Insatiable Casper

Officiellement, Jimmy Casper n'a pas encore gagné la Coupe de France. Mais c'est tout comme. Après sa victoire à Châteauroux dans la Classic de l'Indre, sa troisième dans cette édition 2009 après ses succès au printemps dans Paris-Camembert et le Grand Prix de Denain, l'homme fort de l'équipe Besson Chaussures Sojasun possède 96 points d'avance au classement général sur son dauphin du jour, et de la saison, Romain Feillu (Agritubel). Il faudrait donc que Feillu remporter les deux dernières manches pour coiffer Casper au poteau. Un scénario hautement improbable.

Pour l'ensemble de son oeuvre 2009, Casper mérite de toute façon plus que tout autre d'enlever la Coupe de France. Il a encore démontré toute son autorité dans le sprint final berrichon. Malgré une tentative de l'Allemand Danilo Hondo sur la gauche de la route, Casper a maîtrisé tous ses adversaires, dont les compères d'Agritubel, Feillu donc, et Anthony Ravard, troisième. " C'était un sprint de moelleux, a confié le vainqueur au micro d'Eurosport après l'arrivée. Ca a été un peu plus dur que ce que je pensais. Je sentais que ça revenait dans ma roue. J'ai jeté un ou deux regards à Hondo sur la gauche, il était impressionnant. Mais j'ai vu que c'était bon."

Ils sont pourtant nombreux à avoir tout fait que la course ne se décide pas au sprint. Mais en dépit d'une journée animée et de plusieurs tentatives dans le final, rien n'y a fait. Il faut dire qu'avec une moyenne de 48 km/h sur les 201 kilomètres du parcours, le peloton n'avait pas envie de laisser la moindre chance aux échappées. Celle menée notamment par le champion de France Dimitri Champion (Bretagne-Schuller) en compagnie d'une douzaine de coureurs était donc vouée à l'échec. Idem pour les dernières tentatives dans le final. Pierre Rolland a été un des derniers à essayer de forcer sa chance. Sorti à huit kilomètres de l'arrivée, le jeune espoir de Bbox Bouygues Telecom a été repris trois kilomètres plus loin.

Rien ne pouvait donc empêcher la Classic de l'Indre au sprint. Une aubaine pour Casper, lequel pouvait brandir ses 10 doigts après la ligne pour signifier son nombre de victoires en 2009. "Ca en fait 10 et presque 11 si on ajoute la Coupe de France", se réjouit-il. Désormais, il lui reste un objectif, peut-être le plus beau de tous. "Au soir du Championnat de France, j'avais eu cette petite parole. J'avais dit aux gars que je voulais gagner Paris-Tours. J'avais dit que je voulais gagner Châteauroux, et je l'ai fait. Je veux gagner Paris-Tours, et j'essaierai de le faire. Ce ne sera pas le même plateau qu'ici, mais ce n'est plus le même Jimmy Casper non plus. Alors, on verra." Rien ne lui semble vraiment impossible cette année.