Podcast – Vahiné Fierro : "Sur la vague de Teahupoo, on va revenir aux sources de l’histoire du surf"

Cléo Hénin

Mis à jour 15/11/2023 à 10:59 GMT+1

Alors que la polémique autour de la tour des juges censée se construire dans le lagon de Teahupoo pour les épreuves de surf continue de faire du bruit, Cléo Henin a rencontré en parallèle la surfeuse polynésienne Vahiné Fierro pour le podcast Championnes du Monde. Déjà qualifiée pour les Jeux, elle s’exprime sur la difficulté d’être parfois isolée sur son île et exprime ses ambitions.

Vahiné Fierro

Crédit: Eurosport

"Les Jeux Olympiques sont à la maison, donc il y a cette pression de bien faire", introduit Vahiné Fierro, 23 ans et immense espoir de médaille pour les Jeux de Paris en juillet prochain. La native de Uturoa en Polynésie veut montrer au monde que l’on peut venir d’une petite île perdue dans l’océan Pacifique et être une grande championne. “On a une façon de vivre différente. On est sur une île, tout est plus proche, connecté. Les relations sont différentes“. Elle a compris rapidement qu’elle ne rentrait pas dans le moule de la sportive de haut niveau "conventionnelle", mais garde en tête que cette spécificité peut être salutaire dans huit mois. “C’est 'notre' vague. Nous la connaissons mieux que quiconque et y avons passé beaucoup de temps. Et c’est également ce que les gens pensent... Donc c’est une pression. Mais il ne faut pas oublier que notre pays nous aime pour qui on est. C’est important de se le rappeler pour que cette pression soit une motivation et non un fardeau“.
La pression, Vahiné la connait bien puisque qu’elle l’avait empêché de se qualifier lors de la dernière Olympiade. “J’avais raté ma qualification à Tokyo d’une place, ce qui m’avait vraiment affecté. Quand j’ai appris que c’était à la maison, je me suis dit que ça allait être une revanche et surtout, que je ne pouvais pas ne pas y être. J’ai pris les leçons de ma non-qualification à Tokyo et quand je suis arrivée sur les Championnats du Monde en juin dernier à El Salvador, j’étais une toute autre personne“, explique Vahiné, qui a validé son ticket en terminant meilleure européenne de la compétition.
Sa qualification, elle la vit comme un "vraisoulagement" après des années à batailler avec son stress et des douleurs chroniques liées à ses cycles menstruels. “Lors de mes mondiaux ratés en 2021, j’ai perdu le jour où j’ai eu mes règles. Je n’ai jamais pris cela comme une excuse, mais j’ai compris que c’était un sujet qu’il fallait que je traite. J’ai décidé de travailler avec un médecin spécialiste de la médecine chinoise pendant trois mois. J’ai appris à manger et à m’entrainer en fonction de mon cycle. Mon corps s’est adapté, il a changé et je n’ai plus de douleurs. Je vis mes règles comme un jour normal“.
Un de ses mantras ? “Si l’humain ne va pas bien, l’athlète ne peut pas performer“. Elle admet aujourd’hui ne jamais s’être sentie aussi alignée avec elle-même et son environnement. Quant au site des Jeux, quand on lui demande ce qu’elle pense du choix de Teahupoo, sa réaction est sans équivoque : “Je trouve ça bien qu’ils aient choisi Teahupoo parce qu’on va pouvoir montrer un spectacle dans de belles conditions et revenir aux sources de l’histoire du surf. C’est là que le surf est né en Polynésie, entre Hawaï et Tahiti. C’est une histoire culturelle que les gens vont découvrir“.
Reste à savoir si la vague de Teahupoo restera bien le terrain de jeu des meilleurs surfeurs de la planète…
Pour écouter l’épisode complet, rendez-vous sur le podcast Championnes du Monde ou sur toutes les plateformes de streaming.
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