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Le bilan des classiques

Eurosport
ParEurosport

Publié 27/04/2009 à 14:00 GMT+2

Les classiques printanières se sont achevées dimanche avec la victoire d'Andy Schleck à Liège. D'Edvald Boasson Hagen à Davide Rebellin, différentes générations de coureurs ont brillé durant cette campagne. A l'heure du bilan, tour d'horizon non exhaustif du tableau d'honneur des classiques.

A+: Andy Schleck (LUX-Saxo Bank)
Auteur du chef d'oeuvre de cette campagne printanière, le cadet des frères Schleck figure logiquement au sommet de ce tableau d'honneur. Pourtant, Il avait débuté sa saison en toute discrétion, se contentant d'une modeste 8e place sur l'Eroica. Attendant patiemment que vienne l'heure des classiques ardennaises, il avait même franchement inquiété sur le Tour du Pays Basque (38e à 13'44" de Contador) mais l'histoire a démontré que le Luxembourgeois, tel un vieux briscard, en avait gardé sous la pédale pour son triple rendez-vous de la fin du mois d'avril. Sur les routes de l'Amstel, il a d'abord fait montre de réelles velléités offensives, illuminant de son panache une course bien terne même s'il dut s'effacer dans le final au profit d'un trio d'outsiders mené par Serguei Ivanov. Sur la Flèche Wallonne, il donna longtemps l'impression de pouvoir s'imposer mais il dut finalement s'incliner face à un Rebellin rompu au changement de rythme dans les forts pourcentages. Dimanche, enfin, il a conclu en apothéose cette belle semaine en foudroyant ses adversaires dans la Côte de la Roche aux Faucons et en allant cueillir en solitaire la première grande victoire d'une carrière qui devrait également le voir briller dès cet été sur les routes du Tour de France. A 23 ans, l'avenir lui appartient. Le présent aussi.
A: Mark Cavendish (GB-Team Columbia)
Il est venu, il a vu, il vaincu. Pour sa première participation à la Classissima, la bombe de l'île de Man a été fidèle au rendez-vous qu'il avait fixé à l'intersaison sur le Lungomare Calvino. Bien épaulé par ses coéquipiers dans la délicate zone des Capi, il a gardé le contact avec les meilleurs sur les pentes de la Cipressa et du Poggio où beaucoup le voyaient s'effondrer et s'est présenté pour la gagne dans les rues de San Remo. Vainqueur d'un souffle devant Heinrich Haussler, Cavendish, déjà huit succès au compteur cette saison, était aux anges: "Quand Haussler a lancé le sprint à toute vitesse, j'ai eu peur. La victoire est encore plus belle. C'est le plus beau jour de ma vie". Par la suite, il a assisté impuissant à la victoire de son jeune coéquipier norvégien Edvald Boasson Hagen à l'arrivée de Gand-Wevelgem dont il avait endossé l'habit de favori mais l'aisance dont il avait fait preuve dans les deux ascensions du Kemmel prouve qu'il n'avait pas usurpé son statut. A même pas 23 ans, il a le temps de voir venir.
A: Davide Rebellin (ITA-Serramenti)
A 37 ans, le Transalpin a une fois de plus répondu présent sur son terrain de prédilection. Malgré une préparation tronquée par l'émotion légitime qui a étreint ce fervent catholique après le tremblement de terre survenu dans les Abruzzes, il a démontré qu'il évoluait dans les Ardennes avec la même aisance qu'un paysagiste dans un jardin. Vainqueur pour la 3e fois au sommet du Mur de Huy qu'il a appris à domestiquer avec le temps quand ses adversaires font trop souvent preuve d'excès de précipitation sur une pente où il faut se découvrir le plus tard possible, Rebellin est devenu co-recordman de victoires sur la Flèche Wallonne aux côtés de son compatriote Moreno Argentin et des Belges Marcel Kint et Eddy Merckx. Dimanche à Liège, il était sans doute le plus fort après Andy Schleck. Sa belle 3e place à Ans confirme sa régularité sur ce type de terrain.
