Sow sans rougir

Rien à voir avec le combat de Khedafi Djelkir samedi. Le seul point commun qu'on pourra lui trouver, c'est l'issue: une défaite et la médaille d'argent. Mais à l'inverse de son compère de la catégorie plume, dont le combat a été arrêté dès la première reprise, Daouda Sow a livré bataille jusqu'au bout. Le Français n'a jamais été décroché dans cette finale pour l'or chez les légers. Pourtant, il n'a jamais vraiment pris non plus la mesure du Russe Alexey Tishchenko, champion olympique des plumes à Athènes.

A chaque reprise, Daouda Sow a été mené: 3-2, puis 7-4 avant le sursaut de l'espoir dans la troisième (10-8). Revenu à 10-9 dès le début de la quatrième, le Nordiste n'est pas parvenu à marquer le petit point qui aurait pu faire douter définitivement Tishchenko. Le Russe a géré ce dernier round à la limite de l'acceptable mais sans être pénalisé pour autant. "J'ai mis du temps à démarrer, concède le Français. Je suis déçu, j'aurais dû en faire plus. Pourtant, j'étais moins stressé que lors des trois précédents combats".

Une défaite forcément décevante quand elle intervient si près du but ultime mais qui devrait rapidement laisser place à de la satisfaction. "C'est le sport, sur le coup, on peut être dégouté, c'est normal, je suis un être humain. Mais je vais tourner la page" , explique Sow. Malgré cet échec, Sow peut en effet s'estimer satisfait de son tournoi olympique. Le Français a impressionné et battu des adversaires supposés plus forts comme le Chinois Qing Hu (et toute une salle) en quarts de finale ou encore le champion du monde 2005, le Cubain Yordenis Ugas, largement dominé en demi-finale.

Evidemment, la boxe française peut regretter de quitter la Chine sans titre olympique. Avec trois hommes engagés en demi-finales, elle avait de grandes chances de trouver un successeur à Brahim Asloum, dernier champion olympique de boxe, à Sydney. Ce ne sera pas encore pour cette fois mais avec trois breloques (deux en argent et une en bronze), son bilan est plus qu'honorable, c'est même son meilleur depuis 1920, à Anvers. La boxe française se porte bien. Elle tentera de faire encore mieux lors des Jeux Olympiques à Londres, dans quatre ans.