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"Plus fort en 2010"

Eurosport
ParEurosport

Publié 27/08/2009 à 15:30 GMT+2

La saison de Lance Armstrong s'est achevée le week-end dernier en Irlande. En revenant à la compétition, l'Américain a incontestablement marqué l'année sportive. Dans un entretien exclusif, il revient sur son retour, mais se tourne aussi, déjà, vers 2010 et le prochain Tour de France.

LANCE ARMSTRONG, la saison touche à bientôt sa fin. Sur une échelle de 1 à 10, quelle note vous donneriez-vous?
L.A.: Peut-être un 7. L'année a été longue depuis la reprise en Australie. Je pense que j'ai été régulier dans la majorité des courses que j'ai disputées. J'ai fait un Top10 au Tour Down Under, au Tour de Californie... Ensuite, j'ai eu mon accident (ndlr: fracture de la clavicule sur le Tour de Castille-et-Leon). Je me suis senti mieux sur le Giro. Je n'y avais jamais participé, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'estime que je peux être satisfait de ma performance sur le Tour de France, divinement satisfait même d'être sur le podium. Probablement, meilleur que ce que la plupart des gens pensait, mais pas aussi bon que je l'espérais. Donc pas plus que 7/10 !
Votre retour s'est accompagné de beaucoup d'attentes et de pression. Avez-vous eu des moments de doutes?
L.A.: Oui, après l'accident. Je veux dire, les jours et semaines qui ont suivi l'accident. Je me disais: "Peut-être que je devrais faire ça. Peut-être que j'avais besoin de rester à la maison!" Mais ça m'est passé avec la guérison. J'ai senti que je pouvais remonter sur le vélo... et m'entraîner de nouveau. J'ai retrouvé la confiance et la joie de rouler. Ça a toutefois été ma plus grande période de doute.
Ce que l'on retiendra du Tour de France 2009, c'est la guerre entre Alberto Contador et vous. Avec le recul, y avait-il une véritable tension ou était-ce du théâtre?
L.A.: Je pense qu'il y avait certainement une véritable tension. Mais ce n'était pas qu'une tension entre nous. Il y avait d'autres personnes impliquées et il y a eu plus qu'un repas où l'ambiance n'était pas à la fête. Mais c'est OK. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais vécu ça auparavant. Nous avons fait le boulot et ça s'est bien terminé. L'an prochain, la situation sera complètement différente et j'essaierai de nouveau de gagner le Tour.
Quelles conclusions tirez-vous de cette situation avec deux leaders partageant nu même objectif?
L.A.: Avant le départ, tout le monde pensait que c'était une situation impossible, une combinaison improbable. Mais en fait, ça ne l'était pas. Si les choses avaient été un petit peu différentes, je pense qu'il y avait une forte probabilité que nous ayons trois coureurs sur le podium. Bruyneel est intelligent, qu'il sait comment gérer une équipe, qu'il avait mis sur pied une stratégie, qu'il sait conserver l'énergie dont nous avons besoin et aussi faire exploser la course. Ce ne fut pas le désastre annoncé comme nous l'avons vu par le passé chez T-Mobile avec Ulrich, Klöden et Vino où chacun voulait être le leader. Ici, c'était différent !
Vous êtes apparu plus disponible avec les médias et les fans, plus détendu, plus souriant...
L.A.: J'étais effectivement plus détendu. Je voulais bien faire, je voulais gagner, je voulais m'entraîner correctement, sans me mettre trop de pression. Je pense que par le passé, j'étais traqué par les médias, par certaines personnes. Aujourd'hui encore, il y a encore quelques journalistes qui me poursuivent, mais maintenant, je m'en fous. Car, maintenant, j'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé dans ma vie. J'ai la santé, celle de ma famille, et une certaine aisance financière pour quelques temps. Je n'ai pas à m'inquiéter pour ça. Je m'assois et je me dis "Laisse tomber ! Sors et va t'amuser sur ton vélo". A 38 ans, on ne peut pas lutter face à des jeunes coureurs, même en excellente condition physique, si on ne prend pas de plaisir. Si ce n'était qu'un boulot, je n'y arriverais pas à ce stade de ma vie.
La Vuelta débute ce week-end sans vous. Quel souvenir vous laisse-t-elle?
L.A.: C'est une course importante dans ma carrière. Je n'y ai participé qu'une seule fois en 1998 et je ne savais pas alors ce qui m'attendait. Je voulais bien faire. J'ai fini 4e. Ce fut ma première véritable année de reprise (ndlr: après son cancer). Cette course m'a fait réaliser, ainsi qu'à Johan (Bruyneel) que je pouvais gagner le Tour de France. Après ça, Johan m'a envoyé un message pour me le dire, sur ce qu'il avait vu de la course. Je n'avais donc pas fait tout ça pour rien. Ce fut un déclencheur dans ma carrière. Si je n'avais pas participé à cette Vuelta, je ne sais pas, peut-être que je n'aurais jamais réussi ce que j'ai fait sur le Tour. La Vuelta, c'est une formidable course, rapide, intense, avec des étapes courtes. Une course très difficile.
Allez-vous participer aux Mondiaux, au Tour de Lombardie?
L.A.: Probablement pas. Il ne faut jamais dire jamais, mais c'est pratiquement sûr à 100%. Le Tour d'Irlande est ma dernière course en Europe. Je vais participer à quelques épreuves aux Etats-Unis, mais plus de courses de haut niveau. Mes enfants rentrent à l'école cette semaine. C'est important que je sois au Texas pour m'occuper d'eux. Je ne peux donc pas revenir en Europe et me préparer pour ces courses quand ils sont à la maison. Je dois les suivre, les emmener à la piscine, participer à la vie de l'école et tout ce qu'être parent implique. J'ai assez couru pour cette année.
Et l'an prochain alors? Quelle sera la stratégie de votre future équipe, RadioShack?
L.A.: J'espère que l'équipe sera composée du coeur de l'équipe Astana, moins quelques exceptions notables. Ces coureurs vont former la base de notre future équipe. L'encadrement devrait être le même que celui de l'US Postal, de Discovery puis d'Astana. Nous gardons ce groupe. Johan Bruyneel et ses directeurs sportifs dirigeront l'équipe. Il peut encore y avoir quelques modifications. Je suis sûr que nous aurons une équipe très forte. Je ne sais pas si nous gagnerons toutes les courses, je ne suis pas certain que nous remporterons le Tour. Alberto a prouvé qu'il était le meilleur coureur du moment pour les courses de trois semaines. Mais nous viendrons avec une formation très forte, une approche commune, unique et honorable. Et je pense que c'est que les sponsors veulent, ce que le public veut voir, ce que la presse veut aussi. Nous ferons de notre mieux pour y arriver. Moi, je veux gagner le Tour.
Vous pensez pouvoir battre Contador?
L.A.: J'ai la confiance pour, mais je ne suis pas sûr de pouvoir y arriver. Je suis confiant, mais réaliste. Je ferai de mon mieux pour y arriver. Mais je reste réaliste: il est très fort ! Et puis, je serai plus fort l'an prochain car j'aurai une année de plus dans les jambes après le Giro, le Tour, tous mes entraînements et les courses effectués. D'autres choses peuvent être améliorées pour l'an prochain: l'entraînement, l'aspect technique des vélos, des positions, etc. Nous nous concentrons déjà là-dessus. Nous serons meilleurs. Je ne sais pas si je serai assez bon pour le battre, mais j'essaierai.
RETROUVEZ L'INTEGRALITE DE CET ENTRETIEN SUR EUROSPORT, SAMEDI SOIR, A PARTIR DE 19H.
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