Après le Real Madrid, Rennes : Pour l'équipe de France Espoirs, c'est reparti pour un four

Martin Mosnier

Publié 27/03/2024 à 23:29 GMT+1

Alors que l'union nationale avait été décrétée pour fournir à l'équipe de France olympique les meilleurs joueurs possibles, Rennes a déjà averti qu'il ne se laisserait pas faire. Gros pourvoyeur des Espoirs, le club breton se réfugie derrière le Real Madrid qui a d'ores et déjà averti les Bleuets qu'il ne lâcherait pas ses joueurs. Le spectre d'un nouveau fiasco, à domicile cette fois, resurgit.

Henry sur le diktat des clubs : "On va voir où l'on peut trouver un terrain d'entente"

Les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Et nous y avons cru. "Les retours sont très bons. Les clubs professionnels savent que c’est un évènement important pour la France, qui dépasse le cadre du football, que l’on reçoit pour la première fois depuis un siècle les Jeux olympiques… Et donc je pense qu’avec les clubs français, nous devrions avoir des réponses positives." En février, Philippe Diallo plastronnait, visiblement sûr de son coup.
Alors que les JO n'entrent pas dans le calendrier FIFA et que les clubs ne sont pas tenus de libérer leurs joueurs, la Ligue 1 allait jouer le jeu et envoyer ses meilleurs Espoirs pour les premiers JO d'été à domicile depuis un siècle. En décembre, une source confiait au Parisien que les clubs français formeraient une union sacrée. "Les clubs vont jouer le jeu pour envoyer les joueurs. Comme tout le monde s’en doutait." Amen.

Près d'un quart des Espoirs sélectionnés pourrait être des Rennais…

Sauf que ce mercredi 27 mars, la digue a cédé et l'égoïsme a resurgi. D'union sacrée, il n'est déjà plus question. Rennes, par la voix de son directeur sportif, Florian Maurice, a assez clairement fait savoir qu'il comptait défendre l'intérêt de son club et limiter l'envoi de ses troupes aux JO. L'avis du club breton est central puisqu'il pourrait fournir près d'un quart des hommes de Thierry Henry : Adrien Truffert, Désiré Doué, Arnaud Kalimuendo, Januël Belocian voire Benjamin Bourigeaud, qui pourrait figurer dans le quota de joueurs de plus de 23 ans.
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Florian Maurice, le directeur sportif du Stade Rennais.

Crédit: Getty Images

A la question de savoir s'il envisageait de voir trois à quatre joueurs quitter son club cet été, Maurice s'est montré cinglant : "Moi, j'ai une réponse : non, a-t-il tranché. Évidemment, on fera du mieux possible pour pouvoir aider l'équipe de France, mais il faut que les intérêts soient communs. On ne peut pas se déshabiller pour habiller l'équipe de France." Le directeur sportif oublie que Lyon lui avait permis de disputer son seul tournoi international en le libérant pour les JO d'Atlanta en 1996.

Ligue Europa Conference, Real et la culture de l'excuse

Mais il n'en est pas à son coup d'essai puisque les Rouge et Noir avaient déjà empêché Eduardo Camavinga, star des Espoirs 2021, de participer aux JO de Tokyo pour d'obscurs barrages de Ligue Europa Conférence… avant de le laisser partir en août au Real Madrid. Rennes, comme Monaco avec Benoît Badiashile, Nice avec Amine Gouiri ou Lyon avec Maxence Caqueret, avait laissé couler l'équipe de France Olympique, éliminée dès les poules à Tokyo, pour ses petits intérêts personnels.
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Thierry Henry à Sochaux pendant France Etats Unis, le 25 mars 2024.

Crédit: Imago

Cette fois, Rennes ne connaît pas le programme de son été mais se réfugie derrière le Real Madrid. "Il faut comprendre aussi les clubs et je crois qu'il y a un très, très grand club (ndlr : le Real Madrid) qui a été très clair et très cash là-dessus." Si on peut comprendre le détachement des Espagnols quant au sort de l'équipe de France olympique lors de ses Jeux nationaux, celui des Rennais est difficilement justifiable.
Si les Bretons se cachent derrière la position du Real, d'autres clubs français pourraient se glisser dans la faille qu'ils ont ouverte. Aujourd'hui, c'est le spectre d'un nouveau fiasco qui pointe. Ni la tenue de Jeux à domicile ni la présence de Thierry Henry ne semblent aujourd'hui être des remparts efficaces à la défection des uns et des autres. La France se prenait à rêver d'or avec une sélection composée de ses meilleurs jeunes et de trois stars internationales pour les accompagner. Comme à Tokyo, elle pourrait se contenter de seconds couteaux et dire rapidement au revoir à la médaille.  
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