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Mondiaux 2013 Moscou - 50 km marche : Yohann Diniz veut savourer cette sélection

ParVO²

Mis à jour 13/08/2013 à 17:02 GMT+2

Devenu le maître de son projet qui doit le mener jusqu'à Rio, Yohann Diniz débarque à Moscou avec l'unique ambition de "sentir la course". Et plus si affinités.

2012 JO LOndres Yohann Diniz

Crédit: Panoramic

Dans cette salle de cours de l’INSEP, les rôles n’ont guère changé. Pascal Chirat est passé d’entraîneur à prof et Yohann Diniz de celui d’athlète à élève. Car depuis la rentrée d’automne, le marcheur français décide de se mobiliser pour l’obtention d’un Diplôme d’Etat. Bien sûr qu’il pense à son avenir professionnel, à sa reconversion. Pourquoi pas dans le coaching au sein de la communauté des coureurs et des marcheurs, sa seconde famille. Mais son plus vif désir est d’éponger l’immense déception de Londres. L’élève est studieux. Qui pourrait penser le contraire ?

Un bon matin, Pascal Chirat le prof interpelle l’élève Diniz : "Voilà, je te propose un exercice. Tu vas plancher sur un modèle de planification pour l’année 2013. La tienne, en sachant qu’il y a un bien dans cet exercice. Tu dois programmer deux 50, l’un en mars, l’autre en mai". 24 heures plus tard, le prof voit resurgir un Yohann radieux, le travail est sur l’établi. L’élève est passé maître. Exercice réussi. Pascal Chirat le confirme : "Yohann a désormais besoin que les choses viennent de lui. Il faut lui laisser faire ses propres choix car il a l’expérience pour cela. Ce sera sa dernière olympiade, ce doit donc être son projet". Sur le terrain, le printemps venu, Diniz ne s’est pas trompé dans son modèle de planification. Un premier 50 en mars réussi, le deuxième en mai aussi, lors de la Coupe d’Europe, avec la manière en plus, 3h 41’08" dans une étuve, sa seconde victoire en Coupe d'Europe après les 20 km à Leamington en 2006.
Diniz : "Je ne voulais surtout pas arrêter sur Londres"
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50 km marche : Yohann Diniz veut savourer cette sélection

Crédit: VO²

Diniz s’est ainsi relancé sur le plan physique mais aussi mental pour effacer les dernières traces de craie blanche sur ce tableau noir londonien. "Je ne voulais surtout pas arrêter là dessus". Et comme rien n’arrive isolément, Michelin frappe à la porte du marcheur. Comme une providence. La société clermontoise se moque de son échec aux J.O.. A la recherche d’une figure, d’un personnage, d’un technicien, elle signe un contrat de sponsoring. "Yohann avait besoin que des gens croient à nouveau en lui", analyse le coach. La machine est bien relancée, même si la récup' de Dudince est délicate. Confirmation auprès de l’intéressé : "En Coupe d’Europe, j’ai un peu puisé, sans doute à cause de la chaleur. Puis je me suis blessé au jambier et là-dessus, les allergies sont arrivées, avec des rhinites à répétition".
Préparer Moscou devient un exercice délicat. Nous ne sommes plus dans la théorie d’une salle de cours et des polycops, mais bien dans la complexité réelle de l’entraînement. Il prend quartier à Font Romeu en famille, un facteur d’équilibre indéniable confirme Chirat. Alors bien entouré de ses proches, Yohann reprend le dessus, le tout, orchestré sur des registres propres aux 50 km en délaissant le facteur vitesse. Cela le condamne à se faire battre à Reims puis à Charléty. Pas grave ? C’est Yohann qui le répète : "C’est le cycle de la vie. Ils sont jeunes, ils ont le droit de me battre". Il pense bien sûr à Kevin Campion et à Bertrand Moulinet qui à Moscou sur 20 km, se sont faits mordre par la pieuvre.
Diniz : "J’aime marcher, j’aime tout ce que cela apporte"
Diniz est lui arrivé à Moscou sec, bronzé et détendu, épouse et fiston dans les bagages avec pour seule et unique stratégie : "Se sentir, sentir la course, bien s’installer dans ma technique". Et prendre le temps, ne pas s’occuper des autres même s’il loupe le bon wagon. "Je veux faire quelque chose d’abouti et savourer cette sélection". Savourer sa marche, ce geste si délicat entre contact et apesanteur. Il le confirme comme une profession de foi. "J’aime marcher, j’aime tout ce que cela apporte. J’aime quand je m’installe dans ma marche. J’ai aimé ce sport en voyant passer devant chez moi Jean Claude Gouvenaux (une figure emblématique de Paris – Colmar). Il y a un côté grisant à vouloir dompter la vitesse". La question vient direct : "Une épopée que tu pourrais envisager ?" La réponse est directe, elle aussi, c’est "oui". Comme une quête de l’absolu. Et d’ajouter : "Je veux poser mon pied là où il y à découvrir". Au Népal, à Moscou. Il ajoute : "Il y a tant de richesses que je veux en profiter".
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