A: Stijn Devolder (BEL-Quick Step)
En signant un deuxième succès consécutif à Meerbecke, Stijn Devolder a annexé le Tour des Flandres. Prompt à tirer profit de la rivalité entre Filippo Pozzato et son coéquipier Tom Boonen, ce solide Flamand est d'abord revenu en costaud sur un groupe d'échappés au sein duquel Sylvain Chavanel faisait forte impression. Après avoir temporisé un temps, il s'est fait la belle dans le mythique Mur de Grammont. La semaine suivante à Roubaix, il n'a jamais pu peser sur la course. Piégé dans la Tranchée d'Arenberg puis victime de deux crevaisons consécutives, il s'est retrouvé rejeté dans un groupe de battus. En attendant, ce qui a été pris à Meerbecke n'est plus à prendre. "Le triplé ? bien sûr, j'y pense", assène-t-il ainsi avec la détermination qui caractérise les champions.
A: Tom Boonen (BEL-Quick Step)
Franchement décevant à San Remo (15e), piégé par son coéquipier Stijn Devolder sur le Ronde (20e), il a sauvé sa campagne de classiques en signant un retentissant troisième succès sur le vélodrome de Roubaix. Maîtrisant sa course à la perfection, il a certes tiré profit des chutes de Juan Antonio Flecha et de Thor Hushovd mais son incroyable maestria sur les pavés associé à sa parfaite connaissance du terrain lui conférait un avantage important sur ses adversaires. Comme l'expliquait en son temps Roger De Vlaeminck, recordman de victoires à Roubaix (4 succès), les chutes sont plus souvent imputables à l'absence de lucidité qu'à la malchance. En d'autres termes, le Campinois, désormais à une longueur de son illustre devancier, n'est pas tombé parce qu'il était bien le plus frais et le plus fort des six hommes de tête.
B+: Heinrich Haussler (ALL-Cervelo)
Voilà un coureur qui clairement pris rendez-vous avec l'avenir. Auteur d'un printemps prometteur, le plus Australien des coureurs allemands a d'abord failli créer la surprise à l'arrivée de Milan-San Remo. Lançant le sprint pour son coéquipier Thor Hushovd qui ne parvint jamais à le remonter, il fut à deux doigts de prendre le meilleur sur Cavendish. A l'arrivée du Ronde, il se "dépouilla" littéralement pour aller chercher une nouvelle place de dauphin. En conclusion de cette belle campagne, Haussler, 25 ans, s'empara d'une belle 7e place à Roubaix. A seulement 25 ans, le véloce coureur de l'équipe Cervelo, qui s'est accordé dix jours de repos aux Maldives, prépare désormais son prochain objectif: le Tour de France.
B+: Filippo Pozzato (ITA-Katusha)
Filippo Pozzato aura répondu présent de Milan-San Remo à Paris-Roubaix. A l'attaque sur le Poggio lors de la Primavera, il a du baissé pavillon face aux équipes de sprinters. Dans la foulée, surfant sur sa belle condition printanière, il se permettait d'épingler Tom Boonen à l'arrivée du GP E3. Sur le Tour des Flandres, il s'enterrait en première classe dans le sillage de son rival belge mais trouvait les ressources pour décrocher une honnête 5e place. A Roubaix, il semblait être le seul à pouvoir lutter avec l'ogre flamand même si, gêné par la chute de Flecha à l'orée du Carrefour de l'Arbre, il dut se résoudre à laisser filer son adversaire vers la gagne, se contentant de la deuxième place sur le vélodrome. Déjà 2e de la Classissima l'an dernier, le Vénétien n'a plus remporté de classique majeure depuis Milan-San Remo en 2006.
B+: Serguei Ivanov (RUS-Katusha)
A 34 ans, le vétéran russe, qui ne comptait jusqu'ici que 11 victoires à son palmarès, a enfin connu la consécration. Récompensé pour l'ensemble de son oeuvre, Serguei Ivanov, 15 saisons parmi l'élite, a décroché la plus belle victoire de sa carrière au sommet du Cauberg. Très opportuniste, le coureur de l'équipe Katusha est venu à bout de ses deux compagnons d'échappée, les Néerlandais Karsten Kroon et Robert Gesink. Une belle revanche pour celui que Michele Bartoli avait ajusté à l'arrivée de cette même Amstel Gold Race en 2002. "Je suis tellement fier. C'est ma course préférée", s'est-il enthousiasmé après sa victoire, heureux de laisser une trace au palmarès d'une des plus grandes épreuves du calendrier. Egalement 23e du Tour des Flandres, 13e de la Flèche Wallonne et surtout 5e de Liège-Bastogne-Liège, Ivanov a connu le plus beau printemps de sa carrière. Il était temps.
