JO 2024 | Philippe Diallo, Kylian Mbappé et les JO : "S'il faut aller voir Florentino Perez à Madrid, on le fera"

Le Real Madrid a décidé de prendre les devants. Dans une directive envoyée à plusieurs fédérations, le club madrilène a informé, vendredi dernier, qu'il ne libérera pas ses joueurs pour les Jeux OlympiqueS de Paris 2024, ce qui compromet encore un peu plus la participation de Kylian Mbappé, dont le transfert à la "Maison Blanche" en fin de saison ne fait presque aucun doute.

"Le Real a envoyé une lettre à toutes les fédérations, la FFF comprise, pour leur dire qu'il ne libérerait pas ses joueurs pour les JO", a indiqué une source à l'AFP en fin de semaine passée. Le tout "pour des raisons de santé et d'intégrité sportive, ses joueurs ne peuvent pas participer à l'Euro ou à la Copa America et aux Jeux Olympiques. "Ils peuvent participer à une seule compétition. Pas les deux. C'est une question qui est tout à fait évidente en termes de santé sportive avec la saison qui les attend en 2024/25", ajoutait le Real, ferme sur sa position.

Interrogé sur le sujet par nos confrères du Figaro, Philippe Diallo, président de la FFF, s'est dit "focalisé sur l'objectif d'avoir la meilleure équipe possible". "Je ne fais pas de la politique fiction, je ne sais pas où ira Kylian Mbappé, aucune annonce n'a été faite. Kylian a fait part de son souhait de les faire. On connait les conditions, je regrette la position du Real Madrid qui ferme la porte à un rêve de beaucoup de joueurs. Je respecte leur décision. C'est d'ailleurs le seul club étranger à nous avoir informé de cela. S'il faut aller voir Florentino Perez à Madrid, on le fera", a-t-il prévenu, confiant que la fédération avait essuyé 31 refus de clubs lors des précédentes olympiades.

Interrogé sur l'éventuelle pression exercée par le président Emmanuel Macron, Philippe Diallo déclare : "Je n'ai besoin d'aucune pression extérieure pour imaginer que Kylian Mbappé participant aux JO serait un atout extraordinaire pour notre équipe. Évidemment, avoir le meilleur joueur du monde en France pour des Jeux à domicile serait un formidable atout". Le capitaine de l'équipe de France avait en effet fait savoir à plusieurs reprises qu'il rêverait de disputer les JO en bénéficiant du règlement autorisant chaque équipe à ajouter trois joueurs au-delà de la limite des 23 ans dans son effectif. Mais la compétition ne faisant pas partie des dates Fifa, les clubs n'ont pas l'obligation de libérer leurs joueurs.

Concernant le cas de Karim Benzema, qui serait très tenté à l'idée de disputer les Jeux Olympiques avec les Bleus, Diallo lui a ouvert la porte. Et bien en grand. "Je ne vois pas pourquoi un grand joueur international, Ballon d'Or, aurait un quelconque veto", a annoncé le patron de la "3F". Avant d'ajouter : "D'abord, cela confirme l'intérêt de tous nos joueurs pour participer à cette compétition. Deuxièmement, Karim Benzema est un des grands joueurs de l'histoire de notre football, je me réjouis qu'il souhaite y participer. Ensuite, moi je ne suis pas sélectionneur. C'est la responsabilité de Thierry Henry de faire appel à ceux qui pourront constituer la meilleure équipe possible. Je pense qu'il a vu l'appel du pied qui lui a été fait par Karim Benzema. C'est à lui d'y répondre ou pas."

En début de semaine, et de manière générale, le sélectionneur des Bleuets estimait que "disputer l'Euro et les JO était possible", mais que les clubs restaient les ultimes décisionnaires. "Ce sont les JO, en France, les clubs français vont être là pour aider. Mais pour les clubs étrangers, je m'en doutais. Je ne me suis jamais arrêté au premier non. On verra ce qu'on peut faire, la décision restera celle des clubs, vu que ce ne sont pas des dates Fifa. On va essayer de discuter, mais ce n'est pas évident", affirmait Henry. "On va essayer de parler, voir ce qu'on peut faire. Il n'y a pas mal de branches à l'arbre. On est obligé de sonder tout le monde. On va voir si on peut être reçus. C'est difficile à préparer parce qu'on n'a pas de certitudes. Oui, il y a pas mal de noms qu'on aimerait avoir. Mais on ne sait pas quand le oui arrivera. Et si le joueur change de club... Ce n'est pas facile, mais on le savait", insistait-il, se voulant lui aussi combatif.

Après tout, qui ne tente rien. Peu avant le tirage au sort effectué mercredi, le champion du monde 98 en a remis une couche, allant dans le sens de son président sur RMC. "Il faut rester à sa place et essayer d'envoyer un mail pour voir si on peut avoir un rendez-vous dans les règles de l'art. Et s'il y a un rendez-vous, on va essayer de plaider notre cause, c'est normal".