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Evans a-t-il un avenir?

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/08/2009 à 08:30 GMT+2

Méconnaissable pendant le Tour de France, Cadel Evans est-il capable de rebondir? L'Australien veut le croire. A ce titre, la Vuelta, qui débute samedi à Rotterdam, apparait comme une échéance important pour la suite de sa carrière. Même s'il a surtout le Mondial en tête.

Ras-le-bol. Cadel Evans a fini le Tour de France lessivé. Physiquement, bien sûr. Comme tout le monde. Un peu plus que tout le monde, même, car l'Australien n'était pas au mieux. Mais c'est surtout sa tête qui a dit stop. Marre du Tour. Marre du vélo. Marre de son équipe. Marre de tout. Evans n'en pouvait plus de tout ça. Cinq semaines après le plus grand fiasco de sa carrière, le voilà prêt à prendre le départ de la Vuelta, un de ses trois objectifs de fin de saison avec le Championnat du monde et le Tour de Lombardie. Histoire de sauver ce qui peut l'être.
Passer à autre chose pour mieux oublier ce mois de juillet pourri. Arrivé à Monaco avec le statut de principal outsider derrière le grandissime favori Alberto Contador, Evans s'est peu à peu effondré, pour arriver à Paris à une improbable 30e place au classement général, résultat que même ses pires ennemis ne lui auraient pas souhaité. Loin du conflit de personnes Contador-Armstrong ou des envolées des frères Schleck, il a erré dans l'indifférence la plus totale, jusqu'à l'humiliation du Grand-Bornand, l'étape reine des Alpes, achevé dans le gruppetto. Grandeur et décadence. Deux jours plus tôt, il croyait pourtant être en mesure de limiter la casse. "Après l'étape de Verbier (NDLR: une semaine avant l'arrivée à Paris), raconte-t-il, j'étais 14e du général. Je venais de finir 7e de l'étape et j'espérais retrouver mon état normal. Mais ça a empiré. J'avais très mal à la gorge. J'avais beaucoup de mal à respirer en montagne. Je n'étais plus moi-même."
Deux semaines pour voir
Si ses problèmes respiratoires l'ont indéniablement handicapé, Evans avait toutefois probablement lâché pris bien avant la dernière semaine dans sa tête. Quatre jours seulement après le départ de Monaco, tout était plié pour lui. Au soir du contre-la-montre par équipes, avec trois minutes de retard sur l'armada Astana, dont Contador, il avait déjà perdu ses illusions. "C'est vrai, admet-il, ça a été dur à vivre. Ces deux dernières années, j'avais joué le Tour à une poignée de secondes. Là, d'un seul coup, j'ai réalisé qu'après la 4e étape, mon retarde se chiffrait déjà en minutes. J'ai pris un énorme coup derrière la tête." D'autant que la faiblesse de l'équipe Silence-Lotto ne l'autorisait pas à envisager des offensives d'envergure.
On touche là un point essentiel du mal être de Cadel Evans. Après le Tour 2008, face à la force collective de l'équipe CSC-Saxo Bank, l'Australien avait pris conscience de la nécessité d'être mieux entouré dans l'optique de l'édition 2009. Malheureusement pour lui, ses dirigeants ont joué de "malchance". Ils ont d'abord engagé Bernhard Kohl, le meilleur grimpeur de la Grande Boucle. Peu après, les raisons de l'explosion au plus haut niveau de l'Autrichien éclataient au grand jour: il était dopé à l'EPO CERA sur la Grande Boucle. Silence s'est alors tourné vers Thomas Dekker. Mais lui aussi s'est fait prendre par la patrouille, quelques jours seulement avant le départ de Monaco. Evans s'est retrouvé "à poil", avec une équipe indigne d'un prétendant au maillot jaune. On peut reprocher à Marc Sergeant, le manager de Silence-Lotto, un manque de clairvoyance dans ses options de recrutement, mais au sein de la formation belge, certaines voix s'élèvent, fort discrètement, pour souligner que l'ami Cadel n'est pas forcément le leader le plus emballant qui soit. Son incapacité à fédérer est soulignée. Il aurait aussi, dit-on, des vieux réflexes individualistes de son passé de vététiste.
Pour toutes ces raisons, dire que Cadel Evans ne se sent plus complètement à son aise chez Silence-Lotto relève de l'euphémisme. Sous contrat jusqu'en 2010, il est pourtant annoncé à droite à gauche. "J'aimerai rencontrer Marc Coucke (NDLR: le président d'OmegaPharma, propriétaire de Silence), pour qu'on discute. Mais ça ne s'est toujours pas fait", regrette-t-il. C'est donc dans cette atmosphère étrange, proche de la fin de cycle, qu'Evans se rend à Rotterdam. Il veut croire que la Vuelta peut lui rendre justice. Sur le papier, face à Valverde, aux frères Schleck et quelques autres, il fait office de favori. Lui-même se dit motivé, beaucoup plus qu'il ne l'aurait été si le Tour de France s'était déroulé comme il l'espérait. A l'origine, il voulait venir sur la Vuelta uniquement pour monter en puissance avant les Mondiaux, qui auront lieu tout près de chez lui (il réside à Stabio, petite localité suisse près de la frontière italienne, à quelques encablures de Mendrisio, théâtre du Mondial 2008). La donne a peut-être changé. "Dans l'optique des Mondiaux, ce ne serait peut-être pas bon de dépenser trop d'énergie la dernière semaine de la Vuelta. Mais j'ai envie de retrouver mon meilleur niveau. Nous verrons bien. J'attends de voir où j'en suis la deuxième semaine pour déterminer mes ambitions en Espagne." D'ici là, il sera peut-être redevenu lui-même.
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