Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Saut à la perche : La pression ? Quelle pression ? Lavillenie est plus zen que jamais

Laurent Vergne

Mis à jour 21/08/2015 à 12:57 GMT+2

MONDIAUX 2015 - Parce qu'il est le leader (unique?) de l'équipe de France et parce qu'il n'a encore jamais glané l'or mondial, Renaud Lavillenie pourrait arriver à Pékin sous pression. C'est loin d'être le cas.

Renaud Lavillenie, tout sourire à son arrivée à Pékin.

Crédit: Imago

Renaud Lavillenie ne doit rien à personne. Ni à l'équipe de France ni (moins encore) au public et aux médias. A Pékin, le perchiste star sera d'abord là pour lui-même. Bien sûr, s'il décroche l'or, il fera un bien fou à un groupe bleu décimé qui, en dehors de lui, ne compte guère de chances de médaille d'or. Mais l'Auvergnat n'est pas là pour sauver la patrie. S'il est en mission, c'est pour lui-même. A bientôt 29 ans, il va tenter de conquérir l'unique titre qui fait défaut à son palmarès, celui de champion du monde. Un dernier pas dans la légende.
Champion olympique à Londres, triple champion d'Europe en salle et en plein air, champion du monde en salle, sacré athlète de l'année 2014 et, bien sûr, recordman du monde, Lavillenie est déjà un champion comblé. Sauf aux Mondiaux en plein air.

Pour l'instant, Lavillenie, aux Championnats du monde, c'est…

Du bronze à Berlin en 2009
picture

Le podium des Mondiaux 2009 à la perche, avec Mesnil et Lavillenie

Crédit: Imago

Du bronze à Daegu en 2011
picture

Renaud Lavillenie sur le podium des Mondiaux 2011.

Crédit: Imago

De l'argent à Moscou en 2013
picture

Le podium de la perche aux Mondiaux 2013.

Crédit: Imago

Trois éditions. Trois médailles. Mais pas de titre. "J'ai le bon souvenir d'être toujours reparti des Mondiaux avec quelque chose, rappelle-t-il. Actuellement dans le circuit perche, je suis le seul à l'avoir fait. Ça remplit des objectifs que j'avais quand j'ai commencé au haut niveau."
Ce sont les Mondiaux où je suis le plus serein et le moins anxieux
Mais quand on s'appelle Lavillenie, ça ne suffit pas. Ou ça ne suffit plus. Va pour 2009. A moins de 23 ans, sa première médaille planétaire n'avait pas eu le goût amer des deux suivantes. "C'est vrai que les deux derniers, ce sont des mauvais souvenirs. A Daegu, j'ai fait de mauvais choix et à Moscou c'était juste une aberration que la piste d'élan soit trop courte", regrette-t-il. Là-bas, le Français avait été contraint de débuter sa course d'élan sur la piste, dans le couloir 3, au milieu des startings blocks. Reste que cela avait constitué un échec, peut-être le plus frustrant de toute sa carrière.
Forcément, sans parler de malédiction, ces trois podiums sans or pèsent sur sa carrière. En décrochant enfin le titre mondial, il franchirait un pas de plus dans la légende de son sport, dans la galaxie de ceux à qui il ne manque rien. Cela pourrait lui imposer un surcroît de pression. Mais c'est tout le contraire. "Ce sont les Mondiaux où je suis le plus serein et le moins anxieux", assure-t-il. "En 2013, j'arrivais à Moscou pour des Mondiaux où je n'avais pas le droit de perdre. Car j'étais passé à côté à Daegu en 2011 avant d'être champion olympique en 2012: l'approche n'avait pas été la même".
La pression de chef de file et leader de l'équipe ne fait rien
Là, Renaud Lavillenie estime avoir trouvé le bon compromis entre confiance et tranquillité. Les certitudes acquises au fil des mois et des perfs lui offrent un socle précieux. Quant à son coup de moins bien du début de l'été, il le voit là aussi comme un signe positif. "Là, je suis beaucoup plus détaché. Peut-être parce que j'ai perdu deux meetings cette saison. C'est aussi l'expérience et la maturité, je m'attache à moins de points importants. De fait, depuis Moscou, beaucoup de choses se sont passées de mon côté avec un record du monde et une saison 2015 qui est plutôt bien avec 7 sauts à plus de 6m".
Au fond, seul Lavillenie peut sans doute battre Lavillenie. Savoir qu'en étant soi-même, on triomphera, est un luxe dont peu de champions peuvent se prévaloir. Alors, la pression, celle de l'évènement ou de la concurrence... Et si la France a besoin de lui, ce n'est pas un souci. "Je peux aller tout seul aux Championnats ou à 100, c'est pareil. La pression de chef de file et leader de l'équipe ne fait rien. Quand on est sur la piste, on oublie tout", conclut-il. Tranquille, on vous dit.
picture

Renaud Lavillenie, auteur d'un saut à 6,03 mètres à Londres

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité