Mondiaux Moscou 2013 : Cinq choses à savoir sur Pierre-Ambroise Bosse

La force de l’habitude. A vrai dire, Pierre-Ambroise Bosse ne corrige même plus ses interlocuteurs quand ils se "trompent". Officiellement, le Français est né le 11 mai 1992 à Nantes. Officiellement, il s’entraîne dans le bassin d’Arcachon et est affilié au club de Gujan-Mestras. Officiellement, et c’est peut-être ce que l’on sait le moins, son nom comporte un accent aigu sur le "e". Interrogé sur le sujet à Helsinki aux championnats d’Europe 2012, le principal intéressé, qui ambitionne de devenir kiné après sa carrière au plus haut niveau et qui avoue avoir pris part à des meetings de Jean-Luc Mélenchon, avait tout simplement répondu : "Pour moi, c’est Bosse." C’est noté.

Pierre-Ambroise Bosse n’est pas le dernier quand il faut faire preuve d’humour. Adepte des réseaux sociaux, le Français se sert notamment de sa page Facebook pour distiller ses humeurs et partager ses "délires". Avant de débarquer en Russie, Bosse s’est donc fendu d’un message plutôt drôle. "Arrivé à Moscou en bonne santé ! Quelle surprise de voir Maria… accueil russe chaleureux. A suivre…" Maria ? La Tsarine Maria Sharapova bien sûr.  On attend désormais la réponse de son petit-ami officiel, le Bulgare Gregor Dimitrov…

Les Jeux Olympiques, Pierre-Ambroise Bosse connaît. Ceux de Londres, le Français ne les a pas suivis devant sa télé mais au plus près de l’événement puisqu’il faisait partie de l’aventure anglaise après avoir décroché son billet à Doha. Quelques semaines après avoir glané une très prometteuse médaille de bronze aux Championnats d’Europe d’Helsinki (à seulement 20 ans), Bosse participe aux séries du 800m des JO. Son parcours s’arrête au stade des demi-finales. Pour 17 centièmes, il rate la qualification (11e) au temps pour la finale. Dans trois ans, il n’ambitionne déjà que l’or à Rio. Rien que ça.

C’est à sept ans que Pierre-Ambroise Bosse est mis à l’athlétisme pour calmer son hyperactivité. "Je voulais faire comme ma soeur, qui gagnait tous les cross-country. C'était ludique au début. Puis, cela a commencé petit à petit à rentrer dans ma tête, explique-t-il à nos confrères du Monde, en ajoutant que son choix de se porter vers le double tour de piste s’est fait tout naturellement : "J'avais les qualités pour cela et on m'y a orienté. Je me considère comme un coureur pur de 800 m". Sa principale force ? "J'ai une bonne base de vitesse, ajoute-t-il sur LeMonde.fr Hormis Christophe Lemaitre, j'ai le niveau d'un sprinteur blanc moyen. Je suis en 10"6 à l'entraînement, soit le potentiel d'un 10"4 ou 10"5."

Le stress négatif, ça vous parle ? Dans sa prime jeunesse, Pierre-Ambroise Bosse en a souffert. Beaucoup. Aujourd’hui, la page est tournée. "L'anxiété, je l'ai chassée, j'en ai fait une passe décisive à quelqu'un. Je ne veux plus jamais la revoir, prévient-il dans la Voix du Nord. Aujourd’hui, je refuse l'effet négatif de la pression, je veux contrôler mon stress ". Et ça marche. Le 6 juin dernier, à Rome, il est passé pour la première fois sous la barre des 1’44" (1’43"91, troisième performance mondiale de l’année). Le record de France (1’43"15) est toujours détenu par Mehdi Baala mais semble de plus en plus menacé.