Stephen Curry peut-il vraiment porter les Warriors ?

Stephen Curry est-il la plus belle cerise sur le plus beau gâteau de l’histoire du basket ? En clair : le meneur des Warriors porte-t-il son équipe, ou est-il la star qui bénéficie le mieux du collectif implanté autour de lui ? Le match 5 perdu contre les Cavaliers l’a douloureusement mis en évidence : Draymond Green est l’élément clé du jeu des Warriors. Sans lui, Golden State a ressemblé à une équipe sans âme ni solutions. C’est un constat assez terrible pour une groupe qui compte dans ses rangs le premier MVP élu à l’unanimité de l’histoire de la NBA. Cette saison n’a-t-elle été qu’un grand trompe-l’œil ?

Ceux qui critiquent Curry lui reprochent d’être uniquement un shooteur. Lundi soir, il leur a donné raison. Le numéro 30 a enchaîné les tirs de loin, parfois dans des positions affreuses. Jamais il n’a semblé agressif. Jamais il n’a attaqué le cercle. Depuis le début des Finals, Curry a pris 85 tirs. 52 fois, c’était à trois points. Surtout, il n’a jamais semblé se révolter et prendre les choses en main.

Curry n’aime pas être secoué. L’an dernier, Matthew Dellavedova l’avait embêté. Ces derniers mois, les Spurs ou Russell Westbrook ont réussi à le faire également. Iman Shumpert lui a mis des bâtons dans les roues lundi soir. À chaque fois, il n’a pas vraiment réagi. L’impression que donne parfois Golden State, c’est que Draymond Green, Klay Thompson et les autres font le sale boulot, pendant que Curry assomme l’adversaire avec sa précision et ses coups de folie.

Pour le moment, le MVP a été porté par un des plus beaux collectifs de l’histoire de la ligue, il a été la touche de génie pour faire passer l’ensemble dans une autre galaxie. Mais peut-il porter l’édifice quand l’équipe d’en face s’accroche ou que ses coéquipiers piochent ? Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson Shaquille O’Neal, Kobe Bryant ou LeBron James n’ont pas gagné seuls. Ils ont aussi bénéficié d’un collectif solide. Mais dans les moments chauds, ils ont tous montré leur capacité à prendre la situation en main.

Curry ne l’a pas encore vraiment fait. Il ne s’est pas arraché. Il n’a pas demandé à défendre sur le meilleur joueur adverse. Il n’est pas allé chercher des paniers difficiles. Il ne s’est pas épuisé. Il n’a pas grimacé. C’est pourtant bien à ces joueurs qu’il est maintenant comparé.

Peut-il se faire mal ? Répondre à un grand match de ses adversaires ? Arracher une victoire capitale dans un mauvais soir de son équipe ? Il va falloir le faire pour être définitivement considéré comme un très grand de l’histoire de la NBA. A charge pour le double MVP de répondre à toutes ces interrogations dans la nuit de jeudi à vendredi.