NBA Finale : Les Spurs de San Antonio, irrésistibles, à une victoire du sacre face au Miami Heat

On pensait les Spurs incapables de s’approcher du niveau de jeu quasi parfait qu’ils ont proposé lors du match 3. Les Texans n’en ont pas été loin dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d’une nouvelle démonstration sur le parquet du Heat pour infliger à Miami une défaite que beaucoup interpréteront comme le signe d’une fin de règne. En tête tout au long du match une nouvelle fois grâce à un collectif ahurissant des deux côtés du terrain, San Antonio semble avoir définitivement pris le contrôle de ses Finales. On imagine désormais mal les joueurs de Gregg Popovich ne pas plier l’affaire à la maison dans la nuit de dimanche à lundi. Jamais une équipe ne s’est inclinée à ce stade de la compétition après avoir mené 3-1…

Réduire San Antonio à une individualité serait presque injurieux au vu de la virtuosité collective encore démontrée par les Texans cette nuit. Mais comment ne pas souligner le deuxième match monstrueux consécutif de Kawhi Leonard ? En plus d’avoir bien tenu LeBron James pendant une mi-temps (9 points en 1e, 19 en 2e), l’ailier texan a confirmé qu’il était bien un all-around player d’élite. Jugez plutôt : 20 points à 7/12, 14 rebonds, 3 passes, 3 interceptions et 3 contres. Le Droopy des Spurs a encore brillé de mille feux et affiché un sacré caractère après les critiques de Gregg Popovich à son égard après les deux premiers matches. La toile s’est enflammée en le comparant à Scottie Pippen, mais "Keu-Waï" méritera bientôt d’être considéré comme un prototype unique sans nécessité d’être forcément comparé à de glorieux anciens.

Boris Babacar Diaw-Riffiod, 1er du nom, pour vous servir ! Si l’Amérique doutait encore des talents et de la magie du capitaine de l’équipe de France, là voilà définitivement mise au parfum. "Bobo" a encore proposé un basket de très haute facture avec des passes décisives sublimes (son assist dans le dos pour Tiago Splitter est un bijou) et une influence sur le jeu défensif et offensif jamais démentie. Le Heat n’est jamais parvenu à le neutraliser dans ce rôle de point forward, facilitateur de jeu et distributeur de caviars.

Pas si loin d’un triple-double (8 points, 9 passes, 9 rebonds) qui aurait fait beaucoup de bruit, Diaw continue d’être un facteur important de ces Finales. Histoire de rappeler à tout le monde qu’il est encore affûté malgré ses 32 ans et son léger embonpoint, l’ancien Palois s’est aussi permis de dunker sur un Dwyane Wade à l’agonie. Mettre Flash sur le Français en défense sur plusieurs séquences n’était pas forcément une très bonne idée de la part d’Erik Spoelstra… Ce superbe match de "Babac" a éclipsé la jolie partition de l’autre Tricolore de cette partie, un certain Tony Parker. S’il a laissé son ami Boris jouer le rôle de machine à passes, le meneur des Bleus a quand même inscrit 19 points et endossé comme à son habitude le rôle de chef d’orchestre de cette mécanique si bien huilée.

Sans forcer et avec la cool attitude qui le caractérise, Tim Duncan a fait son match, proposant notamment quelques belles actions défensives et une aptitude à la course insoupçonnée pour qui ne connait pas le bonhomme. Ce sont surtout ses deux nouveaux records battus durant ce match que l’on retiendra. Avec 10 points et 11 rebonds, le "Big Fundamentals" a dépassé Magic Johnson en tête du classement du plus grand nombre de doubles-doubles en playoffs avec 158. Dans le même temps, il a doublé un autre ancien joueur des Lakers, Kareem Abdul-Jabbar, au nombre de minutes jouées en post-saison.

Si la performance des Spurs a encore été admirable, celle du Heat a de nouveau été très en-dessous de ce qu’on attend d’un double champion en titre. Bien gêné par Kawhi Leonard en première mi-temps, LeBron James a toutefois encore été le seul des Tres Amigos a vraiment tirer son épingle du jeu. La star du Heat a bouclé la partie avec 28 points, sans toutefois imprimer sa patte sur cette rencontre. Le "Chosen One" aurait bien eu besoin du concours de Dwyane Wade, complètement lessivé et à côté de ses pompes lors de cette rencontre. Sans énergie, sans détente ni adresse (3/13), "Flash" a donné l’impression que ses genoux l’avaient abandonné. C’est à peine mieux pour Chris Bosh (12 points), dont le rôle dans ces Finales est bien trop limité pour un joueur de son calibre. Pas vraiment à la fête dans la raquette, Bosh continue d’attendre qu’on l’implique plus dans les systèmes offensifs. Le visage proposé par Miami cette nuit, comme mardi dernier, est celui d’une équipe à bout de souffle qui va devoir se réinventer pour renverser une situation très compromise…

On avait déjà souligné la transformation de Patty Mills, agitateur de serviettes l’an dernier et réel contributeur cette saison. L’Australien a été un vrai atout pour les Spurs dans ces playoffs et particulièrement dans ce match 4. Son adresse extérieure (4/6 pour 14 points en tout) et sa discipline lorsque il a été amené à suppléer Tony Parker ont forcément dû satisfaire Gregg Popovich.

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