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Astana, et maintenant?

Eurosport
ParEurosport

Publié 11/07/2009 à 11:30 GMT+2

Toujours impressionnante, l'équipe Astana a plus que jamais la main sur la course. Mais en interne, la hiérarchie n'est pas près d'être clarifiée. Et si Alberto Contador est repassé devant Lance Armstrong au général, c'est au prix d'une attaque... qui n'était absolument pas planifiée.

"Je pense que les autres vont attaquer. Nous sommes dans une position où nous pouvons nous permettre d'attendre." Aie. L'analyse de Lance Armstrong date de jeudi soir, veille de l'arrivée à Arcalis. Le commentaire du Texan était frappé du sceau du bon sens. On s'attendait effectivement à voir l'équipe Astana attaquée de toutes parts en Andorre. Il n'en a rien été. Finalement, la seule véritable offensive du jour a été menée par un membre de la formation kazakhe, en l'occurrence Alberto Contador, parti à moins de deux kilomètres du sommet pour grappiller une vingtaine de secondes sur le groupe des favoris.
La mini-offensive du Castillan n'est pas de nature à changer la face du Tour. De façon symbolique, elle lui a simplement permis de repasser devant Armstrong au classement général. Pour deux minuscules secondes. Alors, chagriné le septuple vainqueur du Tour? Non. Un peu chafouin, tout au plus, de voir que Contador a abattu sa carte... contrairement à ce qui était prévu. "Personne n'avait d'instruction pour attaquer", assure Johan Bruyneel, le manager d'Astana. Armstrong ne dit pas autre chose. "Non, ce n'était pas vraiment prévu dans la tactique établie le matin. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il suivre la tactique. Je ne peux donc pas dire que je suis surpris...", lance l'Américain en tançant gentiment son coéquipier espagnol.
Armstrong en équipier modèle
Pour un peu, Contador aurait vraiment pu contrarier son équipe, laquelle ne souhaitait surtout pas récupérer le maillot jaune. Or il n'a manqué que six secondes pour que Contador ne soit devant Rinaldo Nocentini au classement général à l'arrivée. "Six secondes? Ce n'est pas beaucoup. J'espérais un peu plus" , jure Bruyneel. "Espérons que l'équipe AG2R va faire honneur à son maillot en le défendant dans les prochains jours", ajoute le Belge, qui a pourtant fait rouler son équipe toute la journée et non pas uniquement dans l'ascension finale. "Manifestement, ils voulaient le maillot", a d'ailleurs estimé à l'issue de l'étape Jens Voigt, le vétéran allemand de Saxo Bank, à qui on ne la fait plus. Quelque chose nous dit en tout cas qu'Alberto Contador, lui, n'aurait pas été dérangé par cette précoce prise de pouvoir. Une fois en jaune, le vainqueur 2007 jouira d'une légitimité et d'une autorité dont il a grand besoin dans son équipe. Astana ne voulait pas du maillot? Contador, c'est moins sûr...
Quoi qu'il en soit, en démarrant dans le final contre les instructions de son patron, il a sans doute vu juste. Il n'y a pas de petit profit. Sa petite accélération lui a permis de faire coup double. D'une part, il a effacé son passif vis-à-vis d'Armstrong. De l'autre, il a pu constater que personne n'était en mesure de le suivre, qu'il s'agisse de Carlos Sastre, de Cadel Evans ou des frères Schleck. "J'ai vu le visage de mes rivaux directs dans le groupe de tête, raconte le Madrilène, spécialement d'Evans et Andy Schleck, et j'ai pensé qu'ils n'étaient pas très bien, et que c'était pour ça qu'ils n'emballaient pas la course. Moi, je me sentais bien et je les ai testés. Quand je me suis retourné, j'ai vu qu'ils ne suivaient pas, c'est pour ça que j'ai cherché à leur prendre un peu de temps."
Derrière, Lance Armstrong n'a eu d'autres choix que de jouer l'équipier modèle en restant collé aux basques des autres ténors. Lui la joue donc collectif, contrairement à d'autres. "L'équipe est très forte et l'équipe ne sera jamais un problème dans ce Tour. Quand vous avez un équipier devant, comme j'ai toujours dit, tout ce que vous avez à faire c'est de rester dans les roues des autres coureurs. Je le dois à mon équipe", estime-t-il. Une phrase que l'on n'aurait jamais cru entendre dans la bouche de celui qui fut, des années durant chez US Postal puis Discovery Channel, un leader unique et absolu. Ce temps est révolu. Armstrong le sait bien. Pas parce qu'il a bientôt 38 ans, mais parce que Contador est là. Mais malgré ses trois années d'absence sur le Tour, L.A. reste foutrement compétitif. Plus encore qu'on ne l'imaginait. Beaucoup restent persuadés qu'il n'a aucune chance de gagner ce Tour de France. C'est probable, mais il est impossible d'en être certain au tiers de la course. S'il n'a plus la mainmise sur le Tour comme au temps de son règne absolu, il en est toujours un acteur central. Pour l'heure, son bilan est presque parfait. Et si l'évidence désigne Contador, ce dernier a grand intérêt à rester sur ses gardes...
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