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Sanchez: "Indescriptible"

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/08/2008 à 18:05 GMT+2

Samuel Sanchez a longtemps tourné autour d'une gloire que son talent méritait pourtant amplement. Le sacre olympique de l'Espagnol de la formation Euskaltel apparait donc amplement justifié. A 30 ans, il entre enfin dans la légende du cyclisme ibérique. I

Sans faire de bruit, Samuel Sanchez avait bien préparé son coup. Pas de déclaration tapageuse, aucune revendication au sein de l'incroyable armada espagnole, où, quoi qu'on en dise, le leader s'appelait Alejandro Valverde. Sanchez n'a rien dit. Mais il savait. "Je savais que j'étais en bonne forme, sourit-il. Même si je n'étais pas en première ligne des favoris, comme Alejandro Valverde et Paolo Bettini. J'étais septième du Tour de France, je marchais bien dans la Clasica San Sebastian. J'étais confiant." Son audace, son opportunisme, sa lucidité aussi, ont fait le reste. A 30 ans, Samuel Sanchez a décroché son Graal samedi à Pékin en devenant champion olympique.
Il était l'avant-dernière cartouche du redoutable camp ibérique. Alejandro Valverde devait attendre au chaud les ultimes hectomètres pour surgir, dans ce final taillé sur mesure pour lui. Mais le Murcien n'a jamais eu l'opportunité d'affirmer sa pointe de vitesse dans la dernière bosse. Samuel Sanchez, en jouant sa carte, avait déjà pris les devants, mais sans trahir qui que ce soit. Valverde fut d'ailleurs le premier à lui tomber dans les bras à l'arrivée. "Nous avons couru en équipe, souligne le héros du jour. On a fonctionné à la perfection. Carlos Sastre, en capitaine, nous a apporté sa tranquillité. Moi, je savais que je pouvais avoir ma chance. Il fallait la saisir au bon moment." Ce qu'il fit de manière magistrale.
Sa part du gâteau
Pour le natif d'Oviedo, dans les Asturies, devenu basque d'adoption au sein de la formation Euskaltel-Euskadi, il s'agit du point culminant d'une trajectoire régulière et ascendante, même si elle fut moins fulgurante que celles de certains de ses compatriotes. Sanchez a pris son temps, il a dû attendre son heure. 6e de Liège-Bastogne-Liège en 2003, il a ensuite cumulé plusieurs saisons durant les places d'honneur dès que la course avait lieu sur un terrain accidenté. Mais il a dû attendre 2006 pour conquérir sa première vraie classique, le Championnat de Zurich. Quelques jours plus tôt, il avait joué un rôle déterminant au Mondial de Salzbourg en provoquant la cassure, au profit d'Alejandro Valverde, battu ensuite par Bettini, dans le dernier virage du parcours autrichien. Il était finalement assez juste que ce soit aujourd'hui son tour.
Sanchez rêvait secrètement de frapper un grand coup sur le Tour de France le mois dernier. Son excellente Vuelta 2007 (trois victoires d'étapes et une troisième place au général à Madrid), lui avaient mis la puce à l'oreille. Ses récents progrès dans l'exercice chronométrée avait fini d'aiguiser son ambition. Mais en dépit d'une performance très correcte, il a dû se contenter de la septième place à Paris au mois de juillet. Qu'importe, ce titre olympique balaie tout. "Gagner l'or, c'est quelque chose d'indescriptible ", a-t-il admis en descendant du podium, où il avait pleuré comme un gamin. Sa victoire, Sanchez l'a dédiée à sa maman. "Je pense à elle très souvent, confie-t-il. C'est elle qui m'a élevé, qui m'a permis de faire du vélo, qui venait m'emmener et me chercher à l'école de cyclisme."
Grâce à lui, l'été doré du sport espagnol se prolonge donc jusqu'au pied de la Muraille de Chine. Cette suprématie ibérique, constatée en football ou en tennis, est plus marquée encore en cyclisme. Samuel Sanchez avait observé en spectateurs ses compatriotes Contador, Valverde ou Sastre se couvrir de gloire ces derniers mois. Samedi, c'était son tour. Sacré champion olympique à Pékin, il tient lui aussi sa place dans le gotha national. "Le sport espagnol vit une époque dorée, sourit le médaillé d'or. Nous avons gagné l'Euro de football, nous avons des grands joueurs de NBA comme Pau Gasol, Rafael Nadal est devenu numéro un mondial de tennis. Nous avons une bonne génération et le soutien du gouvernement ." Tout le monde en profite. Samedi, Sanchez a pris sa part du gâteau...
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