La triple couronne

Sa course: Sur le parcours bien plat dessiné dans les rues de Rotterdam, le vainqueur sortant rend une copie très propre. Il ne peut rien faire face aux purs rouleurs que sont Cancellara (vainqueur) ou Martin, mais il signe une 6e place on ne peut plus correct. Parmi ceux que l'on considère alors comme les prétendants au maillot jaune, seul Lance Armstrong le devance, de 5 secondes. En revanche, Contador prend déjà du temps à bon nombre de ses adversaires, notamment sur un certain Andy Schleck, son dauphin à Paris en 2009, relégué à 42 secondes. Elles pèseront lourd à l'heure du décompte final...

La phrase: "Je suis content de mon résultat. J'ai eu du mal à trouver le rythme que j'aime, mais je suis content de ce prologue. La distance était courte mais il y a des coureurs qui ont perdu beaucoup de temps. On ne sait jamais, ça peut servir."

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Sa course: Au lendemain d'une éprouvante étape sous la pluie, et qui aurait pu coûter le Tour aux frères Schleck si la course n'avait pas été neutralisée par le peloton, les favoris abordent la fameuse étape des pavés. 13 kilomètres de secteur où tout peut basculer. La chute Frank Schleck (qui abandonne) provoque une cassure dans le peloton. Contador rate le bon wagon et laisse filer Andy Schleck, protégé par Cancellara, et Cadel Evans. Il termine avec une roue abimée et perd tout le bénéfice de son prologue puisqu'il se retrouve à 31 secondes d'Andy au général. Mais d'autres ont perdu bien plus de terrain encore. Globalement, l'Espagnol estime qu'il ne s'en tire pas trop mal. Il compte sur la montagne pour faire la différence.

La phrase: "C'est bien, j'ai eu peur à la fin car ma roue frottait et cela m'a fait perdre du temps. Mais c'est une journée sans problème, je suis toujours en vie et je n'ai pas perdu beaucoup de temps. C'est l'essentiel."

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Sa course: Première bataille en montagne dans les Alpes. Après le col de La Ramaz, la montée finale vers Morzine-Avoriaz offre une pente assez roulante, mais on s'attend toutefois à une première offensive d'Alberto Contador. L'arrivée rappelle un peu celle de Verbier, où le Castillan avait assommé le Tour un an plus tôt. Mais il ne bougera pas. Au contraire, dans le dernier kilomètre, c'est Andy Schleck qui attaque. Contador ne peut répliquer et, sur la ligne, il lâche 10 secondes supplémentaires, qui porte son retard sur le Luxembourgeois à 41 secondes. Ce sera son plus lourd handicap. Pas d'inquiétude dans le clan Astana, mais un soupçon de doute surgit après cette étape.

La phrase: "Lors des attaques dans le dernier col, je n'ai pas pu bien répondre, puis Schleck a attaqué. J'ai tenté d'y aller mais quand j'ai vu qu'ils prenaient quelques mètres, j'ai préféré rester assis et attendre les gens de l'arrière. Finalement, on a perdu quelques secondes mais le résultat est bon. L'équipe est bien et mes sensations sont bonnes, même si j'ai eu l'impression d'avoir un peu de mal à respirer avec la chaleur."

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Sa course: L'étape reine des Alpes au lendemain de la journée de repos, avec la Madeleine, unique col hors catégorie du Massif. Andy Schleck passe une fois encore à l'attaque et seul Contador peut le suivre. Les deux hommes s'isolent. Ce Tour est le leur. Plus à l'aise qu'à Morzine, le Madrilène répond sans problème aux quatre accélérations successives de son rival. A Saint-Jean-de-Maurienne, Schleck endosse le maillot jaune. Contador est son nouveau dauphin. Toujours 31 secondes d'écart et la certitude que le Tour ne peut plus échapper à un de ces deux coureurs. Même si Alberto reste derrière, il demeure le favori numéro un à ce stade.

La phrase: "Il y a eu plus de différences que prévu. J'ai décidé de suivre Andy qui a essayé plusieurs fois et qui s'est résolu finalement à ce qu'on travaille ensemble. J'étais d'accord, on y a gagné tous les deux. Les circonstances nous étaient favorables."

