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Bosse : "J'ai fait 2300 beaux mètres... et les 100 derniers ont foiré"

Laurent Vergne

Mis à jour 16/08/2016 à 05:33 GMT+2

JO RIO 2016 - Pierre-Ambroise Bosse a échoué au pied du podium lundi soir sur 800m. Mais échouer n'est pas le terme adéquat. Le Français a sorti une superbe course et il n'éprouve absolument aucun regret.

Pierre-Ambroise Bosse

Crédit: Panoramic

Quel sentiment vous anime après cette finale ?
P.A.B. : Je n'ai aucun regret. J'ai plein de regrets dans ma vie, mais pas aujourd'hui. C'est tout le contraire. J'ai fait ce que je voulais, c'est-à-dire essayer d'aller chercher la gagne jusqu’au bout. Malheureusement, j'étais un peu juste. Il aurait fallu que je sois à la hauteur de mon record personnel, mais je n'ai pas réussi. Mais je fais quand même mon meilleur temps de la saison, ça prouve que j'étais en forme, que j'étais prêt.
Est-ce la plus belle finale à laquelle vous avez participé ?
P.A.B. : J'étais à mon meilleur niveau, surtout. J'ai fait trois belles courses. J'ai fait 2300 beaux mètres. Et les 100 derniers ont foiré. Voilà ce que je peux dire. Ça fait quatre ans que je m'entraine pour tenir trois tours et je sais désormais que je peux le faire. Il ne m'a pas manqué un tour, il m'a manqué 100 mètres. Après, c'est costaud devant. Il ne faut pas l'oublier. C'était vraiment un beau 800, j'ai profité au maximum.
picture

Pierre-Ambroise Bosse

Crédit: AFP

C'est la première fois que vous êtes heureux d'une quatrième place, finalement ?
P.A.B. : Non, je ne suis pas heureux, je dis que je n'ai pas de regrets, ce n'est pas pareil. Je me serais satisfait d'une médaille de bronze, croyez-moi. Mais c'est comme ça. En plus, Clayton Murphy, il est limite en demi-finales et là il a une médaille. Voilà, je les félicite tous.
On sent de la fierté quand même chez vous…
P.A.B. : Je valais la médaille, mais je ne l'ai pas faite. Je suis fier de mon parcours actuellement. J'ai encore une ou deux Olympiades à bosser devant moi. Je me sens plus déçu que fier, mais je suis quand même fier, oui.
Avant la course, comment vous sentiez-vous ?
P.A.B. : Bien, j'étais très détendu. Je vais vous raconter une anecdote. Vous voyez mon dossard ? Il y en a la moitié d'entre nous qui ne l'avaient pas. En demi-finale, on en avait un nouveau par rapport aux séries. Donc on s'est dit "on va encore en avoir un nouveau en finale". Et là, ils se sont ramenés devant nous en nous disant "je dois mettre le transpondeur à l'intérieur, où est votre dossard ?". Et là, tout le monde s'est regardé "ben non on ne peut pas, on l'a pas". Après, c'était "moi non plus, moi non plus". C'était un peu le Club Med. On se serait cru en interclubs. Extraordinaire. Ça a détendu l'atmosphère et du coup, je n'étais pas nerveux au départ.
A quel moment vous comprenez que la médaille s'envole ?
P.A.B. : Dans les 30 derniers mètres. Même le dernier 100, je dirais. A 100 mètres, je commence à regarder l'écran géant, ce qui n'est jamais bon signe. Je sens que je suis en train de sauter complet. Mais j'ai encore un peu d'avance. Mais je sais que, malheureusement, je n'avance plus. C'est l'effet parachute. A la fin, il n'y a plus rien, il n'y a plus un boulon qui tient.
Tous les à-coups qu'il y a pu y avoir, notamment avec Kipketer, c'est ça qui a fait très mal ?
P.A.B. : Je pense que ça a joué, oui. Regardez les coups que je me suis pris (il montre ses jambes), ça veut dire qu'il y a eu de la bousculade dans le peloton. Mais Kipketer nous a foutus dedans. Je n'ai pas compris son rôle dans la course. Même pas lièvre de Rudisha puisqu'il l'a gêné deux-trois fois.
Un mot sur Rudisha justement ?
P.A.B. : Là où il est extraordinaire, c'est qu'il essaie de passer une fois. Il joue des coudes. Une deuxième fois il joue des coudes, et là, il met une attaque et plus personne ne peut suivre. C'est là qu'il a montré sa force et sa détermination.
On a l'impression que tout le monde a été à la limite de ce qu'il pouvait donner dans ce 800…
P.A.B. : J'ai tout donné. Tout. J'ai mis trente minutes à récupérer. Je ne sais pas comment ils se sont débrouillés pour faire le tour d'honneur. Si j'avais eu une médaille, honnêtement, je n'aurais pas réussi. C'est ma seule réjouissance ce soir.
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