Djelkhir n'a pas existé

Une véritable leçon de boxe. En finale des 57 kg, Khedafi Djelkhir n'a rien pu faire contre son adversaire, l'Ukrainien Vasil Lomachenko. Le boxeur tricolore, qui pouvait devenir le premier Français champion olympique depuis 2000 et Brahim Asloum, n'a passé qu'une minute et cinquante et une secondes sur le ring du Palais Omnisports des Ouvriers. Terrassé par la puissance et les enchaînements de grande qualité de Lomachenko, Djelkhir a rapidement été compté trois fois et arrêté définitivement par l'Argentin Roberto Servide. Si son compatriote Alexis Vastine peut nourrir de réels regrets après sa parodie de demi-finale en super-légers vendredi, Khedafi Djelkhir n'a, lui, rien à reprocher à l'arbitre de son combat. La logique fut respectée...

Rapidement dépassé par les crochets adverses, alors qu'il fut le premier à débloquer son compteur de points lors de cette finale, le Bisontin a été arrêté une première fois au bout de quarante secondes d'une opposition pugilistique déséquilibrée. Grand favori de la finale après une compétition rondement menée, l'Ukrainien a parfaitement tenu son rang. Au premier tour, le boxeur de 20 ans s'était débarrassé sans grande difficulté du Russe Albert Selimov (14-7), qui l'avait battu en finale des derniers Mondiaux de Chicago. Déchaîné, Lomachenko a déroulé par la suite pour obtenir le droit de disputer l'or olympique (13-1 contre l'Ouzbekh Bahodirjon Sultonov en 1/8e, 12-3 contre le Chinois Yang Li en 1/4, 10-1 contre le Turc Yakup Kilic en demi-finale).

En finale, menant rapidement 9 points à 1, il n'aura donc pas eu besoin d'aller au terme de son combat pour décrocher l'or olympique. Quant à Djelkhir, il n'a rien à regretter après un tournoi de grande qualité. A Athènes, il avait été éliminé en huitièmes de finale. A Pékin, il a fait beaucoup mieux. "Cette médaille, c'est l'aboutissement d'un gros travail, d'un gros investissement. Elle est autour de mon cou mais elle appartient à pas mal de monde" , a-t-il commenté. Vice-champion d'Europe en 2004, le Français de 24 ans devient le dix-huitième médaillé olympique français de l'histoire de la boxe, le 6e en argent. Et offre à la France sa 38e médaille à Pékin, en attendant celles, qu'on espère du plus beau métal, de Daouda Sow (60 kg) et des handballeurs tricolores, dimanche.