JO Paris 2024 - Equipe de France - Arnaud Kalimuendo : "Lacazette ou Benzema ? Je ne crains personne"

Martin Mosnier

Publié 10/05/2024 à 12:30 GMT+2

Il est l'homme en forme du Stade Rennais. Auteur de 4 buts lors des trois dernières journées, Arnaud Kalimuendo est la dernière chance de croire que les Bretons seront européens la saison prochaine. En pleine confiance, l'ancien Parisien s'est confié à TNT Sports. Sur son rôle en Bretagne et... l'équipe de France olympique dont il pourrait être l'avant-centre cet été sauf si...

Henry sur le diktat des clubs : "On va voir où l'on peut trouver un terrain d'entente"

Arnaud vous êtes vraiment en grande forme, quatre buts lors des trois derniers matches. Est-ce que vous avez eu un déclic ?
Arnaud Kalimuendo : Je ne saurais pas comment vous l'expliquer, c'est quelque chose qui est en moi. J'ai senti que c'était le moment d'endosser ce rôle au vu des enjeux de fin de saison. Je veux simplement gagner, je rentre sur le terrain avec cette envie de tout casser. J'arrive aujourd'hui à être décisif, ce qui me manquait un peu auparavant. Je suis très content parce que ça aide l'équipe, je me dois de continuer comme ça parce qu'il reste encore un match ce weekend (ndlr : il sera suspendu lors de la dernière journée) et je me donnerai tout le temps à fond pour essayer d'accrocher l'Europe.
Vous êtes métamorphosé par rapport à cet hiver. Est-ce que la confiance représente 50 % d'un rendement d'un joueur de très haut niveau ?
A.K : Je dirais même que la confiance est à l'origine de 70 % de nos capacités. A partir du moment où on se sent en confiance, individuellement et collectivement et qu'on sent la confiance dans le regard du coéquipier, oui, ça change tout. Ca donne un vrai boost, c'est vraiment important.
Vous avez atteint les 15 buts toutes compétitions confondues depuis le début de saison, on a l'impression que vous avez enfin trouvé votre vitesse de croisière avec Rennes.
A.K. : C'est intéressant, oui. J'ai atteint la barre des 15 buts, j'ai dû obtenir cinq penalties, plus quelques passes décisives. Je dois être impliqué sur plus de 20 buts en tout, ce sont des stats qui font du bien. C'est ma saison la plus prolifique depuis que je suis professionnel, ça montre mon évolution et que le travail paye. Même quand ça allait mal je continuais à travailler et je savais que ça allait payer un jour.
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Kalimuendo et Rennes ont atomisé Nantes ce samedi

Crédit: Getty Images

Julien Stephan a dit en conférence de presse qu'il avait bien fait de vous retenir cet hiver. J'imagine que vous ne regrettez pas votre choix.
A.K. : Non, j'étais focalisé sur ma fin de saison. Il s'est passé ce qu'il s'est passé et j'étais très content de rester au Stade Rennais. Je crois que ça se voit sur le terrain, je me donne toujours à fond pour tous ceux qui me font confiance. Je suis très content d'être resté.
Trop gentil ? Non ! Quand on vient ici, on sait que c'est pour jouer l'Europe
Julien Stéphan a aussi parlé de l'évolution de votre palette de joueur depuis quelques semaines, est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
A.K. : Oui, je m'en aperçois aussi. J'arrive beaucoup mieux à garder mes ballons et à être beaucoup plus juste dans mes choix. C'est le fruit du travail, ce sont des choses que je faisais en amont et qui ne se matérialisait pas sur le terrain. A force, ça prend forme et ça me permet d'être le joueur que j'aspire à être. Sans forcément être content de ce que je réalise, parce que je sais que je peux encore faire mieux.
Est-ce que Rennes n'est pas un coup trop gentil ou trop tranquille, où la pression n'est pas assez intense ?
A.K. : Trop gentil ? Non ! Quand on vient ici, on sait que c'est pour jouer l'Europe. La pression est mise en interne et entre nous, joueurs. Donc oui, on ressent une vraie pression même si elle n'est pas comparable à celle du PSG ou de Marseille.
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Arnaud Kalimuendo (Rennes).

