Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Après une semaine folle, le nom du vainqueur du Giro est encore loin d'être écrit

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/05/2015 à 16:17 GMT+2

TOUR D'ITALIE 2015 - La première semaine du Tour d’Italie 2015 a été riche en scénarios haletants. La chute de Contador à Castiglione della Pescaia, celle de Pozzovivo vers Sestri Levante, on est passé par tous les sentiments. Si les contours du Giro semblent dessinés, il est aujourd’hui impossible de dire avec certitude ce qu’il a encore à proposer en son coeur

Alberto Contador Giro 2015

Crédit: AFP

Plus d'infos sur Outsider-mag.fr
Qui va gagner le Tour d’Italie 2015? A quel endroit la course va t-elle se décanter? Le podium est-il déjà défini? Voici trois questions parmi les innombrables qui peuvent se poser à l’issue de la première partie de la course. Commençons déjà par les certitudes. La première concerne Alberto Contador, le grand favori de cette édition. Sa chute lors de la sixième étape a été le temps fort de la semaine. La première question était de savoir s’il allait abandonner. On a compris le lendemain que le Pistolero souffrait mais pas au point de dire adieu à son objectif de doublé Giro/Tour de France. Certains ont parlé de bluff…
La gravité de sa chute a sûrement été exagérée mais le Madrilène a quand même montré des rictus de douleur et il n’est pas du genre à se cacher derrière ce genre de faux semblants. On peut affirmer qu’il va mieux et que l’on verra un Contador à 100% quand l’explication finale arrivera.
Deuxième certitude, l’équipe Astana possède une force collective rarement vue par le passé. Elle rappelle celle de la Sky lors du Tour de France 2012, où à une autre époque celle de l’US Postal de Lance Armstrong. Déjà costauds lors du contre-la-montre par équipe, le premier jour, la formation de Fabio Aru a envoyé un signal fort en direction de la Spezia, lors de la 4ème étape. C’est dans le Passo del Termine que l’équipe kazakhe a estomaqué son monde. En l’espace de quelques hectomètres, elle a fait exploser le peloton.
Au sommet, il restait six Astana, sans compter Zeits et Cataldo dans l’échappée. Derrière eux…une vingtaine de rescapés et à l’arrivée des écarts considérables et un grand perdant, Ilnur Zakarin, pourtant capable de lâcher Quintana, Froome, Nibali ou encore de rivaliser avec Tony Martin dans le dernier contre la montre, une semaine plus tôt au Tour de Romandie. Derrière Aru, Cataldo mais surtout un Landa dans la forme de sa vie sont positionnés au classement général et si Astana joue bien le coup, son collectif peut lui faire gagner le Giro.
picture

Chris Froome

Crédit: AFP

Mais cette force peut également devenir une faiblesse. Aru est le leader désigné dans la formation, mais Landa semble avoir envie de jouer sa carte personnelle. Il a déjà empêché Aru de prendre le maillot rose de leader à Campitello Matese, en terminant deuxième et en prenant les bonifications qui auraient pu permettre au Sarde de prendre la tête du général. Le lendemain vers San Giorgio del Sannio, il ne semblait pas avoir trop envie de se sacrifier pour creuser l’écart sur le groupe Uran. Si Aru a un coup de moins bien en dernière semaine, que fera Landa? Astana est forte mais sa stratégie avec le coureur basque laisse perplexe.

Les fausses certitudes

Lors de cette première semaine rendue difficile par les circonstances de course, il est facile de tirer des conclusions hâtives. La première consiste à penser que le podium du Giro est déjà joué. Aru, Contador et Porte sont au rendez-vous et personne ne semble capable de rivaliser pour le moment, si ce n’est Landa qui devient au fil des jours un prétendant au top 3, même s’il devrait prendre un immense éclat lors du contre-la-montre.
Cette 14ème étape, qui se fera donc en solitaire, devrait changer pas mal de choses au classement général et ouvrir la porte sur une 3ème semaine complètement folle. Aru et Contador sur un parcours comme celui-là vont avoir un déficit de puissance face à Richie Porte (on y reviendra plus tard), mais aussi face à Rigoberto Uran. Ce dernier ne pointe qu’à 2’10 de Contador. Il pourra samedi se repositionner, avant la dernière semaine, dans la course au podium.
picture

