Huit ans après les JO d'Athènes, quatre athlètes privés de leur médaille pour dopage

ParAFP

Publié 06/12/2012 à 00:20 GMT+1

Le palmarès des JO d'Athènes de 2004, édition record en terme de cas de dopage, n'en finit pas d'être chamboulé avec la disqualification mercredi de quatre médaillés d'athlétisme par le Comité international olympique (CIO) suite à de nouvelles analyses de leurs tests antidopage de l'époque.

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Crédit: Eurosport

Huit ans plus tard, l'Ukrainien Juri Belonog perd ainsi son titre du poids, le Bélarusse Ivan Tikhon sa médaille d'argent du marteau, alors que sa compatriote Irina Yatchenko (disque) et la Russe Svetlana Krivelyova (poids) sont privées du bronze. Tous pour avoir pris des stéroïdes.
Déjà, à Athènes, où plus d'une vingtaine d'affaires de dopage avaient secoué la quinzaine olympique, les podiums du poids féminin et du lancer du marteau masculin figuraient parmi ceux ayant dû être corrigés. Sept ans plus tard, le coureur américain Tyler Hamilton avait rendu sa médaille d'or du contre-la-montre après être finalement passé aux aveux.
La réécriture n'est pas terminée puisque le nom d'un cinquième cas positif - un autre médaillé - mis en évidence par ces nouvelles analyses reste à annoncer par le CIO, qui n'a pas réussi à conclure toute la procédure.
La cérémonie de clôture des Jeux n'offre plus une garantie d'impunité pour les athlètes s'étant dopés, qui restent sous la menace pendant huit ans - le délai de prescription fixé par le Code mondial antidopage - qu'on fouille à nouveau dans leurs prélèvements, conservés dans un grand congélateur, dans le sous-sol du Laboratoire antidopage de Lausanne.
C'est ainsi qu'au printemps, le CIO avait demandé au laboratoire antidopage suisse de repasser 105 des échantillons d'Athènes au crible.
Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) John Fahey a "applaudi cette décision du CIO", qui justifie pleinement à ses yeux le choix de réanalyser les échantillons de 2004. "La réanalyse devrait avoir un fort effet dissuasif", a-t-il ajouté dans un communiqué publié sur le site de l'AMA.
"Leurs contrôles durant les compétitions à Athènes s'étaient révélés négatifs parce que la sensibilité des tests à l'époque n'était pas optimale. La science a fait des progrès et nous avons été informés de meilleurs tests, ce qui s'est traduit par des cas positifs", a souligné Jacques Rogge, dans une conférence de presse.
"Il y a une proposition mise sur la table dans le cadre de la révision du Code mondial antidopage pour étendre ce délai à dix ans (...), mais il reste à voir si les échantillons d'urine et de sang ne se dégradent après tant d'années", a souligné Jacques Rogge.
Cependant en attendant l'extrême limite, le CIO n'avait pas pu empêché que ces athlètes, qu'on sait aujourd'hui dopés, prennent part aux Jeux suivants. Le même lanceur de marteau, Tikhon, avait gagné le bronze à Pékin en 2008, et bien que contrôlé positif en Chine, avait pu conserver sa médaille après avoir plaidé un vice de procédure auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).
Le CIO a encore un podium encore plus vieux à réviser, avec le cas de Lance Armstrong, médaillé de bronze du contre-la-montre aux Jeux de Sydney en 2000.
"L'UCI - la fédération internationale de cyclisme - doit d'abord notifier à M. Armstrong qu'il a été disqualifié, qu'il était inéligible et qu'il doit rendre sa médaille. C'est une obligation juridique, non pas pour le CIO, mais pour l'UCI", a expliqué Jacques Rogge.
"Ensuite, M. Armstrong dispose de trois semaines pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport s'il le souhaite et ce n'est qu'après, que le CIO pourra agir légalement", a précisé le Belge.
Mais comme pour les sept Tours de France, que le Texan avait terminés en jaune et dont il est désormais rayé, un blanc pourrait être laissé à la place.
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