Paris-Nice : Comme toujours, Alberto Contador vient pour gagner

Alberto Contador gardera toujours une affection particulière pour Paris-Nice. D'une certaine manière, c'est là que tout avait (re)démarré pour lui. Il y a dix ans, celui qui n'était encore qu'un grand espoir du cyclisme espagnol tout juste en train de se relever d'un terrible accident, avait frappé une première fois les esprits en terminant en jaune sur la Promenade des Anglais. Il avait signé une deuxième victoire trois ans plus tard. A l'aube de cette édition 2017, Contador, 34 ans, est toujours fidèle à la Course au soleil. Et toujours aussi ambitieux.

Pour l'heure, son début de saison a été conforme à ce qu'il attendait. Deuxième de la Ruta del Sol derrière Alejandro Valverde mais devant Thibaut Pinot, Contador s'est ensuite montré discret à Abou Dhabi. Mais ces deux épreuves n'avaient d'autres vertus que de le préparer à Paris-Nice. "Le plan, c'est de commencer à décrocher des victoires lors de Paris-Nice, a-t-il confié à nos confrères de Cycling weekly. L'Andalousie, c'était de l'entraînement. Pareil pour Abou Dhabi. Paris-Nice, je viens pour gagner, même si je sais que ce sera difficile."

Le parcours semble taillé pour lui. Qu'il s'agisse du chrono court mais exigeant au Mont-Brouilly, ou des trois dernières étapes, le Castillan devrait trouver un terrain de jeu idéal. Plus que jamais, même, avec des difficultés très relevées pour un début de mois de mars. C'est en tout cas l'avis d'Alain Gallopin, le directeur sportif de Contador chez Trek-Segafredo. Pour lui, ce Paris-Nice est plus sélectif qu'il n'avait pu l'être ces dernières années. "Certaines années, comme celle que gagne Betancur, c'est des Paris-Nice pour puncheurs, cette année, c'est un Paris-Nice pour grimpeurs, explique-t-il. L'étape de samedi, ce n'est pas une étape de Paris-Nice, c'est une étape du Dauphiné… et ce n'est pas pour nous déplaire."

Alberto Contador aime Paris-Nice. Il en a toujours été un des grands animateurs, même quand la victoire finale ne lui est pas revenu. Cette année, même si le plateau est dense, la nature du tracé, plus le forfait d'Alejandro Valverde vendredi, l'installe clairement dans la peau du principal favori. "Contador est le numéro un", a d'ailleurs jugé samedi Yvon Ledanois, directeur sportif de l'Australien Richie Porte, lui aussi double lauréat de Paris-Nice, en 2013 et 2015. C'est sans doute vrai. Romain Bardet est apparu un peu juste et Porte, lui, n'a pas vraiment fait de ce Paris-Nice un véritable objectif.

Si Alberto Contador tient tout spécialement à la victoire cette année, c'est qu'elle lui permettrait de décrocher son premier succès significatif avec sa nouvelle équipe, Trek-Segafredo. Loin du climat parfois houleux chez Tinkoff, où son bouillant patron ne l'avait pas toujours ménagé, il a retrouvé au sein de sa nouvelle formation une ambiance qui lui sied. "Je me sens bien ici, assure-t-il. Cela ne fait que deux mois que je suis là, mais j'ai l'impression d'être là depuis deux ans. Quand tout se passe bien dans tout ce qui concerne la vie en dehors de la course, à l'hôtel ou à pendant les stages, ça aide à être plus performant en compétition." Pour le Pistolero, c'est déjà le moment de le prouver.