Rigoberto Uran, Tour d'Italie 2014, Valdengo

Crédit: AFP

Tout le monde retient qu’il n’a pas été en mesure de suivre Aru, Contador et Porte dans les difficultés qui demandent du punch. En revanche, il a répondu présent dans la seule arrivée au sommet, à Campitello Matese. Là où ses adversaires directs se sont dévoilés à chaque fois que la route le permettait, Uran, gêné par des problèmes de nez, a couru à l’économie. Gagner sera difficile mais le Colombien est un abonné au podium et sa régularité peut le récompenser à Milan.
Autre point intéressant en vue du contre la montre, les positions de Cataldo et Kreuziger respectivement co-équipiers de Aru et Contador. Les deux sont à l’aise dans l’exercice solitaire et sont à moins de deux minutes au classement général. S’ils réussissent un bon contre la montre, ils pourraient jouer les trouble-fêtes en troisième semaine, en se lançant dans des offensives lointaines notamment.

Que peut-on attendre de la deuxième semaine ?

Jusqu’à l’exercice solitaire de samedi, le Giro proposera deux étapes réservées aux sprinteurs et deux étapes vallonnées, mercredi et jeudi. Deux scénarios sont possibles. Le premier, que les leaders aient besoin de souffler et qu’on l’assiste à un marquage entre eux jusqu’à cette étape chronométrée qui fait peur aux non-spécialistes. Cette possibilité est celle espérée par Richie Porte et Rigoberto Uran, qui sont les mieux armés pour reprendre du temps lors du contre-la-montre.
Pour l’instant celui qui se régale du scénario de la course, c’est l’Australien de la Sky. Il pointe à 22 secondes, son équipe monte en puissance et n’a pas sorti une oreille en première semaine. Si les leaders se neutralisent, que la deuxième semaine a été « tranquille », Porte peut attaquer les Dolomites et les Alpes avec un bon matelas.
Autre scénario, Aru et Contador veulent reprendre du temps à Porte et Uran avant le CLM. Ils doivent alors continuer à attaquer dès que le terrain sera propice, notamment mercredi, vers Vicenza. D’autant que le coureur australien ne possède pas de grosses références sur trois semaines et a toujours connu une journée catastrophe lors des grands tours ces dernières années.
picture

Alberto Contador (Tinkoff - Saxo) a sorti la machine de chrono pour la première étape de repos du Giro

Crédit: AFP

User Porte, est une option qui s’offre à Contador et Aru. On sait que la fraîcheur et la récupération sont deux points essentiels lors d’un contre la montre en fin de grand tour. Les coureurs peu à l’aise dans l’exercice solitaire sont capables de concéder moins de temps sur des purs spécialistes quand la course a été difficile. Aru et Contador sont arrivés frais sur ce Giro, ils ont peu couru, ils n’ont pas été brillants depuis le début de saison. Porte est au top depuis le mois de mars, ne va t-il pas le payer dans cette troisième semaine qui lui a toujours fait mal par le passé? On ne peut le garantir.
Pour ce qui est d’Aru, il est fort et il le montre…Peut-être un peu trop. Il attaque dès qu’il le peut. Deux raisons sont plausibles pour expliquer cela. Premièrement, cette volonté de porter à tout prix le maillot rose est-elle un aveu de faiblesse? S’il se sentait si fort et capable de gagner le Giro, il ne chercherait pas à porter le plus vite possible ce maillot rose et attendrait la dernière semaine qui lui correspond beaucoup plus.
Deuxième possibilité, plus poussée mais tout à fait imaginable, Aru veut prendre le maillot rose en vue du chrono. Le coureur en rose au matin de cette étape aura la chance de s’appuyer sur les temps intermédiaires des coureurs derrière lui au classement général. Ce qui pourrait expliquer également pourquoi Contador ne veut pas lâcher le Maglia Rosa à Aru.
Contador n’a posé qu’une seule vraie attaque, c’était en direction d’Abetone et Aru et Porte ont eu quelques difficultés pour recoller à sa roue. Puis il y a eu cette chute sur l’épaule. Lors des étapes suivantes, il n’a fait que contrôler les offensives de Aru.
Son équipe n’a pas l’air transcendante, lui non plus. Mais on parle d’Alberto Contador, il a l’expérience que ses deux rivaux n’ont pas. Il a gagné plusieurs grands tours, ses rivaux aucun. Il reste le favori numéro 1 et il y a fort à parier qu’au lendemain du contre la montre, il cherchera à assommer la course en direction de Madonna di Campiglio.
Romain Puissieux
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité