Le Cav se rebiffe

Il en fallait plus pour faire vaciller de son piédestal le maître du sprint mondial. La lourde chute de lundi n'y a rien fait. Ce jeudi, le champion du monde a remis les pendules à l'heure en remportant la cinquième étape du Tour d'Italie dans les rues de Fano. Parfaitement amené par toute son équipe, le Britannique a joué sur du velours même s'il a dû lancer son sprint de loin, à 300 mètres du but. Matthew Goss (GreenEdege) a bien cru pouvoir sauter Cavendish sur la ligne. C'était sans compter sur les jambes de feu du coureur de Sky. Daniele Bennati (RadioShack) a pris la troisième place alors qu'Arnaud Démare (FDJ) a dû se contenter de la 9e place. Le Lituanien Navardauksas (Garmin) reste en rose après une journée plutôt tranquille.

Les 209 kilomètres plats comme la main ne devaient accoucher d'aucune surprise. Et pourtant, si aucun favori à la victoire finale ne s'est fait piéger, l'accélération des Liquigas, relayés par Astana à 20 kilomètres du terme, a fait de gros dégâts parmi le large contingent de sprinters. L'équipe italienne et la formation kazakhe ont protégé Ivan Basso et Roman Kreuziger sur les routes étroites et sinueuses bordant l'Adriatique.

Echappés toute la journée, Olivier Kaisen (Lotto Belisol), Brian Bulgac (Lotto-Belisol), Pierpaolo de Negri (Farnese Vini-Selle Italia) et Alessandro de Marchi (Androni-Giocatelli) sont rentrés dans le rang plus tôt que prévu. Alors que Tyler Farrar (Garmin), qui aurait pu revêtir le maillot rose ce jeudi, Thor Hushovd (BMC) ou encore Theo Bos (Rabobank) ont tous craqué, terminant à plus d'une minute. Si Arnaud Démare (FDJ) a parfaitement résisté aux accélérations successives des équipes de leaders, la FDJ n'a pas su mener son sprinter dans les meilleures conditions. Démare a produit son effort trop tard, à 300 mètres de la ligne.

Cavendish était déjà trop loin. Le Britannique continue d'affoler les compteurs en remportant sa neuvième victoire sur les routes italiennes. Désormais cinquième au général à 14 secondes du leader lituanien, il peut résolument espérer enfiler le maillot rose à force d'accumuler les bonifications. La sixième étape, certes plus vallonnée, pourrait une nouvelle fois couronner les sprinters. Et comme Cavendish, sauf incident de parcours, semble intouchable, le Britannique pourrait bien troquer l'arc-en-ciel contre la tunique de leader.