"Le podium à l'Euro"

AJ. : La cinquième place n'en faisait pas partie, l'objectif était d'être présent en quarts de finale. (...) C'est la meilleure place que l'on pouvait attendre sauf à croiser l'Espagne en quarts de finale, comme les Russes, et se retrouver par conséquent dans le dernier carré. C'était la seule possibilité pour s'y retrouver.

A.J. : Il faut savoir si je serai toujours entraîneur de l'équipe nationale. Je pense qu'aujourd'hui on ne peut plus avancer des arguments comme la maladie ou la vieillesse. Je vois autour de moi des coaches âgés. Je verrai ça avec mes responsables, mais c'est vrai que je serais enchanté, professionnellement parlant, de pouvoir continuer sur un bilan qui me paraît à peu près correct. Je revendique le bilan, après le reste...

A.J. : Incontestablement, il faut continuer dans cette prospective défensive qui pose des interrogations à tout le monde. (...) Il y a aussi beaucoup à faire sur le plan mental, pour avoir la sreté. (...) A partir du moment où on a battu deux fois les Tchèques, à partir du moment o on a battu les Russes et tous les européens, ça veut dire que l'année prochaine on peut arriver au Championnat d'Europe avec un objectif de podium. Mais on ne peut travailler qu'avec des gens qui veulent le faire. Pas des gens qui sont des pigistes de l'équipe de France, ils se sont mis hors-jeu déjà. (...) C'est ce groupe-là qui est en train d'écrire son histoire et peut-être des jeunettes qu'on verra derrière.

A.J. : La seule chose tout à fait différente ce n'est pas, je pense, le type de jeu mais le parti pris de mettre sur le terrain l'ensemble de l'effectif, eu égard à des analyses que nous avions faites par le passé. L'année dernière, on avait eu un pic de forme très, très tôt, bien avant le Championnat d'Europe. Ca a permis de dominer beaucoup d'équipes comme les Russes, les Chinoises ou la Yougoslavie chez elle qui est une grande nation de basket (en match de préparation). Le temps de jeu avait été partagé mais entre moins de personnes. Aujourd'hui, on est arrivé frais au port. (...) Ce parti pris est un bon parti pris. Mais on ne peut le faire qu'à partir du moment où les gens sont capables de tenir une place. J'ai entendu que certaines joueuses auraient revendiqué du temps de jeu plus tôt. Elles croyaient qu'elles étaient capables mais elles n'étaient pas aptes. Je ne connais pas un entraîneur suffisamment stupide pour s'enfermer dans des erreurs de jugement. (...) Si mademoiselle unetelle ne jouait pas il y a deux ou trois ans, c'est qu'elle ne pouvait pas jouer. Et aujourd'hui, pour différentes raisons, parce que dans son club elle a fait des progrès, parce qu'elle a pris de la maturité, elle peut jouer.

A.J. : Je n'en ai aucun, le seul est d'être dans un pays de feu qui ne vibre que pour sa propre équipe nationale et est très peu intéressé par le reste de la compétition. Bien sr que je regrette les défaites contre la Chine et Cuba mais c'est la part du jeu. C'est un Championnat du monde super intéressant, les équipes sont proches les unes des autres avec des styles différents. J'aurais aimé être bousculé dans mes certitudes en tant que coach, cela fait des années que je n'ai rien appris de nouveau. Personne n'est arrivé, moi le premier, avec un petit truc. Il n'y a pas de choses novatrices. Simplement l'application de choses que l'on connaît. L'explication est que l'équipe nationale n'a pas le temps de travailler. On revient sur des sentiers battus, des choses qui sont connues, on remodèle une équipe.