Jeux Olympiques - Thomas Voeckler sur Paris 2024 : "C'est complètement atypique comme course"

Laurent Vergne

Mis à jour 02/10/2023 à 21:27 GMT+2

Thomas Voeckler a déjà la tête tournée vers les Jeux Olympiques de Paris l'an prochain. Invité de Bistrot Vélo, le sélectionneur tricolore va sans doute devoir s'arracher les cheveux pour composer son équipe, puisqu'il disposera, au mieux, de quatre coureurs. Une configuration qui, selon lui, rend la course en ligne olympique radicalement différente de n'importe quel autre rendez-vous.

Voeckler : "Je ne suis pas serein pour qu’on ait quatre coureurs aux JO de Paris 2024"

Le règne de Thomas Voeckler à la tête de l'équipe de France ne se passe pas trop mal. Il y a bien sûr eu les deux titres de champion du monde de Julian Alaphilippe en 2020 et 2021. La deuxième place de Christophe Laporte en 2022. Et si cette année les Bleus n'ont pu se faire une place sur la boîte mondiale, le titre de champion d'Europe de Laporte a constitué un très joli lot de consolation. Mais l'an prochain, s'il y aura bien évidemment le Monde et l'Europe, il y aura aussi, il y aura surtout l'Olympe. A la maison.
Paris 2024, pour le sélectionneur de l'équipe de France, c'est forcément un rendez-vous pas comme les autres. Un moment unique, même. Pour lui, une motivation toute particulière. Et pas que pour lui. "Pour 2024, je vous garantis que je n'aurais pas de mal à trouver des candidats, a-t-il confié lundi soir dans l'émission Bistrot Vélo sur Eurosport, dont il était l'invité. J'ai bien senti que les coureurs étaient motivés."

Quelle stratégie à Paris ?

Les places seront chères. Les Jeux Olympiques, pour ce qui est de la course en ligne, c'est un peloton de moins de 100 coureurs, avec un maximum de quatre par nation. La France occupe actuellement le 5e rang mondial, juste assez pour être dans le cut des équipes à 4 représentants. "C'est complètement atypique comme course.C'esttrès particulier, ça va être complètement différent de toutes les courses d'un jour, de toutes les classiques", explique Voeckler.
En tant que pays organisateur, la France a la garantie de disposer d'au moins deux coureurs, mais le patron des Bleus espère la jauge maximale pour son groupe. Tout sera plié le 17 octobre. Il croise les doigts pour que l'équipe de France sauve sa place dans le Top 5 au classement des nations, ce qui n'est pas encore fait. "Je ne suis pas serein pour qu'on ait 4 coureurs, avoue-t-il. Derrière, il y a la Grande-Bretagne, l'Espagne... Je pensais que c'était fait, ce n'est pas le cas. Si on perd un coureur, qu'on passe de 4 à 3, on perd 25% de l’équipe. Ce serait une catastrophe, je croise les doigts."
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Ces prochains mois, en tenant compte évidemment des performances des uns et des autres, Thomas Voeckler va les consacrer en bonne partie à la composition de son équipe. "Ce qui est clair, c'est que ce n'est pas pour les purs grimpeurs, estime-t-il à propos du parcours parisien. C'est clair qu'un coureur du profil de (Jasper) Philipsen, ça peut être pour lui. Mais ça dépend comment ça va courir." Sait-il déjà, dans les grandes lignes, quelle direction prendra sa stratégie ? "Si j'avais une idée précise, ce serait bien... J'en ai une, je ne peux pas dire que je n'y pense pas mais ça va s'affiner."
Qu'est-ce qu'on a à perdre ? Rien
Deux options devant lui : jouer le 1 + 3 en misant tout sur un seul atout, ou bien permettre à chacun de jouer sa carte. "Mais ça dépend ce que vous avez en magasin, en termes de leaders, qu'est-ce que je peux en faire par rapport aux concurrents ? Est-ce que j'ai un gars capable de tous les sortir, comme un Julian (Alaphilippe) à Imola ?"
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Une chose est certaine, à trois, quatre ou huit, peu importe, le sélectionneur ne changera pas sa philosophie. Il veut de l'ambition, de l'audace et pas de petit bras. "Qu'est-ce qu'on a à perdre ?, interroge-t-il. Si c'est faire l'épicier pour faire 7e et dire 'ah on est quand même dans le Top 10'... Si on fait une bonne place en ayant tout fait pour gagner, pas de problème, je prends. Mais il faut viser plus haut si on en a les moyens. Alors, qu'est-ce qu'on a à perdre ? Rien. Ce n'est que du sport. En revanche, avoir des regrets, non."
C'est peut-être sa plus grande victoire depuis son intronisation il y a un peu plus de trois ans : avoir désacralisé l'événement et fait comprendre à ses hommes qu'ils n'étaient pas plus bêtes que d'autres. Christophe Laporte dit de lui qu'il leur a permis d'évacuer "la peur de perdre". "Ce qui me tient le plus à cœur, conclut le sélectionneur, c'est que chacun ait un rôle et qu'il en soit fier de ce qu'il fait, qu'il ait servi à quelque chose. Après il y a toujours des aléas, c'est du vélo, pas des maths. Mais il faut qu'on ait le sentiment de ne pas avoir de regrets même si ça ne marche pas. On ne peut pas gagner à chaque fois."
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