"Je suis son domestique"

Lance ARMSTRONG: Les Saxo Bank ont imprimé un tempo très rapide dès le pied de la montée. Tout le monde a été pris par surprise. Le ménage a été fait rapidement. J'ai essayé de répondre aux attaques, mais quand Alberto est parti... Je veux dire, il a montré qu'il était le meilleur grimpeur et le meilleur coureur de ce Tour. Chapeau. Quand tout le monde est à la limite et que vous pouvez encore accélérer, c'est que vous êtes au-dessus des autres. J'ai connu ça. C'est comme ça que vous gagnez le Tour. Je suis fier de lui.

L.A. : Nous n'avions pas encore eu d'étape comme ça avec un final aussi intense. C'était aussi dur que ce à quoi je m'attendais. Comme je l'avais dit le matin au départ de l'étape, j'avais des doutes. Je n'ai pas connu ça depuis quatre ans, alors je n'étais pas sûr de ce que je pouvais donner. J'ai souffert, incontestablement. J'étais à la limite. Manifestement, je n'ai plus l'accélération et la vitesse d'Alberto. C'est la vie. Après, une fois lâché, il fallait juste trouver le bon rythme pour limiter les dégâts.

L.A. : On va dire que c'était moyen. J'étais O.K., mais je n'avais pas des jambes de feu non plus. J'ai tout donné, mais je n'étais pas le meilleur. Aujourd'hui, je me donnerais un B- !

L.A. : Il reste trois étapes de montagne très difficiles et un contre-la-montre, alors le classement général va encore bouger. Mais je n'ai pas la victoire à l'esprit aujourd'hui pour être honnête. Encore une fois, Alberto vient de prouver qu'il était le plus fort. Il a toutes les cartes en main pour gagner le Tour. La réalité s'impose à moi. Je ne peux pas dire que je suis dévasté par cette nouvelle. J'ai gagné sept fois, ça me va.

L.A. : Bien sûr. Nous sommes dans une position rêvée. Si nous courrons intelligemment, nous pouvons avoir trois coureurs dans les cinq premiers à Paris et probablement le vainqueur dans notre équipe. Ce serait très spécial. Nous avons vraiment une grande équipe. Il y a eu beaucoup de bruit dans les médias autour d'Alberto et moi, mais à la fin de la journée, nous sommes tous autour de la table en tant qu'équipiers. Je suis très détendu par rapport à tout ça.

L.A. : Oui, sans doute.

L.A. : Non. Quand quelqu'un démontre qu'il est le meilleur, on ne peut pas le nier, ce serait malhonnête. Alberto a fait une course magnifique. Je crois que j'ai été clair. Alberto est le meilleur coureur de ce Tour et je suis son domestique à présent. C'est un sport d'équipe. Vu la situation, ni Andreas (NDLR: Kloeden) ni moi ne pouvons nous permettre de penser à nous. Nous devons penser à l'équipe désormais. Il est temps pour moi de mettre mes ambitions de côté.

L.A. : Quatre ans, c'est long et je suis un des plus vieux ici. Je sais que certaines personnes pensaient que je pourrais courir et dominer comme en 2004 et 2005, mais ce n'est pas réaliste, tout simplement. Si je reviens l'an prochain, avec une saison complète de compétition derrière moi, ce sera peut-être différent. Mais aujourd'hui, ce n'est pas possible. Alors, je vais me contenter d'être un bon équipier. Ma priorité, c'est que l'équipe gagne le Tour.