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Une journée chez Agritubel

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/07/2008 à 20:15 GMT+2

Après la 8e étape, nous avons eu de nouveau la chance de suivre la 13e étape du Tour, vendredi, dans une voiture de l'équipe Agritubel. En compagnie de Denis Leproux, l'un des deux directeurs sportifs de la formation française, nous avons vécu cette journ

Les choses qui se répètent plaisent, dit le dicton latin. Samedi dernier, nous avions eu la chance de suivre la 8e étape en compagnie d'Emmanuel Hubert, l'un des deux directeurs sportifs de la formation Agritubel. Ce vendredi, l'occasion s'est de nouveau présentée à nous et c'est, cette fois-ci, dans le véhicule de l'ancien cycliste professionnel, Denis Leproux, que nous avons suivi la 13e étape. Au départ, c'est dans la voiture de "Manu" Hubert que le voyage de 182 km entre Narbonne et Nîmes doit se faire, mais en ce 18 juillet, le "D.S" nous indique poliment qu'il ne souhaite personne à ses côtés ce vendredi…
Visiblement, le briefing d'avant course s'est voulu audacieux. Sans nous dévoiler la future tactique adoptée, Denis Leproux, chez Agritubel depuis 2005, nous indique quand même que "Geoffroy Lequatre connaît bien la région pour y avoir habité quelques années" . Un coup doit partir chez les Blanc et Vert dès le départ. Une attaque qui ne viendra finalement jamais. La faute au Français Florent Brard (Cofidis) et au Néerlandais Niki Terpstra (Milram), partis dès le premier kilomètre à 13h10. Trop loin au général, les deux hommes ne sont pas dangereux alors le peloton les laisse filer. Ce qui a le don d'énerver le directeur sportif originaire de Sablé dans la Sarthe : "On a raté la bonne. C'est vraiment dommage."
"Il faut arrêter de se foutre de nous"
Une heure après le départ, le duo de tête possède déjà 8 minutes d'avance. Prévue à l'avant en cas d'échappée de l'un des leurs, la voiture n°2 d'Agritubel (Leproux et Hubert alternent chaque jour) ne verra jamais la tête de la course. Alors dans ces cas-là, quand tout est cadenassé, on s'amuse avec le voisin. A Maureilhan, Didier Rous, son homologue chez Bouygues Telecom, s'amuse à titiller l'arrière du véhicule Agritubel avec l'avant du sien. "Il aura droit à sa "poussette" avant la fin du Tour", avertit Leproux dont le sourire franc fait plaisir à être entendu. A 14h15, la configuration de la course n'a pas évolué.
Derrière, la voiture Columbia s'arrête au niveau de celle de la Silence-Lotto, à Thézan-les-Béziers. "Ils sont en train de préparer la poursuite. Si les deux roulent, ça permet à Evans de garder son maillot jaune et ça prépare le terrain pour Cavendish pour un sprint", prévoit notre conducteur. L'arrivée lui donnera raison. Aux alentours de 14h50, nous apprenons à Denis Leproux que Leonardo Piepoli a été renvoyé par la Saunier Duval. Une nouvelle accueillie avec satisfaction : "C'est une bonne chose. C'est ça qui fait avancer le cyclisme. Il faut arrêter de se foutre de nous".
Après deux heures de course, la moyenne des kilomètres avalés (39,6) indique que le peloton prend son temps et n'est pas pressé de rallier la "Ville au crocodile". Il n'a jamais fait aussi chaud depuis le début du Tour (entre 30 et 33°C tout au long de l'étape). Ceci explique sûrement cela. Reconnaissant, Denis Leproux se réjouit de voir autant de monde le long des routes de l'Aude, de l'Hérault puis du Gard : "On ne le dit pas assez, mais en moyenne, un spectateur fait 80 km pour venir voir une étape du Tour. Les gens s'en foutent qu'on aille à 35, 40 ou 45 km/h, ce qu'ils veulent c'est du spectacle, la magie que peut dégager le Tour".
Feillu balance Casper
A l'avant du peloton, la Française des Jeux et Columbia collaborent pour combler le fossé entre le peloton et les échappés : "Sébastien Chavanel fait 2e hier (jeudi à Narbonne). Il doit être bien". A 15h45, à Puechabon, les deux "D.S." se portent à même hauteur. Emmanuel Hubert fait remarquer à Rudy, l'un des deux mécanos de l'équipe, qu'un vélo n'est pas correctement fixé sur le toit de la voiture. Dix minutes plus tard, Leproux joint par téléphone Frédéric Mainguenaud, le troisième directeur sportif, qui n'est pas présent sur le Tour pour évoquer les convocations des prochaines courses du mois d'août.
Un grésillement remplit l'habitacle de la voiture, Emmanuel Hubert se plaint : "L'un de vous a oublié d'éteindre son oreillette !" . Aucun de ses neuf coureurs ne bronche. Au bout de 10 secondes, le bourdonnement s'arrête. Le "coupable" est "balancé" par Romain Feillu, dit la "Feuille" : "C'était Jimmy (Casper) !". A la radio, alors que Juan Antonio Flecha (Rabobank) et Stéphane Augé (Cofidis), qui "protège l'échappée de Brard", ont pris la poudre d'escampette, Emmanuel Hubert demande à deux ou trois de ses hommes de se porter en tête du peloton : "Jimmy a de bonnes jambes. Ayez confiance en lui. Il faut y aller". Denis Leproux estime lui que "si la Columbia se sent si forte, c'est à elle de rouler en fin d'étape" . Nîmes s'approche à grands pas. Flecha, Augé et Brard ont été repris. Seul Terpstra résiste encore.
Un problème d'antenne nous empêche de suivre la fin de l'étape sur la télévision dans la voiture. Denis Leproux s'énerve sur sa télécommande. A deux km de l'avenue Jean Jaurès, boulevard de 1 100m accueillant l'arrivée, Terpstra est avalé par le peloton mené par la Columbia. Pour la quatrième fois, Mark Cavendish s'impose. "Il est imbattable lui, ce n'est pas possible", peste avec admiration Leproux. Robbie McEwen est deuxième, juste devant … Romain Feillu. "La Feuille fait 3e ? Super ! On est récompensé car on a roulé en fin d'étape. Une 3e place, c'est bien pour une équipe comme nous". Déjà troisième de la 3e étape, Feillu récidive pour le plus grand bonheur de ses deux directeurs sportifs. Bis repetita placent, n'est-ce pas ?
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