Crédit: Getty Images

Doué ? Pfiou....
Depuis les évènements de Metz (ndlr : il a provoqué un penalty, l'expulsion de Mikautadze et marqué le dernier but rennais), vous avez été copieusement insulté sur les réseaux sociaux. Comment avez-vous vécu ce déferlement ?
A.K. : Ça fait toujours mal de voir des propos de la sorte surtout pour un match de foot. C'est surtout pour ma famille que c'est difficile. Ce que les gens ne voient pas, c'est qu'on a des gens proches pour lesquels c'est encore plus compliqué. Je pense à mes sœurs mes frères, mes parents. J'ai de la peine pour eux parce que, moi, je peux continuer à gérer. Je sais que ça fait partie de la vie d'une personne publique. Mais ça me fait surtout mal pour mes proches et mon entourage. C'est la société d'aujourd'hui qui est un peu comme ça avec les réseaux, ce sont des choses qui se répètent. Je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier. Mais on se doit de signaler ça auprès de la Ligue et des instances, de se battre pour nos droits. Ces comportements ne sont pas acceptables.
Vous n'êtes pas le seul jeune qui brille en ce moment à Rennes. A 18 ans, Désiré Doué vous ferait presque passer pour un vieux briscard. Quel regard portez-vous sur son incroyable saison ?
A.K. : Il est vraiment… Pfiou... C'est difficile de décrire ce genre de joueur parce qu'il a énormément de qualités. Il voit tout très vite, il est très intelligent et respectueux en tant que jeune homme. Il a tout pour aller au très, très haut niveau. C'est à lui de confirmer cette belle saison parce que le football, c'est répéter, répéter et répéter. Ill a son destin entre les pieds Mais, aujourd'hui, c'est un tel plaisir de le voir jouer et s'amuser.
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Romain Del Castillo face à Désiré Doué (Rennes Brest)

Crédit: Getty Images

Vous avez côtoyé beaucoup de cracks depuis vos débuts. Est-ce qu'il est le meilleur de tous ?
A.K. : Franchement, j'en ai connu beaucoup. Je le mets dans mon top 5 ou mon top 3. Il y a Warren Zaïre-Emery, Lenny Yoro, Eduardo Camavinga et lui dans mon top.
Les JO ? J'appartiens à un club et on verra ce qu'il se passera
A 22 ans, vous êtes l'un des hommes forts de l'équipe de France Espoirs et votre génération a une chance folle de pouvoir jouer des jeux Olympiques à domicile. Est-ce le rendez-vous le plus important de votre carrière ?
A.K. : Je ne dirais pas le plus important mais en tant qu'athlète, on a tous rêvé de participer à des compétitions comme celle-ci. Mais, aujourd'hui, j'appartiens à un club et on verra ce qu'il se passera. Je respecterai la décision du club. En tant que joueur, c'est une compétition qui est magnifique à jouer surtout à Paris pour moi qui suis de la banlieue parisienne. Ce serait formidable de pouvoir faire les JO mais on verra…
Qu'est-ce que ça vous évoque les JO ?
A.K. : Je pense à Usain Bolt, au 100 mètres, au basket et la dream team aussi. Ça me fait rêver. Je n'ai pas vu la génération Michael Jordan mais pouvoir côtoyer celle qui va venir à Paris, ce serait beau.
Thierry Henry peut choisir d'appeler trois joueurs qui ont dépassé la limite d'âge. Est-ce que vous craignez l'arrivée dans l'équipe d'un avant-centre ? On a parlé de Karim Benzema ou d'Alexandre Lacazette.
A.K. : Non, il n'y a pas de crainte. Je suis un joueur parmi tant d'autres et le plus important c'est la sélection, l'équipe de France. Le sélectionneur se doit de faire des choix qui sont le plus juste pour l'équipe. Et nous de les accepter. Après, je suis conscient de mes capacités, je ne crains personne.
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Arnaud Kalimuendo lors de France Etats Unis en Espoirs

Crédit: Getty Images

Qu'est-ce que ça fait en tant qu'avant-centre d'être coaché par une légende comme Thierry Henry ?
A.K. : J'apprends vraiment énormément au quotidien, c'est une richesse d'avoir un joueur ou plutôt un coach comme lui. C'était un joueur formidable. Moi, je le regardais en vidéo sur Youtube et aujourd'hui il me donne des conseils…
Est-ce qu'il est plus exigeant avec vous comme vous jouez à son poste ?
A.K. : Non, il est exigeant avec tout le monde et on ressent cette exigence avec son staff. On se doit d'être un certain niveau de performance.
Qu'est-ce qu'il représente pour vous ?
A.K. : J'étais trop jeune pour l'avoir connu vraiment en tant que joueur dans sa période de gloire. Mais en tant que Français, c'est comme Zinédine Zidane, on sait tous qui sont ces joueurs qui ont marqué l'histoire du football français. Henry, il m'a vraiment marqué parce que je regardais sur Youtube toutes ses actions. Maintenant je le côtoie, je suis forcément content.
Est-ce que le soir, avant de vous endormir, vous vous imaginez avec une médaille au cou cet été ?
A.K. : Pour l'instant, je suis vraiment focus sur le Stade Rennais et sur ce que je dois accomplir, ça me prend tellement la tête… J'y pense tous les jours. Après, on verra. Chaque chose en son temps.
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