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"Andy est un grand garçon"
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Publié 17/07/2010 à 20:08 GMT+2
Johnny Schleck réfute l'idée selon laquelle l'abandon de Frank aurait permis à Andy de s'émanciper sur ce Tour. Le maillot jaune sait ce qu'il veut. Le papa qu'il est s'avoue stressé. Le coureur qu'il a été conseille à sno fils cadet d'attendre le bon moment pour attaquer dans les Pyrénées.
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Crédit: Eurosport
Nous voilà dans les Pyrénées. Tout est réuni pour un duel au sommet entre Contador et votre fils, Andy...
Johnny SCHLECK: Vous parlez de deux favoris pour le maillot jaune. Moi j'en vois plutôt huit ou neuf capables de gagner le Tour. Tous ceux qui sont à 5-6 minutes n'ont pas encore perdu le Tour.
Bien sûr, mais vous savez bien qu'à la régulière, dans la montagne, ce Tour va se jouer entre eux deux...
J.S. : Mais regardez par exemple l'étape de Mende. Quand un coup avec Vino, Kloeden ou Hesjedal part devant, si ça ne roule pas à bloc derrière, ça peut prendre des dimensions très dangereuses. On a déjà vu ça par le passé. On ne sait jamais.
Si Andy veut gagner le Tour, il va devoir attaquer, prendre des risques. Pensez-vous qu'il va harceler Contador?
J.S. : Je ne pense pas qu'il doit essayer d'attaquer pour attaquer. Quand on attaque, on se met vite dans le rouge. On l'a bien vu dans la Madeleine. Andy a démarré trois ou quatre fois et il n'a pas lâché Alberto. Ca dépendra beaucoup des circonstances. Ce sera une question d'opportunités. S'il a l'occasion de le distancer, il le fera, car il veut vraiment remporter ce Tour.
Selon vous, il doit se montrer plus parcimonieux et attendre la bonne occasion plutôt que d'opérer comme dans la Madeleine?
J.S. : Oui, parce qu'on ne sait pas après comment ça peut se goupiller. Alberto, il a deux ou trois mecs dans l'équipe qui sont très costauds. Regardez ce qu'a fait Vinokourov ces deux derniers jours. Si Andy se retrouve avec 20 ou 30 secondes d'avance après une attaque, Alberto peut faire rouler deux ou trois coéquipiers pour rouler et boucher le tour. Et après, Andy serait cuit. A mon avis, il doit jouer la gagne dans les arrivées au sommet, pas avant, sinon ce n'est pas possible.
Sur les quatre étapes des Pyrénées, lesquelles seront décisives?
J.S. : Celles de dimanche à Ax et celle du Tourmalet. Parce que ce sont des arrivées au sommet. Pour moi, il n'y a que là qu'on peut faire de vraies différences.
Est-il quand même possible de voir dimanche une offensive dans le Port de Pailhères, qui précède l'ascension finale vers Ax 3 Domaines?
J.S. : Ca se peut. On va voir comment la course se déroule. Si Andy est bien, peut-être qu'il tentera quelque chose. Mais une fois encore, si Andy se retrouve tout seul avec Contador, ça va. Mais si Alberto amène avec lui un ou deux équipiers, ce ne sera pas possible pour Andy de continuer.
Andy semble avoir changé cette année. Il parait plus dans sa bulle, plus focalisé sur son objectif...
J.S. : Non, je ne crois pas. Il est toujours comme ça. Andy, c'est un mec, quand il a quelque chose dans la tête, il va jusqu'au bout. Moi, j'essaie juste de le calmer. Je lui dis, tout ce qui arrive maintenant, c'est du bonus.
Est-ce difficile pour le père que vous êtes de suivre ce Tour. Etes-vous stressé?
J.S. : Bien sûr que je suis stressé. Surtout avec toutes les chutes que j'ai pu voir. Je pense beaucoup à son frère, Frank. Je serai plus tranquille s'il était là.
D'un autre côté, l'abandon de Frank a peut-être permis à Andy de s'émanciper...
J.S. : Ça, je ne crois pas. Il serait le même si Frank était là. Andy se connait très bien. Il sait ce qu'il a à faire. C'est un grand garçon.
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