Diniz: L'envie est revenue

YOHANN DINIZ : Honnêtement, cela a été très dur après Daegu. Parce qu'il y avait une grosse incompréhension de ma part. Je me suis vraiment demandé pourquoi cela m'était arrivé. Sur place, j'ai essayé de rester digne parce que les championnats n'étaient pas finis, il restait encore au moins les relais. J'avais plutôt envie de rester concentré pour ne pas perturber tout le monde. Mais après j'ai pété les plombs ! Et quand tu rentres chez toi, ce sont les proches qui en prennent plein la tronche.

Y.D. : Il y a eu une remise en cause technique et psychologique. Parce que je ne dis pas que le titre me tendait les bras mais presque... Alors que finalement, il n'y a pas eu de lutte, pas de combat. A Barcelone (championnats d'Europe 2010), je fais toute la course en tête, j'ai des caméras sur moi tout au long, et les juges ne me donnent pas un seul avertissement. Là, j'en prends trois en 15 km... J'ai repris l'entraînement de manière mécanique et jusqu'à début janvier, ça a été très dur. Après, l'envie est revenue petit à petit. Ma participation à Moscou (à un 5.000 m en salle) dimanche m'a permis de retrouver le plaisir de la compétition.

Y.D. : Je vais aller à l'étranger sur de grosses compétitions. A Moscou, l'objectif était aussi de se montrer aux juges. Je suis atypique. Ma technique est complètement différente de celle des Russes par exemple. Je vais essayer de rentrer dans un moule, de faire comme les Russes, de marcher en ligne. Après, il ne faut pas psychoter non plus. Daegu est aussi la conséquence d'un certain nombre de circonstances: les juges n'avaient pas été assez sévères sur le 20 km, ils l'ont été lors des deux premières heures du 50 km, puis ont laissé ensuite faire sur la fin de course...

Y.D. : A Pékin en 2008 j'ai découvert les Jeux, à Londres, ce seront forcément les plus importants de ma carrière. Maintenant j'espère que ce ne seront pas les derniers ! Mais forcément, pour moi, il y a interdiction d'échouer, mais sans se mettre de pression. Je veux prendre du plaisir avec la famille olympique. Se servir de l'énergie de tout le monde pour se battre pour l'équipe olympique, et ensuite se battre pour soi. Daegu, finalement, c'est mieux que ce soit arrivé l'année dernière. Je suis toujours meilleur dans le doute, donc normalement ça devrait le faire !".