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Sa course: La seule et unique fois dans ce Tour où Alberto Contador va distancer Andy Schleck à la pédale. Le double vainqueur de l'épreuve va mettre à profit la montée Laurent Jalabert de Mende, courte (3km) mais très pentue (10% de moyenne) pour passer à l'action. Il attend le démarrage de Joaquin Rodriguez pour prendre sa roue, condamnant du même coup son coéquipier Alexandre Vinokourov, alors en tête de la course. Contador fait tout le boulot devant et doit laisse la victoire à Rodriguez. Il reprend toutefois 10 secondes, effaçant le débours de Morzine. Il revient à 31 secondes et parait en position de force avant les Pyrénées et surtout le dernier contre-la-montre.

La phrase: "Je ne savais pas si je devais y aller ou pas. J'étais dans la roue d'Andy, je l'ai vu un peu faible et j'y suis allé. Je savais qu'il était très ambitieux, mais il ne bougeait pas. Alors j'y suis allé. Psychologiquement, c'est un coup important."

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Sa course: Le jour qui a changé la face de ce Tour 2010. A quatre kilomètres du sommet du Port de Balès, principale difficulté de la 15e étape, Schleck, toujours porteur du maillot jaune, attaque. Contador, surpris, n'a pas pu prendre immédiatement sa roue. Alors que le Madrilène est en train de revenir, Schleck est victime d'un saut de chaine et doit s'arrêter. Contador continue, comme si de rien n'était. Au sommet, il compte 20 secondes d'avance. En bas de la descente, sur la ligne d'arrivée, 39 secondes séparent les deux coureurs. Pour 8 secondes, l'homme fort d'Astana endosse le maillot jaune. Mais sous les sifflets du public. La polémique enfle rapidement. On reproche à Contador d'avoir attaqué sciemment sur l'incident mécanique de Schleck. Le soir, dans une video diffusée sur sno site officielle, l'espagnol présentera ses excuses.

La phrase: "Peut-être ai-je commis une erreur. Je suis désolé. Je n'aime pas ce qui s'est passé aujourd'hui. La course était totalement lancée. Dans ces moments là, vous pensez simplement à aller le plus vite possible. En un sens, je suis déçu moi aussi, car le fair-play est quelque chose de très important pour moi."

Sa course: Désormais en position idéale, Contador sait que s'il reste devant Schleck au général au sommet du Tourmalet, il aura pris une très sérieuse option sur la victoire finale. Il n'a donc qu'à contrôler son adversaire et il va y parvenir sans réelle difficulté. Le Luxembourgeois attaque à 10 kilomètres du sommet mais sans réussir à surprendre l'Espagnol. Contador ne dispute pas le gain de l'étape mais l'essentiel est ailleurs pour lui. Il garde ses huit secondes d'avance.

La phrase: "Je me suis vraiment senti très bien, y compris dans la dernière ascension. Dans le Tourmalet, Andy a imprimé un tempo très rapide parce qu’il voulait distancer les rivaux qui étaient derrière nous. Il a essayé de me lâcher mais je me sentais vraiment costaud. J'ai franchi un pas très important vers la victoire."

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Sa course: Huit secondes. Contador compte huit secondes de marge sur Andy Schleck avant cet ultime chrono. Vu sa supériorité sur le Luxembourgeois dans cet exercice, le leader d'Astana a nettement les faveurs du pronostic. Mais il va souffrir comme jamais. Après 22 des 52 kilomètres du tracé girondin, Schleck lui a repris 5 secondes et son maillot jaune ne tient plus qu'à un fil. Mis sous pression, Contador ne va pas craquer. A partir de la mi-course, il gère mieux son effort que son adversaire et le devance finalement de 31 secondes. Pour 39 secondes, il remporter ce Tour, au cours duquel il n'a jamais vraiment été lui-même. Mais il tient sa troisième victoire, après 2007 et 2009.

La phrase: "Cette année, il y a des moments où je n'étais pas particulièrement bien. C'était le cas aujourd'hui. Un moment, je me suis dit c'est fichu parce qu'on me disait que j'avais beaucoup d'écart, jusqu'à 30 secondes. J'ai eu des doutes jusqu'à l'arrivée."