tours."
Jean-Pierre Nicolas (Vainqueur Tour de Corse 1973, Monte Carlo 1978, ex-directeur sportif de Peugeot WRC) : "Marcus s'en va et je reste sur ma fin. J'aurais voulu le voir dans la même voiture que Sébastien [Loeb]. Ça a failli se faire en 2006 (ndlr : chez Citroën), mais son entourage et lui-même ne l'ont pas souhaité. Marcus restera un pilote d'exception, double champion du monde, une trentaine de fois vainqueur en Mondial. Pour moi, il était peut-être le plus doué de sa génération sur la terre. Et comme beaucoup de Finlandais, il avait la capacité d'aller vite avec une voiture mal réglée, un peu "tordue". Il faisait des petites bourdes, de temps en temps et, finalement, lui seul pouvait se battre cette saison. C'est peut-être ce qui est arrivé. En fait, Marcus supporte mal quand des gens maintiennent une grosse pression, le titillent, et cette année, il avait non seulement la pression de battre Sébastien, mais aussi celle d'être le meilleur Finlandais. Et ce ne fût par moment pas facile, face à Hirvonen. Sur le plan humain, Marcus est vraiment un garçon adorable, fantastique."
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