B: Edvald Boasson Hagen (NOR-Team Columbia)
En 2006, il s'était annoncé avec fracas. Triple vainqueur d'étape sur le Tour de l'Avenir cette année-là, il n'a depuis eu de cesse de progresser jusqu'à cette belle victoire obtenue à l'arrivée de Gand-Wevelgem. Présent dans la bonne bordure avec trois de ses coéquipiers, le jeune Norvégien, a su tirer profit de la puissance collective du Team Columbia pour revenir sur Aliakasandr Kuschynski sur les pentes du Mont Kemmel. A l'arrivée, pourtant bien plus puissant que son adversaire, il faillit se faire épingler. Trop optimiste, il avait lancé le sprint de trop loin. Sans conséquence. De toute façon, à 21 ans, il a encore le temps d'apprendre.
B-: Philippe Gilbert (BEL-Silence Lotto)
Toujours placé, jamais gagnant. Tel pourrait être en quatre mots l'appréciation d'un jury qui aurait noté les belles dispositions affichées en avril par le Wallon tout en remarquant son incapacité à faire mouche. L'an dernier, Gilbert en avait pourtant décroché deux belles (Het Volk et Paris-Tours) aux côtés de Marc Madiot. Pas forcément très bien accueilli par la majorité flamande de l'équipe Silence-Lotto, le natif de la Province de Liège s'est craché dans les pognes et a collectionné les accessits (3e du Tour des Flandres, 4e de l'Amstel Gold Race, 4e de Liège-Bastogne-Liège au cours de laquelle il n'a pas manqué de panache en partant seul à l'abordage du final dans la côte de Sprimont).
C+: Sylvain Chavanel (FRA-Quick Step)
Son passage chez Quick Step l'a transfiguré. S'il n'a gagné qu'une fois cette saison contre quatre l'an dernier à la même époque sous les couleurs de la formation Cofidis, le Poitevin a encore franchi un cap dans les courses majeures. Omniprésent dans le final de Milan-San Remo, il a ensuite pris la course à son compte sur le Tour des Flandres où son coéquipier Stijn Devolder le priva d'un succès qui lui tendait les bras. Aligné sur Paris-Roubaix par son équipe, non sans avoir eu besoin de faire le forcing auprès de Patrick Lefévère, Chavanel s'est comporté en équipier modèle de son leader Tom Boonen avant de prendre une bonne 8e place sur le vélodrome. A bout de souffle, il a conclu sa campagne printanière par une 24e place au sommet du Cauberg. A l'heure du bilan, on peut tout de même penser que ses résultats ne traduisent pas son réel niveau du Printemps.
C: Damiano Cunego (ITA-Lampre)
Après avoir passé une quinzaine de jours au mois de mars à s'entraîner en altitude aux Canaries, il avait démontré son excellente condition en survolant, fin mars, la semaine Coppi et Bartali. Encourageant sur le Tour du Pays Basque (6e), il était considéré par beaucoup comme le favori numéro 1 des classiques ardennaises. Présent mais à chaque fois en second rideau (5e de l'Amstel, 3e de la Flèche Wallonne et 7e à Liège), le Petit Prince n'a jamais été en mesure de peser sur le déroulement de chacune de ces épreuves. Dans moins de deux semaines, le Giro du centenaire sur lequel il espère briller lui offrira l'occasion de se rattraper.
C-: Alejandro Valverde (ESP-Caisse d'Epargne)
Sans doute perturbé par l'imminente décision du CONI qui doit statuer le 11 mai sur son implication dans l'affaire Puerto, Alejandro Valverde n'a jamais été dans le coup sur les Classiques. "On s'acharne contre moi, on me persécute. J'y pense souvent, même sur le vélo", explique le Murcian, seulement 21e de l'Amstel, 7e de la Flèche et 19e de la Doyenne sur lesquelles il fut par ailleurs étrangement discret. Avec seulement 12 jours de course au départ de Maastricht, le coureur de la Caisse d'Epargne a sans doute également payé sa préparation allégée. Ayant prévu d'être au top en juillet prochain, Valverde pourrait finalement tout perdre en cas de suspension.
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