Paris 2024 - Laura et Charlotte Tremble : "On est toutes ensemble dans la même merde"
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ParCléo Hénin
Mis à jour 18/10/2023 à 00:55 GMT+2
Visages de l’équipe de France de natation artistique depuis des années, les jumelles Laura et Charlotte Tremble se sont confiées, dans le dernier épisode de Championnes du Monde sur ce qui va être leur dernière année au plus haut niveau. Changement de règlement sportif, impact psychologique de la pression du corps parfait ou encore épuisement lié à leur rythme infernal, plongée dans leur quotidien
Laura et Charlotte Tremble
Crédit: Eurosport
Elles étaient ravies après leur 8e place en duo aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, où elles avaient réalisé leur record de points. Depuis, Charlotte et Laura Tremble, nageuses artistiques depuis presque 20 ans, se sont concentrées exclusivement sur l’ensemble, déjà qualifié pour les Jeux Olympiques de Paris grâce au quota organisateur. Les récentes championnes d’Europe avouent que leur sport, souvent polémique, a pris un nouveau virage sur l’année écoulée.
Il y a un nouveau règlement depuis quelques mois. Les choses tendent à changer dans notre sport, il y a une évolution. Mais il y a toujours des choses que je ne comprends pas trop“, explique Laura sur le nouveau système de notation en vigueur. “Avec le nouveau règlement, comme on doit mettre le plus de difficultés possibles, on perd un peu l’aspect visuel et impressionnant. Mais si on réussit nos figures, on peut aussi plus facilement passer devant tout le monde. On ne change pas tout en moins d’un an, mais ça va vers le mieux.“
La natation artistique, anciennement natation synchronisée, est un sport des plus exigeants, qui pousse les corps et les esprits à bout et dont les sœurs Tremble ne se cachent pas. “C’est tellement dur la synchro. On est toutes ensemble dans la même merde. Des fois, on fait des séances 'de la mort', mais il y a toujours une petite blague entre nous, un petit sourire. C’est ça qui me fait tenir et qui fait passer les choses dures. Je ne sais sincèrement pas comment font celles en solo."
Des corps scrutés, jugés, analysés sous toutes les coutures et qui nourrissent encore plus les polémiques autour de la discipline. Charlotte explique d’ailleurs l’avoir intégré très tôt : "La première chose que le juge voit, c’est notre corps. Au niveau du collectif, quand il y a des différences physiques avec les autres, l’œil va être attiré par cette personne. Arrivé à un certain niveau, la part physique a son importance et ça peut être très dangereux, comme dans tous les sports artistiques."
Même si elles expliquent être suivies de très près par une diététicienne, cette pression du corps "optimal" fait partie intégrante de leur quotidien et peut générer des troubles, comme l’explique Charlotte : "On a quand même toutes une vision de notre corps qui est biaisée par rapport à la réalité. Personnellement j’ai eu un déclic pendant le confinement. Je me trouvais grosse des cuisses. J’ai donc commencé à me prendre en photo quand je me trouvais bien et je me suis rendu compte que des fois, j’étais moins 'fit' dans les moments où je me sentais mieux. Ça n’avait aucun sens. Mon regard sur mon corps a toujours été dur."
Le sport semble néanmoins essayer de changer son image en incluant, notamment, les hommes aux compétitions internationales. Une mesure saluée en demi-teinte par les sœurs. “Je suis hyper contente que notre sport évolue, mais ça n’a pas été très bien réglementé. Par contre, je vois de plus en plus de garçons s’inscrire en club et c’est génial.“
Pour en apprendre un peu plus sur la réalité de ce sport, l’épisode complet est à retrouver sur Eurosport et sur toutes les plateformes de streaming :
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