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L'art et la manière

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/02/2010 à 01:52 GMT+1

Star de l'équipe de France, Jason Lamy-Chappuis n'a pas tardé à répondre présent. Talent hors normes, le nouveau champion olympique de combiné nordique a conquis son Graal en y ajoutant la manière, s'imposant au terme d'une course magnifique et d'un final d'anthologie.

2010 JO Vancouver jason Lamy Chappuis

Crédit: AFP

C'est la chronique d'un sacre annoncé, bien sûr. Enfant prodige du combiné nordique, déjà au pied du podium olympique à Turin alors qu'il n'avait que 19 ans, archi-dominateur cette saison en Coupe du monde, Jason Lamy-Chappuis était le grandissime favori de ces Jeux de Vancouver. Mais c'est une chose que de devoir gagner et une autre de le faire. "Il était annoncé en favori et il a été la chercher", souligne Etienne Gouy, son entraîneur.
Le plus impressionnant dans la victoire de Jason Lamy-Chappuis dimanche, c'est qu'il n'a jamais cédé à la panique, malgré cette responsabilité qui pesait sur les épaules. Il aurait pourtant pu se poser des questions après ce saut un peu décevant, par la faute d'un coup de vent tombé au mauvais moment. Mais non, rien. "Après le saut, raconte Nicolas Michaud, le directeur de l'équipe de France, il n'était absolument pas perturbé. Il pensait peut-être moins à l'or, mais il nous disait: 'Je vise la médaille de toute façon, je suis bien placé', il était bien dans sa tête." "Je me suis dit que je devais tout lâcher dans le ski de fond et c'est ce que j'ai réussi à faire", confie le champion olympique.
Rien ne pouvait l'arrêter
Il aurait également pu être pris par le stress lors du 10 kilomètres ski de fond d'autant que, de son propre aveu, il n'était pas au mieux physiquement en début de course. "Il n'était pas très bien au tout début, cela se voyait sur son visage, poursuit Nicolas Michaud. C'est parce qu'il n'avait pas couru depuis quelques semaines. Il a mis du temps à se mettre en route, il n'est pas habitué à partir fort, mais il n'a pas eu le choix pour suivre l'Américain Spillane qui revenait sur la tête de la course." Paradoxalement, c'est peut-être là qu'il a réussi le plus dur, en restant au contact. "C'est vrai, admet Jason, je n'étais pas très bien, j'étais assez fatigué, j'ai eu du mal à suivre au début, mais plus les tours passaient, mieux cela allait." 
Jusqu'à ce dénouement absolument exceptionnel, qui restera comme un des grands moments de ces Jeux de Vancouver. "Dans la dernière montée, explique le Franc-Comtois, je croyais que cela allait être difficile, car Spillane était parti, mais il a ralenti un peu petit peu et comme j'avais de bons skis, je l'ai dépassé. J'ai vraiment profité des 100 derniers mètres, c'était vraiment fantastique". Nicolas Michaud est admiratif: "il ne s'est pas énervé quand Spillane est parti, il savait très bien qu'il allait pouvoir revenir. Il avait gardé des forces. Ce qu'il fait, c'est un sprint d'anthologie alors que ce n'est pas vraiment un sprinteur, mais ce titre, il le voulait, rien ne pouvait l'arrêter."
Fabrice Guy: "J'ai pleuré de joie"
Il tient son chef-d’oeuvre. Peut-être pas le dernier d'une carrière déjà exceptionnelle. "C'est le plus beau jour de ma carrière, c'est un rêve devenu réalité", avoue-t-il. Il rejoint dans l'histoire un certain Fabrice Guy, champion olympique à Albertville, et aujourd'hui responsable de la cellule fartage de l'équipe de France. "Je me souviens quand j'étais gamin avoir regardé Fabrice Guy quand il était champion olympique et je me suis dit que je voulais lui ressembler". Il l'a égalé. Et rien ne pouvait faire plus plaisir à ce dernier. "J'ai pleuré de joie après sa victoire, lance Fabrice Guy. C'est beaucoup, beaucoup d'émotions, c'est vraiment un grand. J'avais dit après Turin qu'il serait champion olympique, il a bien travaillé, c'est un bon gamin. La boucle est bouclée pour moi: j'ai eu mon titre et maintenant, je lui ai amené quelque chose pour qu'il soit à son tour champion olympique."
Pour Jason, elle n'est pas bouclée. Loin de là. S'il réussit le doublé sur le grand tremplin, épreuve qui lui est a priori plus favorable, il prendra encore une dimension supplémentaire. "Il y a encore des coups à jouer, sachant que le grand tremplin présentera encore une meilleure configuration pour lui, il devrait faire plus d'écarts, salive déjà Nicolas Michaud. Il va être complètement libéré avec cette médaille d'or et il va encore être très fort dans la compétition par équipes et la seconde épreuve individuelle". Sans oublier l'épreuve par équipes. Mais chaque chose en son temps. D'ici là, il veut savourer. Son titre, et ses Jeux. "Je vais pouvoir profiter de mon titre et de ma famille qui est là, suivre d'autres compétitions, voir du ski alpin, encourager d'autres coéquipiers. C'est cela aussi les JO, soutenir sa patrie". Un grand champion, doublé d'un bon camarade...
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