Valverde rugit déjà

Alejandro Valverde annonce la couleur. Il l'avait déjà fait la veille en signant le 3e temps du prologue, derrière les deux spécialistes que sont Levi Leipheimer et Thor Hushovd. Cette fois, le message est parfaitement clair : l'Espagnol est là pour la gagne ! Lui qui ne s'est jamais imposé sur le Critérium est dans une forme éclatante à moins d'un mois du Tour de France, son principal objectif. Et à voir la manière dont il a survolé l'emballage final, dans la côte qui mène à Privas, il ne fait aucun doute que Valverde est déjà prêt...

La bonne nouvelle, c'est que tous les favoris de ce 60e Critérium le sont également, ce qui promet une semaine épique. Pourtant, pour cette première étape, longue de 194 entre Avignon et Privas, ce sont deux Français et un jeune espoir allemand qui vont animer les débats. Partis après une dizaine de kilomètres, Sébastien Joly (Française des Jeux), Arnaud Labbe (Bouygues Telecom) et Christian Kux (Milram) vont faire la course en tête en témoignant d'une entente et d'un courage remarquables. Malheureusement pour eux, il était écrit depuis longtemps que les Credit Agricole ne les laisseraient pas aller jusqu'au bout.

L'occasion était trop belle. Avec des bonifications de 10, 6 et 4 secondes promises aux trois premiers à l'arrivée, le calcul était rapide. Avec Thor Hushovd, remarquable sprinteur, qui ne pointe qu'à une seconde de Levi Leipheimer au général après le prologue, il y a un coup évident à jouer ! Une fois la jonction avec les trois fuyards opérée à 13 kilomètres du but, les équipes de sprinteurs s'ébrouent. Mais certains d'entre eux n'ont pas les jambes pour franchir la côte finale, sélective à souhait.

Thor Hushovd, lui, est présent au rendez-vous. Tout se passe comme prévu pour le géant norvégien. Tout sauf le démarrage explosif de Valverde qui lui grille la victoire d'étape ! Mais, avec cinq secondes d'avance sur l'Espagnol au départ de cette étape, Hushovd parvient à arracher le maillot jaune pour une petite unité ! En revanche la 6e place de Levi Leipheimer, qui a disputé le sprint dans l'espoir de garder sa précieuse tunique, se révèle insuffisante. Mais, tout comme Cadel Evans (Silence-Lotto), cinquième, l'Américain n'a certainement pas dit son dernier mot...