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Tour d'Espagne : Deux ans après, la Vuelta s'offre une nouvelle bataille de rois

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 20/08/2016 à 04:33 GMT+2

VUELTA - En 2014, après leurs abandons sur le Tour de France, Alberto Contador et Chris Froome avaient retrouvé Nairo Quintana sur la Vuelta pour une bataille royale que le Colombien avait quitté sur chute. Les voilà de retour cette année avec des formes diverses mais surtout des adversaires bien plus sérieux. Tour d'horizon des principaux cadors de cette Tour d'Espagne 2016.

Chris Froome et Alberto Contador, La Farrapona, Vuelta 2014

Crédit: From Official Website

Ils visent la victoire finale, et rien d'autre

Chris Froome (Sky, 31 ans)
Vainqueur en juillet du Tour de France pour la troisième fois, médaillé de bronze sur le contre-la-montre des JO à Rio, le Britannique a d'ores et déjà réussi sa saison. Il aborde sans pression une Vuelta où il a souvent brillé (2e en 2011 et 2014, 4e en 2012) mais qu'il n'a jamais réussi à remporter. Pour la deuxième fois (après 2015), il tente donc de réussir le doublé Tour-Vuelta, exploit que seuls Anquetil (1963) et Hinault (1978) ont déjà réalisé. L'an dernier, il avait abandonné en Andorre, le jour même où Mikel Landa - qui, malade, ne sera finalement pas son coéquipier - s'était imposé. S'il tient le coup jusque-là, le chrono de 39km entre Xabia et Calp, l'avant-veille de l'arrivée, pourrait lui permettre de s'imposer.
Alberto Contador (Tinkoff, 33 ans)
Il avait quitté le Tour de France dès la 9e étape, meurtri par sa chute du début d'épreuve. Une image qui n'est pas sans rappeler celle qui l'avait vu se retirer en 2014, victime d'un trait de fracture au tibia. Deux mois plus tard, l'Espagnol s'imposait pour la troisième fois sur les routes de la Vuelta. Une performance que le Pistolero se verrait bien réussir de nouveau, pour ce qui pourrait être sa dernière participation au Tour d'Espagne. Le gagner une quatrième fois, un record, en quatre participations serait un véritable aboutissement. A l'image du champion qu'il est.
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Alberto Contador et Chris Froome s'observent lors de la 5e étape du Tour de France

Crédit: AFP

Nairo Quintana (Movistar, 26 ans)
Voilà trois ans que le Colombien fait partie des meilleurs mondiaux sur les courses par étapes. Pour autant, il ne compte encore qu'un seul Grand Tour, son Giro 2014. Souvent placé sur le Tour de France (2e en 2013 et 2015), le grimpeur de Tunja s'est - relativement - manqué en juillet (3e), victime d'allergies qui l'ont affaibli dans les Alpes. Il se doit une revanche à lui-même comme à son équipe, et compte sur ce Tour d'Espagne pour cela. Même s'il n'est jamais monté sur le podium de ce dernier, en trois participations.
Esteban Chaves (Orica-BikeExchange, 24 ans)
A 24 heures près, le compatriote de Quintana ferait presque office de favori de cette Vuelta tant le parcours lui correspond sur le papier. Avec un Grand Tour dans la poche, il aurait été l'homme à suivre. Mais, sur le dernier Giro, "Chavito" a cédé le dernier jour son maillot rose à Vincenzo Nibali, perdant même sa 2e place au bénéfice d'Alejandro Valverde. Mais ce premier podium sur une course de trois semaines, quelques mois après sa grande Vuelta 2015 (5e, deux étapes et leader pendant cinq jours) a libéré le Colombien. Au repos pendant le Tour de France, il s'est montré relativement en forme pour sa reprise aux JO (21e). Avec les nombreuses arrivées pour puncheur, il faudra se méfier du leader d'Orica-BikeExchange, d'autant qu'il pourra cette année compter sur une belle équipe pour l'entourer (Simon Yates, Simon Gerrans et Jack Haig notamment).
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Johan Esteban Chaves Rubio (ORICA GreenEDGE), sur la 6e étape du Tour d Espagne 2015

