Paris 2024 - Surf - Jérémy Florès confiant pour les surfeurs français : "Ils sont prêts à faire quelque chose de grand"

 

Jérémy Florès : C'est assez marrant parce que quand j'ai arrêté, j'ai quitté l'élite mondiale un peu en mode burn out. J'avais fait ça toute ma vie. Je voulais changer mais j'avais aussi derrière la tête l'idée de pousser pour aller chercher une place olympique pour Paris 2024 sur la vague du Teahupoo où j'ai déjà gagné (ndlr : en 2015). Cependant, j'ai eu des problèmes de santé et j'ai dû arrêter définitivement avec le surf pro. Le président de la Fédération française de surf est alors venu me voir en me disant que ce serait bien d'apporter mon expérience à l'équipe de France. Et comme je suis très proche des athlètes français - c'est vraiment ma famille -, j'ai trouvé l'idée sympa. Surtout avec des Jeux organisés sur ce spot à Tahiti, je me suis dit que ça pourrait être un atout pour l'équipe.

 

 

J.F. : Les quatre surfeurs qualifiés pour les Jeux sont des pros. Je ne suis pas là pour leur dire ce qu'ils doivent faire. Mais pour leur apporter un état d'esprit de gagnant, leur rappeler que l'on peut rivaliser avec les grandes nations du surf. C'est super excitant. Je pense qu'ils peuvent écrire l'histoire. Ils sont prêts à faire quelque chose de grand et moi, je suis là juste pour faire le relais, leur donner confiance et leur dire que c'est eux qui peuvent le faire et qu'ils ne doivent pas avoir peur. Je prends beaucoup de plaisir à le faire, même si je ne vais pas faire ça éternellement. Mais c'est quand même une belle occasion d'aider à pouvoir aller chercher une première médaille olympique dans le surf.

 

 

J.F. : Il y a une super cohésion depuis deux ans. Johanne Defay a été automatiquement qualifiée pour les Jeux Olympiques grâce à son statut de leader dans l'élite. Elle a alors bien pu se concentrer sur sa progression sur le World Tour. Elle en récolte les fruits. Kauli Vaast et Vahiné Fierro ont, eux, dû passer par les qualifications la saison passée. Et ils ont tous les deux dû faire un sacré travail. Ils ont dû apprendre à gérer leur stress, la pression. Ce sont les deux locaux en plus. Ils viennent de ce spot. Donc, ils voulaient vraiment se qualifier pour les Jeux. Joan Duru a lui décroché son billet dernièrement. C'est l'ancien de l'équipe de France et il a dû aller chercher cette 'qualif''. Du coup, c'est beau, il y a une super équipe. Il y a deux filles et deux garçons qui sont de générations différentes, mais qui avancent, progressent et s'entraînent ensemble.

 

 

J.F. : C'est clairement un avantage d'être sur ce spot de Teahupoo à Tahiti. Les quatre surfeurs connaissent très bien cette vague. Mais il ne faut pas oublier que les meilleurs surfeurs au monde aussi. Ils sont très expérimentés. Certains ont déjà gagné plusieurs fois sur ce spot. Du coup, ça va être très dur. Mais je reste persuadé que c'est un avantage d'être à domicile et de connaître la vague par cœur. Ce sont les Jeux Olympiques, où on a le plus de chances de rayonner. Et d'aller chercher une médaille. Il y a un gros coup à jouer. Certains n'ont pas l'expérience d'autres pros mais il va falloir être prêt mentalement pour ne pas s'emballer et gérer au mieux le stress ou la pression liés au fait d'être à domicile.

 

 

J.F. : Personnellement, je suis basé à Tahiti en tant que manager de l'équipe de France. Kauli Vaast et Vahiné Fierro sont aussi sur place. On peut donc faire des entraînements intensifs tous les jours, et aller sur le spot dans toutes les conditions. Car lors des quatre jours de compétition, il faut s'attendre à tout sur le plan météorologique. On peut avoir des petites conditions ou des grosses ou alors avoir du vent. Donc, il faut être prêt à toute éventualité. De son côté, Johanne Defay bouge beaucoup comme elle est sur le tour mondial. Elle est déjà venue un mois et demi en décembre et elle essaye de passer du temps ici à Tahiti pour tenter d'être à l'aise sur le spot, elle a d'ailleurs déjà beaucoup évolué. Pour Joan Duru, c'est particulier. C'est un des meilleurs "tube rider" au monde. Cela fait des années qu'il vient à Tahiti donc il connaît très bien la vague. Mais il va passer tout le mois de juin ici pour s'entraîner et retrouver ses marques sur le spot. Chacun a ses priorités mais je suis là pour qu'ils soient dans les meilleures conditions quand ils viennent sur place.