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Cancellara à l'heure

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/07/2010 à 20:12 GMT+2

Soupçonné de dopage mécanique avant le départ du Tour de France, le Suisse Fabian Cancellara a su faire taire ses détracteurs en s'imposant à deux reprises sur le Tour de France. Déjà lauréat du prologue, Spartacus a remis le couvert dans le Médoc en survolant l'ultime chrono de l'épreuve.

2010 Tour de France Fabian Cancellara

Crédit: AFP

Voilà maintenant deux semaines que Fabian Cancellara avait déserté les colonnes des journaux. Paré de jaune pendant une bonne partie de la première semaine de course, l'Helvète avait ensuite transmis le flambeau aux postulants à la victoire finale et s'était débarrassé de la sorte de la pression qui le poursuivait depuis le printemps. Au cœur de la fameuse polémique du vélo électrique que certains le soupçonnaient d'avoir utilisé lors de ses démonstrations sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, le champion olympique du contre-la-montre avait mal vécu cette période où ses performances étaient chaque jour remises en question. "C'est frustrant, c'est décevant. On m'a manqué de respect mais maintenant, c'est derrière moi", nous avait-il déclaré juste avant le départ du Tour. Son large succès inaugural dans les rues de Rotterdam avait montré qu'il n'était pas homme à se laisser déstabiliser si facilement, sa victoire à Pauillac, la première dans un long contre-la-montre de troisième semaine (il s'était classé 2e à Saint-Amand-Montrond en 2008 et à Annecy en 2009), a confirmé qu'il répond désormais systématiquement présent quand vient l'heure de l'épreuve de vérité.
Entre son entrée en matière en fanfare et cette conclusion victorieuse sur les bords de l'estuaire de la Gironde, Fabian Cancellara n'a pourtant pas disparu de la circulation. Le Suisse, qui dispose de l'un des plus beaux palmarès du peloton actuel, s'est en effet mué en équipier modèle pour son jeune leader Andy Schleck. Jeudi, il était encore à bloc au pied du Tourmalet pour opérer la sélection, durcir la course et préparer l'offensive du Luxembourgeois. Malgré ce travail de forçat sur un terrain sur lequel il est apparu moins à l'aise que lors des deux précédentes éditions, Spartacus a su conserver suffisamment de fraicheur pour faire parler ses qualités de pur rouleur sur les 52 kilomètres qui séparent Bordeaux de Pauillac. "Je suis fier de ma performance. Je suis vraiment content parce qu'après trois semaines et tout le travail accompli, faire encore un bon chrono comme ça, c'est toujours bien en fin de Tour", a-t-il déclaré une fois son succès assuré.
"Une heure à bloc"
Il faut dire que Fabian Cancellara était très motivé par ce dernier chrono qu'il n'a toutefois pas pu reconnaître du fait de son départ matinal (11h21). Evidemment parce que l'exercice solitaire dont il est champion olympique et triple champion du monde le transcende systématiquement mais également parce qu'il avait beaucoup à perdre personnellement en cas de défaite. Avant le Tour, le protégé de Bjarne Riis nous avait en effet confié qu'il avait parié une caisse de grand cru, avec plusieurs de ses amis, qu'il s'imposerait à Pauillac. Lauréat dans le Médoc, il n'aura pas à sortir le chéquier pour abonder sa cave de vins prestigieux dont il confesse être un grand amateur. "Ce soir, on va boire une grande et bonne bouteille de vin", déclarait-il, hilare, à sa descente du podium à qui voulait l'entendre.
S'il a réussi à creuser des écarts faramineux sur ce chrono où le vent défavorable qui s'est levé en milieu d'après-midi s'est chargé d'éliminer plusieurs de ses adversaires, un homme lui a néanmoins résisté. Parti comme un boulet de canon, l'Allemand Tony Martin, déjà 2e du prologue néerlandais, comptait en effet 9 secondes d'avance sur Spartacus au premier point de chronométrage intermédiaire. Alerté par cet affront, le double vainqueur de Paris-Roubaix a ensuite enclenché la surmultipliée pour finalement repousser Martin à 17 secondes à l'arrivée. "Pour moi c'était important de trouver le rythme sans stress. Après, j'ai fait ma course pendant une heure à bloc", explique-t-il Cancellara pour justifier son départ relativement prudent. Avec quatre victoires d'étape, dont deux pour Spartacus, une deuxième place au général décevante mais porteuse de promesses, le clan Saxo Bank peut avoir le sourire à la veille de l'arrivée aux Champs-Élysées. Le Médoc qui sera dégusté à table ce soir n'en aura sans doute que plus de goût.
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