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"Une nouvelle expérience"

Eurosport
ParEurosport

Publié 22/01/2009 à 20:00 GMT+1

Après trois ans au cours desquels il n'a pas été autorisé à courir tout en soignant sa narcolepsie (maladie occasionnant des troubles du sommeil), Franck Bouyer est de retour dans les pelotons. Le coureur de BBox Bouygues Telecom revient sur sa traversée

FRANCK BOUYER, vous sortez de trois années où vous n'avez pas pu exercer votre métier. Comment êtes-vous parvenu à sortir de ce long tunnel ?
F.B. : Ces trois années m'ont vraiment paru très longues. J'ai longtemps pensé qu'il n'y avait pas de solutions. Durant huit mois, l'an dernier, j'avais d'ailleurs complètement arrêté de rouler puisque je pensais que ma carrière était terminée. Je savais qu'un nouveau médicament (ndlr: le Xyrem) était sorti sur le marché mais je pensais qu'il figurait sur la liste des produits interdits. J'ai tout de même appelé le médecin de l'UCI qui m'a rassuré en me disant que le produit était autorisé. J'ai demandé à ma neurologue de pouvoir l'essayer et il s'est avérait que quand je l'ai pris j'ai eu un petit sursaut. J'ai été alors agréablement surpris et, en même temps, un peu frustré puisque le médicament était sorti depuis un peu plus d'un an.
Ces trois années sont derrière vous aujourd'hui...
F.B. : J'aimerai pouvoir oublier toutes ces années mais c'est impossible. Ces trois années auraient dû être les plus belles de ma carrière. J'arrivais à maturité, je commençais à m'épanouir franchement. J'avais laissé derrière moi les moments galères des premières saisons. Maintenant, tout cela doit me servir dans les moments difficiles que je risque encore de connaître. Cela peut même me permettre de franchir un cap. Je sais très bien que je vais avoir des pics avec des hauts et des bas. Physiquement, je suis dans le flou mais mentalement je suis prêt.
Vous avez remis un dossard la semaine dernière sur la Tropicale Amissa Bongo. Comment vous-y êtes vous senti ?
F.B. : Ça m'a fait un peu bizarre. Il faut dire que pour l'instant je ne suis pas encore super bien. C'était ma rentrée, c'est vrai, mais j'ai plutôt pris ça comme un stage que comme une compétition. En plus, il n'y avait pas beaucoup de têtes que je connaissais à part les gars de La Françaises des Jeux et de Liberty Seguros. Maintenant, j'attends avec impatience la Marseillaise et l'Etoile de Bessèges où je retrouverai des routes et des têtes familières. Là, j'aurai vraiment l'impression d'être redevenu coureur.
Pendant ces trois années difficiles, Jean-René Bernaudeau a toujours été à vos côtés...
F.B. : C'est sûr que je dois beaucoup à Jean-René. Je ne connais pas beaucoup de patrons qui m'auraient repris après trois ans, surtout à mon âge. Après j'avais tout de même quelques appréhension. Lors du stage du mois de novembre, je me demandais comment mon retour allait être accueilli par les jeunes et tous ceux qui sont partis. Les places sont tellement chères. Jean-René, vraiment, je le remercie et lui tire un grand coup de chapeau.
Justement, comment se passe votre retour dans l'équipe ?
F.B. : Ça se passe vraiment bien. Je me revois en eux quand je suis arrivé chez les pros. A l'époque, j'étais le petit minot entre guillemet et là c'est l'inverse: je suis l'ancien. A moi maintenant de l'apporter quelque chose avec mon expérience.
Pensez-vous être en mesure de retrouver rapidement votre niveau d'il y a trois ans ?
F.B. : On verra au fil des jours. Je pars avec des doutes. La Tropicale Amissa Bongo n'était tout de même pas très relevé même si ça roulait très vite tous les jours et que c'était beaucoup plus vallonné que ce que je pensais. De toute façon, je me laisse un bon laps de temps. Je sais très bien que les mois de février et de mars seront très durs pour moi. Trois ans c'est très long et ça ne sera pas facile de retrouver le rythme de la compétition.
Avez-vous déjà une idée de ce que sera votre programme de course cette saison ?
F.B. : Je n'ai qu'une petite ébauche. Après la Marseillaise et Bessèges, j'irai peut-être sur le Tour du Haut Var mais ensuite ce sera du coup par coup comme pour un néo-pro. On verra en fonction de mon niveau de forme.
Considérez-vous que vous vous apprêtez à prendre un nouveau départ ?
F.B. : Pour moi, c'est une nouvelle expérience qui commence. J'arrive à un âge où il faut que je sois capable de prendre mes responsabilités. Si je sens super bien, c'est sûr que j'aurai un moral de cadet et que je donnerai tout pour aller le plus loin possible mais si ça va pas, ce sera à moi de dire stop parce que ça ne sert à rien d'insister si c'est pour prendre la place d'un autre.
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