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Casar à la perfection

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/07/2010 à 20:36 GMT+2

Coureur combatif et intelligent, Sandy Casar est pourtant souvent raillé pour ses difficultés à faire mouche. Entre Morzine et Saint-Jean-de-Maurienne, ce fidèle de Marc Madiot a su courir avec la justesse nécessaire pour aller décrocher un succès de prestige au terme d'une étape passionnante.

2010 Tour de France Casar Etape 9 Corentin

Crédit: AFP

Il avait fallu trois deuxièmes places pour que Sandy Casar réussisse à s'imposer une première fois sur les routes de la Grande Boucle. C'était à Angoulême, il y a trois ans déjà. Il en a fallu trois autres pour qu'il aille chercher son deuxième bouquet. Il a certes bien remporté l'an dernier sur tapis vert l'étape de Bourg-Saint-Maurice après le déclassement pour dopage du Basque Mikel Astarloza mais, de son propre aveu, ce succès a posteriori n'a pas la saveur d'une vraie victoire "parce que je ne suis pas monté sur le podium."
S'il ne gagne pas souvent, le Francilien a pourtant su se muer en tueur à l'arrivée à Saint-Jean-de-Maurienne. Rien ni personne ne pouvait l'arrêter dans la cité savoyarde. Il l'avait décidé. "Je ne voulais pas perdre. Je n'avais qu'une seule idée en tête: la victoire", expliquait-il après la cérémonie protocolaire avec une assurance qu'on ne lui connaissait pas. "Pendant les trente derniers kilomètres, je n'ai pensé qu'à la ligne d'arrivée. Le final était un peu stressant. On ne se relayait pas bien et tout le monde jouait l'intox mais je la voulais tellement qu'elle ne pouvait pas m'échapper", affirme-t-il, soulagé d'avoir vaincu le signe indien face au véloce Damiano Cunego et à l'opportuniste Luis Leon Sanchez qui l'avait battu l'an dernier à l'arrivée à Saint-Girons.
La course parfaite
Déçu de ne plus être dans le coup pour le général qu'il avait décidé de viser cette année en accord avec son manager Marc Madiot, celui qui avait montré de belles aptitudes pour les courses à étapes en prenant la 2e place de Paris-Nice en 2002 et en se classant 6e du Tour d'Italie 2006 a réussi à se remobiliser après ses désillusions jurassiennes et haute-savoyardes. Seulement 34e à 11'08" de Cadel Evans au départ de Morzine, il avait décidé de tenter sa chance lors de cette journée a priori propice aux baroudeurs de sa trempe : "Cette étape me convenait. Je ne l'avais pas cochée depuis le départ mais depuis que j'ai perdu du temps, elle me plaisait."
Vigilant en début d'étape, Sandy Casar n'a pas manqué la bonne échappée qui s'est rapidement dessinée. S'il n'a jamais rechigné à collaborer à la bonne marche du groupe de tête, le coureur de la FDJ a laissé les coureurs de la Caisse d'Epargne, en supériorité numérique et intéressés par le replacement de Luis Leon Sanchez au classement général, faire le gros du travail. Dans la difficile ascension du col de la Madeleine, escaladé sous une chaleur accablante, le protégé des frères Madiot a su tenir le rythme imposé par ses derniers compagnons de route, visiblement plus en jambes que lui sur les pentes de cette effrayante difficulté. Un temps en difficulté à quelques hectomètres du sommet, il s'est accroché au métier sans pour autant se mettre dans le rouge pour ne pas prendre le risque d'exploser. "Je savais que si je basculais j'étais un  des plus rapides au sprint. En petit comité, j'ai toujours ma chance ", explique-t-il pour justifier le courage dont il a fait preuve pour franchir le sommet de ce premier col hors catégorie du Tour 2010 dans le sillage des derniers rescapés de l'échappée matinale.
Rendez-vous dans les Pyrénées
Dans le final, quand Andy Schleck, Alberto Contador et Christophe Moreau sont revenus sur le quatuor de tête, Casar n'a pas paniqué. Expérimenté et très professionnel, il avait pris soin d'étudier le final de cette étape alpestre sur le livre de route et savait comment mener son affaire: " J'ai tout de suite pensé à l'étape où j'avais fait 2 derrière Cyril Dessel en 2008 (ndlr: à Jausiers). Comme là-bas, le dernier virage était tout proche de l'arrivée et il fallait le passer devant. J'ai temporisé avant de lancer mon sprint à 200 mètres de la ligne. Dans le dernier virage, j'ai fermé un peu la porte et personne n'est passé."
Lauréat tant avec ses jambes qu'avec sa tête de cette étape qui marquera un tournant dans cette édition 2010, Sandy Casar a débloqué le compteur de sa formation sur ce Tour 2010. Rassurés sur leur avenir par le réengagement pour quatre ans de la FDJ, les coureurs au maillot blanc et bleu se sont départis de toute forme de pression avec la victoire de leur capitaine de route à Saint-Jean-de-Maurienne. " C'était un peu mon style d'étape. Une étape de montagne avec des grands cols mais une arrivée dans la vallée", analyse-t-il avec la lucidité et l'expérience d'un coureur de 31 ans. Désormais décomplexé par son nouveau statut de leader et fort de l'application dont il fait preuve dans l'étude de la carte du Tour, il a sans doute noté que les étapes de Bagnères-de-Luchon et de Pau présentaient le même profil.
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