Contador n'oubliera pas

Alberto Contador reste sur ses gardes. Soulagé d'avoir été blanchi de toute culpabilité par sa fédération pour son contrôle positif au clenbutérol lors du Tour de France 2010, l'Espagnol a déjà repris la compétition. Mais il sait aussi qu'une épée de Damoclès plane toujours au-dessus de sa tête. Si l'UCI et/ou l'Agence Mondiale Antidopage décident de faire appel de la décision des instances espagnoles, Contador sera à nouveau sous la menace d'une suspension. "Le pire est passé", dit-il, mais il se dit également prêt à se battre en cas d'appel.

Dans une nouvelle interview accordée au quotidien espagnol ABC, le triple vainqueur de la Grande Boucle s'est montré offensif. Si le tribunal arbitral du sport finissait par être saisi en dernier recours, il promet de se battre. "Si les plus hautes autorités n'acceptent pas de me voir blanchi, je peux vous dire que je me battrai avec encore plus de détermination", a-t-il assuré. Pour l'instant, l'UCI et l'AMA n'ont pas bougé. "C'est un grand poids en moins pour moi. Je crois qu'il y a une justice dans ce monde", a-t-il estimé en référence à son cas.

Au-delà du soulagement qui est le sien et de sa détermination, Contador conserve également une certaine rancoeur envers tous ceux qui l'ont accusé, notamment les médias, coupables selon lui d'avoir émis des contre-vérités, en soupçonnant une transfusion sanguine. "Je ne peux pas être complètement content, parce que j'ai beaucoup souffert, beaucoup trop. Le pire est passé, mais ils ont fait tant de dégâts, avec tant de mensonges, de diffamations et d'inventions. Ça restera." Contador a salué le travail de ses avocats. "Je ne sais pas combien ça a coûté et peu importe. J'avais dit à Fran (son frère et manager) de faire tout ce qu'il fallait pour prouver mon innocence", explique-t-il.

Le Castillan a également pris la défense du sport espagnol. A travers son cas, c'est en effet le laxisme des autorités ibériques en matière de lutte antidopage qui a été stigmatisé. Pat McQuaid, parmi d'autres voix, a ainsi jugé que l'Espagne ne faisait pas tout ce qu'il fallait pour lutter contre ce fléau, rappelant le nombre de cas positifs importants dans le peloton espagnol. "L'Espagne est prête et je pense même qu'elle est en première ligne dans la lutte contre le dopage", a-t-il assuré.