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Les snowparks

Eurosport
ParEurosport

Publié 16/10/2007 à 17:08 GMT+2

Les snowboarders et skieurs freestyle représentent désormais 30 % de la clientèle des stations… Economiquement, une population qu’aucune d’elles ne peut se permettre d’ignorer. Conscientes de cet état de fait, la majorité d’entre elles tente de nous sédu

Les snowboarders et skieurs freestyle représentent désormais 30 % de la clientèle des stations… Economiquement, une population qu’aucune d’elles ne peut se permettre d’ignorer.
Conscientes de cet état de fait, la majorité d'entre elles tente de nous séduire en valorisant leurs infrastructures : snowparks, pipes et boardercross. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ?
Quelles que soient leurs cibles respectives, les stations ne peuvent plus tourner le dos à la clientèle des snowboarders et des skieurs freestyle. Pour cette raison, la majorité d'entre elles propose un snowpark, mais paradoxalement lorsqu'on interroge des riders (pros ou amateurs), le constat est unanime, la qualité des modules est très souvent en dessous de leurs attentes. Mais d'abord, un bon snowpark, qu'est-ce que c'est ?
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la qualité d'un park ne se traduit pas nécessairement par le gigantesque de ses modules. Et heureusement, sinon seules les stations les plus riches auraient les moyens de nous séduire. Un bon park, c'est d'abord des modules bien construits et bien proportionné. On imagine mal une table avec plat de vingt mètres, et un kicker de seulement un mètre de hauteur (OK, on caricature un peu, mais les surprises sont fréquentes dans ce domaine). Idem pour les réceptions souvent trop plates ou simplement trop courtes en comparaison des kickers construits. En général, d'un simple coup d'œil, les bons riders savent jauger la géométrie d'une table et renoncer. Malheureusement, les moins expérimentés paient souvent l'addition.
Ensuite, un bon park, c'est aussi et surtout un espace régulièrement entretenu. Un snowpark n'est pas un skatepark. La neige est élément éphémère. Une évidence pour beaucoup, mais apparemment pas pour tous. Ce qui fait la qualité d'un spot tient dans la régularité avec laquelle on reconstruira ses kickers. Les meilleurs parks sont entretenus quotidiennement et c'est dans la durée qu'on juge un spot. Combien d'entre nous ont été aguichés par la majesté d'un slope style le jour J de l'événement, et combien ont déchanté, lorsque revenus un mois plus tard, ils ont retrouvé les mêmes modules en pleine décomposition…
Certains pays s'en sortent un peu mieux. En Suisse par exemple, les parks sont nombreux et mieux entretenus. La Suisse fait aussi beaucoup plus d'effort dans la construction et l'entretien de ses half-pipes. Des stations telles que Laax ou Saas Fee possèdent en permanence un, voir deux demi-tubes parfaitement shapés. Ce n'est certainement pas un hasard si tant de snowboarders suisses cartonnent sur les Coupes du Monde.
De nombreux compétiteurs français partent régulièrement s'y entraîner. Doriane Vidal, qui sait de quoi elle parle, (triple championne du Monde de pipe) nous explique : « Chez nous, les parks sont la plupart du temps mal entretenus voir dangereux. Cette situation est extrêmement pénalisante dans la carrière des pro-riders français. Nous sommes obligés de trouver du budget pour partir nous entraîner à l'étranger. Si nous avions de meilleures infrastructures en France, cela nous simplifierait la vie et nous permettrait de nous retrouver d'égal à égal avec les compétiteurs US. »
Les U.S…
Si la Suisse est un peu en avance sur ses voisins, tout le monde est d'accord pour dire que dans ce domaine, l'Europe est complètement larguée par rapport aux Etats-Unis.
Doriane : « Là-bas une station a parfois deux ou trois parks, des lignes complètes de modules pour des niveaux de ride différents (park débutant, moyen, pro ...). Des zones complètes de rails loin des kickers. Les parks sont mieux entretenus, plus sécurisés et permettent vraiment de progresser. »
Une fois encore, l'Amérique est loin devant. Les snowboarders y sont pris au sérieux, exactement au même titre que les compétiteurs de ski alpin chez nous, ce qui reconnaissons-le, n'est pas toujours le cas en Europe. Les stations déploient les mêmes moyens et la même énergie dans la construction d'un pipe que dans celle d'un stade de slalom. Résultat, des spots parfaits et des kickers taillés au laser. Ce n'est évidemment pas un hasard si les ricains sont intouchables sur les gros événements comme les J.O.
Citons l'exemple la station californienne de Snow Summit. Summit… une colline de quelques centaines de mètres d'altitude, sur laquelle on a tracé une dizaine de pistes au milieu des arbres. Et dans cette toute petite station, il n'y a pas un, mais une bonne demi-douzaine de parks. Comme une station alpine propose des pistes vertes, bleues, rouges ou noires, Snow Summit propose plusieurs zones avec des niveaux techniques différents. La station se met en quatre pour le bien être de ses clients snowboarders et skieurs freestyle.
Alors pourquoi cette situation chez nous ? Nous ne sommes pas moins riches, nous avons de la neige, disposons des mêmes machines mais peut-être pas de la même volonté. Nombre de shapers peuvent en témoigner, rares sont les sociétés d'exploitation qui donnent la même importance à l'entretien de leur park, qu'à celle de leur stade de slalom. Dans la tête de beaucoup de décideurs, le snowboard, c'est toujours un peu le sport de jeun's, on ne le prend pas vraiment au sérieux…
Mais tous ces jeun's achètent des forfaits et ont des attentes différentes des précédentes génération. Espérons que nos décideurs alpins se préoccupent de leurs doléances. L'évolution du snowboard et du ski freestyle passe forcément par là.
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