Noah prend de la hauteur

Il n'est toujours pas redescendu de son nuage. Les fans des Bulls l'avaient laissé sur des performances de haute volée au premier tour des playoffs contre Boston. Avec 10.1 points à 51%, 13.1 rebonds et 2.1 contres, Joakim Noah avait largement contribué à la belle résistance de Chicago face aux Celtics au premier tour. L'été est passé par là. Mais l'intérieur tricolore a gardé le même rythme. Depuis le début de la saison, le double champion NCAA avec les Gators est à la hauteur des espérances. Voir un peu plus. Aligné dans le cinq majeur, Noah régale. Chaque soir, il se démène dans la raquette en défense. Il gobbe les rebonds, contre à tout va et apporte même sa contribution de l'autre côté du parquet. Une activité précieuse.

Outre-Atlantique, plus personne ne s'étonne de le voir signer des "double-double" à la pelle. Et tout le monde est séduit. "Aussi dingue que ça paraisse, Noah est devenu l'un des douze meilleurs pivots de la NBA", s'enflamme le Chicago Times qui souligne que seuls sept pivots signent actuellement un double-double en NBA. "Je suis impressionné par Jo cette saison. C'est le style de joueurs que l'on préfère avoir avec soi que contre soi", lâche John Salmons, son coéquipier, dans le Chicago Sun Times. Vinny Del Negro, son entraîneur, n'est pas en reste : "Je suis content de le voir franchir ce palier. Il travaille vraiment dur. Il progresse de jour en jour et sa confiance aussi."

Une pluie de louanges plus que logique. Avec 11.3 points à 60.9% aux tirs, 11 rebonds, 2.3 contres et une action décisive contre LeBron James en défense face à Cleveland, le MOP du Final Four 2006 de NCAA s'impose comme un joueur phare dans le système des Bulls. Les raisons de cette belle passe sont multiples. En premier lieu, le travail effectué durant l'été porte ses fruits. Forcé de soulever de la fonte durant les vacances au lieu de venir donner un coup de main à l'équipe de France, Yooks a pris du poids. Et ça se ressent. Avec ses 4 kilos de muscles supplémentaires, il est plus solide et se fait moins bouger sous les panneaux par les autres pivots de la Ligue. Il a aussi passé des heures à tenter d'améliorer son shoot qui est encore perfectible. Mais il a du mieux.

En plus, Noah a grandi. Montré du doigt à une époque pour ses dérapages hors du parquet, le Français a pris le pli des exigences du monde professionnel et de la NBA. "J'ai mûri", reconnaît le Frenchie qui entame sa troisième saison dans la grande Ligue. A tel point que le pivot de 24 ans, qui devrait avoir plus de responsabilités dans les prochaines semaines avec la blessure de Tyrus Thomas, est loin d'être rassasié. "Je ne suis pas encore au niveau que j'espère atteindre sur le plan physique. Si je suis plus à l'aise sur le parquet, je peux encore m'améliorer. Je dois progresser aux lancers. Notamment en fin de match. Et je dois aussi être agressif", lance-t-il. Bien décidé à ne pas redescendre de son nuage.