Crédit: Panoramic

Un podium leur irait très bien

Tejay Van Garderen (BMC, 28 ans)
En course pour un podium à une semaine de l'arrivée du Tour, Tejay Van Garderen a ensuite perdu pied (29e au final). Auteur pourtant d'un début de saison convaincant (5e en Catalogne, 6e en Suisse et 10e en Romandie), l'Américain s'aligne sur la Vuelta avec, comme l'an dernier, l'ambition d'enfin accrocher un podium sur une course de trois semaines. S'il n'a jamais réussi sur les routes espagnoles (35e en 2010, abandon en 2015), lui que les gros pourcentages n'avantagent pas du tout, le leader de la BMC veut se rattraper d'un Tour gâché. Et un podium sur la Vuelta serait le meilleur moyen d'y parvenir.
Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo, 29 ans)
Le Néerlandais est peut-être dans la meilleure saison de sa vie. En tout cas, dans la forme de sa vie. A un virage près du Col d'Agnel, Kruijswijk serait sans doute aujourd'hui détenteur du Giro 2016. Aérien dans les cols, serein et parfait tacticien, il avait impressionné tous les suiveurs en mai dernier. Il a, comme Chaves, peu couru depuis (29e de la Clasica San Sebastian, 39e aux JO) mais peut prétendre au podium s'il a les mêmes jambes qu'en mai. D'autant que, cette fois, il pourra compter sur un lieutenant de luxe en la personne de Robert Gesink (6e du tour 2015).
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Le maillot rose Steven Kruijswijk (Lotto-Jumbo) lors de la 16e étape du Giro, mardi 24 mai 2016

Crédit: AFP

Miguel Angel Lopez (Astana, 22 ans)
On l'avait véritablement découvert au Tour de San Luis en début de saison lorsqu'il avait battu Nairo Quintana sur l'ascension de Merlo. Il avait confirmé en remportant le Tour de Suisse devant Warren Barguil, Rui Costa ou encore Tejay van Garderen. S'il découvrira les courses de trois semaines, le vainqueur du Tour de l'Avenir 2014 semble apprendre très vite. Bien entouré (Scarponi, Cataldo ou encore Luis Leon Sanchez), la troisième pépite colombienne de cette Vuelta peut largement prétendre accrocher le podium, à condition de limiter la casse dans le chrono de Calp. Au pire, il fera tout péter le lendemain, la veille de l'arrivée, vers l'Alto d'Aitana. Après tout, Astana en a l'habitude.
Louis Meintjes (Lampre-Merida, 24 ans)
10e l'an dernier, 8e sur la Grande Boucle en juillet, lui aussi n'en finit plus de progresser. Le Sud-Africain a été l'un des meilleurs sur le Tour en dernière semaine, passant tout près d'un succès à Saint-Gervais Mont Blanc, avant de lutter pour le titre olympique à Rio (7e). Excellent grimpeur, il connait rarement un jour sans. Un sacré avantage qui peut lui permettre de remonter au classement en troisième semaine. Mais, malgré son passé (8e du chrono des Mondiaux espoirs 2014), il devra prendre de l'avance avant le chrono de Calp, sous peine de tout perdre sur les 39 km d'un contre-la-montre totalement plat. A l'image d'un Joaquim Rodriguez en 2010 et en 2015…
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Louis Meintjes (Lampre) lors de la 8e étape du Tour de France, le 9 juillet 2016

Crédit: Panoramic

On se demande ce qu'ils peuvent vraiment réaliser

Alejandro Valverde (Movistar, 36 ans)
Après le Giro et le Tour, voici la Vuelta pour l'Espagnol, qui n'en finit plus d'accumuler les jours de course cette saison (déjà 80 !). Il aura donc enchaîné cinq Grands Tours de suite, si on compte le Tour puis la Vuelta de l'an passé… Spécialiste de l'épreuve (vainqueur en 2009, 6 podiums, trois maillots verts et 9 étapes), le Murcien se lance ainsi dans une sacré aventure. La Movistar a déclaré que lui et Quintana seraient cette fois sur un pied d'égalité, contrairement au Tour. Mais quelles forces restera-t-il à l'Espagnol ? On l'a vu fatigué lors des JO… S'il en a la force, il ne faudra pas l'écarter de la course à un podium. Mais nul doute qu'il aura surtout en tête le défi Géminiani : terminer dans le top 10 des trois Grands Tours la même année. Une performance que seuls le Français (en 1955) et Gastone Nencini (en 1957) ont réalisé.
Warren Barguil (Giant-Alpecin, 24 ans)
Très bon en avril (9e de l'Amstel, 6e de Liège) et en juin (3e du tour de Suisse), le Français s'était présenté au départ du Tour avec des ambitions. Ambitions vite douchées, dès les Pyrénées, par un manque de foncier évident dû à sa chute à l'entraînement avec son équipe en février. A bout de force à Rio, très vite distancé, "Wawa" veut montrer autre chose sur la Vuelta, elle qui lui avait si bien réussie en 2013 (2 étapes) et en 2014 (8e du général). Avec peu d'enchaînements de grands cols mais de nombreuses arrivées en bosse, le Français se voit offrir beaucoup d'opportunités de victoires d'étapes. A moins qu'il ait récupéré pleinement. A 100%, Barguil est largement capable d'accrocher un top 5. Voire mieux.
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Warren Barguil during stage 13 of the Tour de France

Crédit: Eurosport

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