"Cavendish, le plus fort"

"Je ne pouvais pas me louper." Et il ne s'est pas loupé. Comme souvent. Mark Cavendish a une nouvelle fois écrasé la concurrence dans les rues de Fano. Sa compagne et sa fille avaient fait le déplacement pour l'occasion alors fatalement, le champion du monde ne pouvait pas passer à côté du bouquet : "C'est la première fois que Delilah Grace me voit courir et c'est aussi la première fois qu'elle monte avec moi sur le podium", a savouré le Britannique.

"Avez-vous remarqué qu'elle était habillée en rose ? Je suis très fier d'elle et je voudrais qu'elle le soit de moi." Elle peut l'être. Son père a signé son sixième succès de la saison, son neuvième dans le Giro (pour sa quatrième participation), son 32e au total dans un grand tour. "Comme je n'ai pas dormi après ma chute, je n'étais pas à cent pour cent, je me sentais fatigué. Mais je me suis dit, on verra bien", a expliqué le Manx Express. Même diminué, Cavendish a de la marge sur la concurrence.

Ce jeudi, seul son ancien coéquipier, Matthew Goss a pu se jeter dans sa roue. En vain. Cavendish est parti de très loin, sa puissance a fait le reste : "Les 100 derniers mètres ont été difficiles, ils m'ont paru très longs. Goss était tout près", a continué Cavendish. Mais comme souvent, les autres se contentent des accessits. "Que voulez-vous, Cavendish est bien le plus fort", a constaté l'Australien, amer. "Nous avons produit notre effort en même temps et il a terminé devant moi." En plus de sa supériorité naturelle, Cavendish peut compter sur une équipe qui a joué le coup à merveille ce jeudi.

Les maillots à dominante bleue ne sont apparues à l'avant du peloton qu'à l'approche des dix derniers kilomètres et Cav' est resté sereinement dans la roue de ses deux derniers coéquipiers, les Britanniques Peter Kennaugh et Geraint Thomas, qui ont procédé comme à la parade. "Nous sommes une grande équipe", a-t-il rappelé. Est-il imbattable ? "Si je le pensais, ça n'aurait pas de sens de tenter ma chance", a poursuivi Goss. Pourtant, sur ce Giro 2012, seule une chute a perturbé la domination de Cavendish et permis à l'Australien de s'offrir un mince halo de lumière. Mais que Goss soit prévenu, le Britannique ne veut pas s'arrêter là : "Nous en sommes à deux victoires dans ce Giro, j'aimerais en gagner une autre", a-t-il poursuivi. "Chaque Giro est différent. Mon objectif, je le répète, c'est de gagner." Autant dire que la razzia n'est sans doute pas terminée.